Une crise alimentaire menace l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale à l'approche de la période de soudure
Histoire | 8 Mai 2025
Urgence
Le Soudan risque de connaître la pire crise alimentaire de ces dernières années, alors que le conflit continue de faire rage, détruisant les moyens de subsistance, les infrastructures, les routes commerciales et les chaînes d'approvisionnement.
Une famine prolongée s'installe — le seul endroit au monde où le niveau de faim atteint un tel seuil — et, sans aide humanitaire, des centaines de milliers de personnes pourraient mourir.
La famine a été confirmée pour la première fois en août 2024 dans le camp de déplacés internes de Zamzam. Des centaines de milliers de vies sont en danger. Les familles piégées dans la capitale assiégée, El Fasher, sont menacées de famine, le Programme alimentaire mondial (PAM) étant dans l'incapacité d'acheminer l'aide alimentaire par la route depuis plus d'un an.
Au total, 24,6 millions de personnes, soit environ la moitié de la population, souffrent d'insécurité alimentaire aiguë, tandis que 637 000 personnes, soit le chiffre le plus élevé au monde, sont confrontées à une famine catastrophique.
Plus d'un enfant sur trois souffre de malnutrition aiguë, ce qui dépasse le seuil de 20 % permettant de confirmer l'existence d'une famine.
Le Soudan est également confronté à la pire crise de déplacés au monde, avec 10 millions de personnes ayant été contraintes de quitter leur foyer en raison du conflit.
Le PAM a considérablement renforcé son aide et vient en aide à plus de 4 millions de personnes par mois, dont 1,5 million dans les zones les plus touchées du Darfour, du Kordofan, de Khartoum et d'Al-Jazira.
Cependant, les conflits, les difficultés d'accès, les obstacles administratifs et les attaques contre les convois humanitaires nous empêchent d'atteindre certaines des zones les plus touchées.
Nous avons urgemment besoin d'une trêve humanitaire à El Fasher et à Kadugli. Nous avons des camions et de la nourriture prêts à être acheminés vers les populations les plus vulnérables dès que nous disposerons d'un passage sûr.
Pour aggraver encore ces défis colossaux, l'écart entre les besoins humanitaires et les ressources existantes est considérable. Des millions de personnes sont privées d'une aide vitale, le PAM devant donner la priorité aux personnes confrontées aux niveaux de faim les plus élevés.
Dans les régions où l'aide a été réduite, nos équipes sur le terrain constatent déjà une augmentation de la malnutrition.
Le PAM a besoin de 658 millions de dollars d'ici les six prochains mois pour continuer à venir en aide à 8 millions de personnes par mois.