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Syrie: les agences onusiennes rétablissent l'eau et les récoltes d'une communauté au bord du gouffre

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture rétablissent H20 pour les habitants de Deir Ezzor qui souffrent depuis bien trop longtemps
, Par Jessica Lawson
Woman and boy in Syria
Rama et l'un de ses fils chez eux à la campagne à Deir Ezzor. Photo: PAM/Jessica Lawson

Assise sur le sol de sa maison dans la campagne de Deir Ezzor, en Syrie, le visage de Rama s’illumine quand elle parle d’eau.

Au cours des sept dernières années, elle a planté des graines, creusées plus profondément dans la terre à la recherche d'eau, poussée - comme tant de ses compatriotes syriens - par l'espoir que la vie qu'elle avait avant pourrait revenir.

Cette fois-ci, ses récoltes vont pousser, grâce à une initiative conjointe du Programme alimentaire mondial et de son agence sœur des Nations Unies, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

"Nous avons essayé de semer du blé avec de l’eau salée, mais cela n’a pas fonctionné. Nous nous débrouillons à peine. Maintenant que nous avons de l'eau propre, nous pourrons cultiver du blé pour la première fois."

Sa famille n’aura plus à se soucier de la nourriture. Les champs sont à nouveau verts.

Cette mère de dix enfants et grand-mère à trois reprises, a une ferme et une maison à gérer, et dépend intégralement de la terre pour survivre.

Les infrastructures vitales - y compris les systèmes d'irrigation - ont été détruites au cours des dix dernières années, obligeant les familles à travers la Syrie à quitter leurs fermes. Ceux qui sont restés ont dû faire face à une lutte quotidienne pour maintenir les activitéss fermes.

Eau salée

Creuser de l'eau est nocif pour le sol et peut, au mieux, produire de l'eau extrêmement salée. Donc, cultiver suffisamment de nourriture pour nourrir sa famille était presque impossible.

"Les choses vont mieux maintenant parce que nous avons de l'eau», dit-elle. «Quand l'eau a commencé à couler, les enfants voulaient sauter dedans. C'était un moment très joyeux pour nous."

Woman in Syria
Rama espère que bientôt ses champs seront remplis de nourriture fraîche pour sa famille. Photo: PAM/Jessica Lawson

La famille de Rama fait partie des 6 000 personnes bénéficiant du projet du secteur 5 du PAM et de la FAO. Le projet a réhabilité le système d'irrigation du secteur 5, une infrastructure locale vitale reliant les exploitations agricoles locales aux flux de l'Euphrate. Depuis décembre, pour la première fois depuis des années, les familles ont accès à l'eau à proximité de chez elles.

"Lorsque nous avons entendu parler de ce projet pour la première fois, nous étions dans une situation désespérée et nous étions ravis de cette nouvelle", dit-elle. "Je ne sais pas comment nous avons survécu. Nous avons une grande famille et l'eau était rare. J'étais sceptique au début, mais je savais dans mon cœur que tout irait bien". 

Aujourd'hui, avec l'eau qui coule, elle se dit toujours incrédule.

Water canal in Syria
Creuser: le PAM et la FAO ont réhabilité des canaux d'irrigation qui fourniront aux agriculteurs de l'eau à proximité de leurs maisons. Photo: PAM/Jessica Lawson

"Je veux planter du blé et du coton, et j'espère que nous pourrons restaurer le bon vieux temps. Les légumes sont particulièrement importants. Nous n’avons pas assez de terres pour cultiver et vendre de la nourriture, nous prévoyons donc de manger ce que nous produisons".

"L'eau que nous tirions des puits était salée. Nous avons dû en boire et l'utiliser pour arroser nos cultures. C'était notre seul espoir. Nous avons essayé de semer du blé avec de l’eau salée, mais cela n’a pas fonctionné. Nous nous débrouillons à peine. Maintenant que nous avons de l'eau propre, nous pourrons cultiver du blé pour la première fois."

"Je n'ai jamais travaillé, j'ai vécu de la terre toute ma vie. La récolte aura lieu en juillet et nous espérons que tous nos besoins alimentaires seront satisfaits" 

Les agriculteurs de Deir Ezzor expliquent que leur dernière grande récolte était en 2011. Les champs étaient des mers vertes, disent-ils, remplis de légumes d'été - ils en avaient assez pour nourrir leurs familles et en partager à travers la Syrie.

Plus de 115 000 personnes vivaient dans la zone actuellement soutenue par le projet Secteur 5. Aujourd'hui, il ne reste plus que 30 000 personnes et elles luttent pour répondre à leurs besoins de base.

Le secteur 5 aidera les familles de quatre villages à irriguer plus de 3 500 hectares de terres. L'afflux d'eau douce réduira les niveaux de salinisation et aidera les familles à cultiver et même à revendre une partie de leur production.

Il offrira également aux familles déplacées une puissante incitation à retourner dans leurs foyers, à élever du bétail et à fournir des aliments frais et sains à leurs familles.

Man in Syria
Nouveaux départs: Le projet d'irrigation permet à la communauté de faire des plans. Photo: PAM

  

Les familles comme Rama qui se souviennent de la récolte de 2011 ont bon espoir d'avoir bientôt suffisament à manger, pour demain, mais aussi dans les mois et les années à venir. L'eau est une première étape importante.

Un mois après le début du projet, la famille et la communauté de Rama rêvent déjà grand. Ils veulent embaucher des travailleurs pour les aider à planter et à récolter, ce qui créera des emplois dans les communautés rurales où il y a peu d'emplois. Ils parlent d'ouvrir une petite usine où ils pourront à nouveau envoyer de la nourriture à travers la Syrie. Mais d'abord, ils plantent, arrosent et attendent.

 

Le projet Sector 5 est rendu possible grâce au généreux soutien du gouvernement japonais.

 

Plus d'informations sur le travail du PAM en Syrie