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UNGA79: Pour éradiquer la faim, nous avons besoin de la paix, rappellent les chefs du PAM

Les directeurs du Programme alimentaire mondial en République démocratique du Congo, en Palestine et au Soudan – trois de nos plus grandes situations d'urgence – demandent à ce que les armes se taisent
, WFP Staff
Children receive date bars from WFP in a makeshift classroom faciliated by UNWRA in Khan Younis in Gaza where persistent evactuation orders compound the difficulties people face. Photo: WFP/Ali Jadallah
Des enfants reçoivent des barres de date de la part du PAM dans une salle de classe de fortune aménagée par UNRWA à Khan Younis, à Gaza, où les ordres d'évacuation persistants aggravent les difficultés auxquelles les gens sont confrontés. Photo : PAM/Ali Jadallah
Palestine: Antoine Renard, directeur pays du PAM  

Près d’un an de guerre à Gaza, et la catastrophe continue. Des millions de Palestiniens ont été déplacés, arrachés à leurs foyers, séparés de leurs familles et de leurs proches, et privés de leurs moyens de subsistance. L’ampleur des destructions a transformé la bande de Gaza en un paysage de ruines.

Aujourd’hui, les Palestiniens de Gaza se retrouvent sans véritable refuge. À chaque évacuation, nos partenaires sont contraints de déplacer les cuisines pour la préparation des repas chauds et les points de distribution de nourriture vers de nouveaux emplacements. Au 16 septembre, plus de 55 ordres d'évacuation restaient en vigueur, couvrant environ 86 pour cent de Gaza. Malgré les contraintes, le PAM a aidé plus de 540 000 personnes à Gaza et en Cisjordanie en septembre, dont 363 000 personnes à Gaza avec des rations réduites.

Il n’y a qu’une peur constante, entourée de menaces aériennes, terrestres et maritimes, tandis que la maladie et la faim se rapprochent de plus en plus. Pourtant, la façon dont les gens s’accrochent à l’espoir dans un désespoir constant constitue une tragique leçon de survie.

WFP/Ali Jadallah
Les enfants représentent près de la moitié de la population de Gaza, soit 2,2 millions d'habitants, selon l'UNICEF. Photo : PAM/Ali Jadallah

Pour de nombreux Palestiniens, un cessez-le-feu est la première étape pour rester en vie, leur permettant de commencer à reconstruire et à reprendre le contrôle de leur vie. Avec le temps, les moyens de subsistance seraient rétablis.

Pour l’instant, leurs quartiers sont en ruines tandis que les habitants, dans des tentes de fortune, luttent pour contenir la pluie. Bien entendu, un cessez-le-feu n'est qu’un sursis momentané. Pour que les agences humanitaires aient la marge de manœuvre nécessaire pour offrir bien plus qu’une simple bouée de sauvetage d’urgence, elles doivent pouvoir agir durablement.

On June 6, an Israeli airstrike targeted a  UN Shelter/UNRWA school packed with displaced Gazan Palestinians in Nuseirat camp, in central Gaza. At least 37 people have been reportedly killed, mostly women and children.
Les ruines d’une école de l’UNWRA ont été transformées en refuge pour des personnes déplacées dans le camp de Nuseirat, au centre de Gaza, en juin. Photo : PAM/Ali Jadallah

Pour l’instant, la contagion du conflit est apparente. Le PAM estime que l'escalade de la violence et les retombées de la guerre à Gaza pourraient plonger au moins 600 000 personnes dans l'insécurité alimentaire en Cisjordanie, contre 352 000 personnes début 2023.

Peut-être vaut-il la peine de nous rappeler une vérité profonde : la paix, une fois embrasée, peut être encore plus contagieuse. C'est la seule solution durable. En tant que membre de la communauté humanitaire, le PAM continuera à se tenir aux côtés des civils palestiniens, en leur apportant un soutien essentiel aussi longtemps que nécessaire. Dans le même temps, nous continuons d’espérer une paix durable en Palestine, en Israël et dans la région dans son ensemble.


Soudan : Eddie Rowe, directeur pays du PAM
Sudanese refugees at the Joda border point in May
Réfugiés soudanais au poste frontière de Joda en mai. Photo PAM/Eulalia Berlanga

Le conflit au Soudan fait rage depuis plus de 500 jours horribles, entraînant l'une des plus grandes crises de faim et de déplacement au monde.

La famine a été confirmée dans certaines parties du Nord Darfour. Plus de 2 millions de personnes ont traversé les frontières vers la République centrafricaine, le Tchad, l’Égypte, l’Éthiopie, la Libye et le Soudan du Sud voisins – fuyant à la fois la faim et la violence.

