L'élargissement des instruments de financement des risques liés au climat et aux catastrophes est une nécessité urgente pour permettre aux gouvernements et au secteur humanitaire de renforcer les filets de sécurité pour les plus vulnérables et de fournir un financement et une assistance plus rapides. Les chocs cumulés, tels que les phénomènes météorologiques extrêmes, les conflits, les crises financières et les pandémies, mettent de plus en plus à l'épreuve les capacités des gouvernements à gérer les risques climatiques, limitant ainsi leur capacité à répondre efficacement aux extrêmes climatiques.
Face à ces défis, le Programme alimentaire mondial (PAM) soutient les communautés et les gouvernements pour qu'ils se préparent mieux aux chocs liés au climat, qu'ils y répondent et qu'ils s'en relèvent, grâce à des solutions inclusives de financement des risques et d'assurance.
Au niveau microéconomique, le PAM aide les ménages vulnérables aux chocs climatiques à gérer les risques climatiques et à réduire les vulnérabilités à l'aide d'un ensemble intégré d'outils qui comprennent l'accès à la micro-assurance, à la réduction des risques et aux services financiers. Grâce à l'approche phare du PAM en matière de gestion des risques climatiques, l'Initiative R4 en faveur de la résilience des communautés rurales, les ménages peuvent accéder à l'assurance en participant à des activités de réduction des risques, telles que des solutions basées sur la nature qui restaurent les écosystèmes ou l'adoption de pratiques agricoles améliorées. La micro-assurance permet aux ménages de disposer d'un filet de protection pour faire face aux chocs climatiques grâce à des paiements rapides et stimule l'investissement dans des moyens de subsistance plus résilients, l'assurance servant de garantie pour améliorer l'accès au crédit et aux services financiers.
Sur le plan macroéconomique, le PAM joue un rôle de premier plan dans la promotion de produits d'assurance souverains qui peuvent offrir un financement rapide aux communautés touchées en cas de catastrophe grave. En reliant les instruments de financement des risques liés au climat et aux catastrophes aux systèmes de protection sociale au niveau régional ou local, ces dispositifs peuvent mieux atteindre et cibler les besoins des personnes vulnérables en réponse aux chocs climatiques. En 2021, grâce à son programme de macro-assurance, Africa Risk Capacity (ARC) Replica, le PAM a aidé les gouvernements du Burkina Faso, de la Gambie, du Mali, de la Mauritanie et du Zimbabwe à mettre en place des instruments de financement des risques climatiques au niveau macro, protégeant ainsi les personnes et les communautés vulnérables grâce à un financement préétabli pour des réponses rapides. Cette année, l'approche a également commencé à s'étendre à deux nouveaux pays, Madagascar et le Mozambique.
Pour prendre en compte les différents niveaux de risques, le PAM adopte une approche de hiérarchisation des risques, combinant différents outils de financement des risques en fonction de la fréquence et de la gravité des chocs. Au niveau des ménages, le PAM développe l'approche Épargne et superposition d'assurances (SAIL) pour intégrer la micro-assurance aux mécanismes d'épargne villageois afin que les familles puissent mieux gérer les chocs dévastateurs grâce à des paiements d'assurance opportuns, et compter sur l'épargne pour les chocs plus fréquents et moins sévères [SD1]. SAIL se concentrera sur le renforcement de la capacité et de la volonté des agriculteurs à épargner, sur les partenariats avec les institutions financières et sur les méthodologies et systèmes du PAM qui permettent une gestion intégrée des risques climatiques.
À l'échelon macroéconomique, grâce à ARC Replica Plus, le PAM intégrera une protection d'assurance pour les risques moins fréquents et plus catastrophiques avec des instruments complémentaires de financement des risques, notamment des mesures anticipatoires fondées sur des prévisions et des financements d'urgence, qui se déclenchent à des niveaux d'aléas plus fréquents mais de moindre gravité.