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Les ailes qui sauvent des vies au Mali

, Virgo Edgar Ngarbaroum

Le Service Aérien Humanitaire des Nations Unies (UNHAS) administré par le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM) pour la communauté humanitaire permet un accès indispensable aux personnes dans le besoin partout au Mali. En 2019, ce service a transporté 12 505 passagers appartenant à 152 organisations et 26 578 kg de cargo (vivres, médicaments…) contribuant ainsi à sauver et à changer des vies sur toute l'étendue du territoire.

En cette première semaine du mois de la femme, je vous emmène à la rencontre de Mona Diarra, l'une de nos héroïnes qui travaille dans l'ombre pour faire voler les ailes des humanitaires au Mali.

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Mona supervisant les opérations à Mopti. Photo: PAM/Virgo EDGAR NGARBAROUM.

Il est 10h du matin à l'aéroport de Sevaré dans la région de Mopti au centre du Mali. Batouroumona DIARRA (Mona), assistante aux mouvements aériens de UNHAS, a le regard fixé sur sa machine. Elle vérifie une dernière fois la météo et la liste des passagers au départ de Mopti. L'avion de type beechcraft en provenance de Tombouctou devrait atterrir dans peu temps avant de continuer sa route vers Bamako, la capitale du Mali.

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Mona lors des dernières vérifications dans son bureau. Photo: PAM/Virgo EDGAR NGARBAROUM.
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Le beechcraft en provenance de Tombouctou. Photo: PAM/Virgo EDGAR NGARBAROUM.

Une demi-heure plus tard, l'appareil se pose au sol. Mona et son collègue Keriba Samaké sont prêts. Entre la coordination avec les autorités aéroportuaires, les échanges avec les pilotes et la supervision de l'escale (carburant, transfert des bagages…), ils doivent faire vite car l'avion doit rentrer au plus vite à Bamako.

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Keriba lors de la préparation de l'avion. Photo: PAM/Virgo EDGAR NGARBAROUM.

Après s'être assurée que l'avion ait bien été ravitaillé et qu'il soit prêt pour le prochain vol, Mona revient dans la salle pour l'enregistrement des passagers. Munie de son écritoire et de la liste des passagers, elle vérifie minutieusement l'identité des passagers, le nombre et le poids de leurs bagages.

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Mona lors de l‘enregistrement des passagers. Photo: PAM/Virgo EDGAR NGARBAROUM

« En aviation, la rigueur est de mise ! Chaque geste et chaque détail comptent pour offrir le meilleur service possible à nos usagers et, à travers eux, à nos compatriotes qui ont besoin d'assistance » explique Mona avec son sourire légendaire connu de tous ceux qui ont pris, au moins une fois, le vol UNHAS à Mopti.

« Je fais ce travail depuis 2013, début de l'opération UNHAS ici au Mali. Beaucoup pensent que c'est un métier d'homme. Mais pour moi, c'est une passion. C'est ma manière de contribuer à la reconstruction de mon pays » poursuit-elle.

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Mona lors de l‘enregistrement des passagers. Photo: PAM/Virgo EDGAR NGARBAROUM

Malgré son enthousiasme, le travail de Mona n'a pas toujours été facile. Au début de sa carrière en 2014, lorsque l'un des avions était basé à Mopti, la jeune mère et épouse, devait quitter très tôt sa maison et rentrer tard le soir à cause des exigences professionnelles. Heureusement, elle avait et continue d'avoir le soutien et la compréhension de toute sa famille.

« Lorsqu'à 18h, en pleine préparation du dîner, je dis à mon mari que je dois retourner à l'aéroport parce que l'avion au départ de Mopti cet après-midi ne peut atterrir à Bamako à cause de la météo, il me répond toujours ‘ vas-y et courage, je m'occupe du reste !' Mon fils, lui, est fier de sa maman, il aime les avions. Tout ce soutien familial me permet de faire mon travail l'esprit tranquille » dit -elle en rigolant.

Dans la salle d'attente, les passagers, pour la plupart des travailleurs humanitaires, discutent de la situation actuelle du pays y compris des difficultés qu'ils éprouvent à accéder aux populations affectées par les crises au nord et au centre du Mali. L'un d'eux, Ahmed Aida, chef du bureau de l'UNICEF pour la région de Mopti témoigne sur la nécessité de maintenir le service UNHAS au Mali malgré les contraintes financières :

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Ahmed lors de l'embarquement. Photo : PAM/Virgo EDGAR NGARBAROUM

« Je ne sais pas ce qu'on aurait pu faire sans UNHAS. Ils sont là chaque jour et sont très efficaces pour nous rapprocher des populations dans le besoin. Vu la situation dans le centre du Mali et les difficultés d'accès, les humanitaires ne pourraient pas fournir toute cette assistance sans un service capable de nous transporter. Le service est très flexible surtout dans des situations d'urgence où il achemine des cargos de médicaments, de vivres et d'autres produits de première nécessité ».

En plus de connecter les acteurs humanitaires aux populations vulnérables, les avions UNHAS jouent un rôle clé au niveau de la sécurité des usagers. Le centre du Mali reste à ce jour difficile d'accès par la route. Les attaques et braquages y sont réguliers.

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Loda lors de l'embarquement. Photo : PAM/Virgo EDGAR NGARBAROUM.

« Je suis à Mopti dans le cadre d'une mission du réseau des jeunes femmes leaders, le service UNHAS a été très agréable pour la mission. C'est rapide, confortable et surtout sécurisé. Vu l'état des routes ça nous permet de mener à bien notre mission et de retourner à Bamako en toute sécurité » témoigne Loda Coulibaly, membre d'une organisation nationale en mission à Mopti pour un atelier avec une agence onusienne.

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Embarquement Immédiat en direction Bamako. Photo : PAM/Virgo EDGAR NGARBAROUM.

A l'instar de ce trajet entre Mopti et Bamako, le service UNHAS fournit, chaque jour, un accès humanitaire indispensable à la communauté humanitaire (agences des Nations Unies, ONG nationales et internationales et bailleurs) afin de venir en aide aux populations vulnérables du Mali.

Ce service est rendu possible grâce au financement de : Allemagne, DFID, ECHO, Espagne, Luxembourg, Norvège, Suède, Suisse et USAID/OFDA.

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Le Mali vu du ciel. Photo: PAM/Virgo EDGAR NGARBAROUM
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Arrivée à Bamako. Photo: PAM/Virgo EDGAR NGARBAROUM.