Depuis le début de la guerre le 15 avril 2023, le PAM a apporté des fournitures alimentaires et nutritionnelles d'urgence à près de 9 millions de personnes. Cela comprend des colis alimentaires d'urgence mensuels, le traitement de la malnutrition chez les enfants et des repas à emporter pour les enfants non scolarisés.

A women collects WFP food assistance in northern Sudan, even as humanitarian deliveries to the capital remain challenging. Photo: WFP/Abubakar Garelnabei
Une femme récupère l'aide alimentaire du PAM dans le nord du Soudan, alors même que les livraisons humanitaires vers la capitale restent difficiles. Photo : PAM/Abubakar Garelnabei

L’ampleur de cette catastrophe alimentaire est stupéfiante : elle a touché 25 millions de personnes, soit la moitié de la population du Soudan. Le PAM travaille 24 heures sur 24 pour accroître rapidement l'aide vitale et empêcher la famine de se propager. Mais une cessation des hostilités, notamment dans des endroits comme El Fasher ou Khartoum, où les populations risquent la famine, nous permettrait d'y parvenir beaucoup plus rapidement. À l’heure actuelle, il est extrêmement dangereux d’obtenir de l’aide dans un contexte de frappes aériennes et de bombardements continus.

Les millions de personnes qui subissent de plein fouet la guerre en cours s’accrochent à leurs derniers fils d’espoir. Ils ont besoin de paix pour pouvoir retourner dans leurs foyers et dans leur vie, et pour que le pays puisse commencer à se reconstruire. Une paix durable est la seule solution pour empêcher la crise alimentaire au Soudan de dégénérer en une catastrophe de grande envergure qui ravagerait toute la région.


République démocratique du Congo : Peter Musoko, directeur pays du PAM
A food distribution for displaced people at a CAMP NORTH OF gOMA
Une distribution alimentaire pour les personnes déplacées dans un camp au nord de Goma. Photo : PAM/Michael Castofas

Dans les provinces troublées de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), le travail du Programme alimentaire mondial est guidé par une croyance inébranlable en la paix et en la possibilité d'un avenir meilleur. Nous sommes convaincus que le jour viendra où les parties belligérantes choisiront l’unité plutôt que le conflit, et où les peuples revendiqueront leur droit de vivre en paix, sans peur.

Grâce au cessez-le-feu négocié par la présidence angolaise dans le cadre du processus de Luanda, nous avons pu atteindre encore plus de familles isolées par le conflit. (L'accord de juillet 2022 a réuni l'Angola, la RDC et le Rwanda pour signer une feuille de route pour la paix dans l'est de la RDC.)

Même si les défis ont été immenses, ces efforts ont redonné espoir aux communautés qui ont tant enduré.

En 2024, le PAM a déjà fait des progrès significatifs, atteignant 3,5 millions de personnes avec un objectif ambitieux d’en aider 7,1 millions d’ici la fin de l’année. Nous avons affiné notre approche pour nous concentrer sur les plus vulnérables, en particulier ceux déplacés par le conflit, garantissant ainsi que nos efforts ont l’impact le plus significatif possible.

Ana Linda, a 62-year-old woman displaced by conflict, found herself starting over in the Lwashi camp after fleeing her home in Masisi. Through the Tuungana Cooperative, she learned the craft of basket weaving, which has given her the means to support herself and her family. Although life in the camp is challenging, the skills she has gained provide her with hope and the opportunity to build a more secure future when she eventually returns home.
Ana Linda, 62 ans, s'est retrouvée dans le camp de Lwashi, près de Goma, après avoir fui son domicile à Masisi, pour apprendre la vannerie grâce à la coopérative Tuungana, soutenue par le PAM. Photo : PAM/Michael Castofas

Malgré les défis supplémentaires posés par les récents cas de Mpox dans les camps autour du Nord-Kivu, nous ne sommes pas découragés. Nos équipes s’attaquent de front à ces obstacles, en apportant un soutien vital tout en préservant la sécurité des personnes en première ligne. Chaque obstacle est une opportunité de renforcer notre détermination et de trouver de nouvelles façons de servir ceux qui en ont besoin.

La résilience des femmes – qui sont confrontées à des défis particuliers outre le manque de nourriture, d’eau et de sécurité – est un puissant rappel de la force et de la détermination du peuple congolais.

Je suis inspiré par les femmes de Lwashi – un camp de déplacés nouvellement créé, près de Goma – qui ont fui le conflit en cours à Sake, au Nord-Kivu.

Loin de céder au désespoir, elles saisissent de nouvelles opportunités grâce à une coopérative soutenue par le PAM, où elles acquièrent des compétences telles que la vannerie et la tenue de livres.

Leur dévouement montre que si les défis sont grands, le potentiel de transformation l’est tout autant.

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