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L’Assistance alimentaire par transfert monétaire pour des personnes déplacées dans la région du Lac, Tchad

, WFP West Africa
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Pour la première fois comme près de 1 000 autres personnes déplacées dans la région du Lac, Achta et son fils ont reçu une assistance sous forme de transfert monétaire du Programme Alimentaire Mondial.

Cette région subit de plein fouet les répercussions des attaques de Boko Haram. Les déplacés (ils sont environ 100 000) ont fui leurs villages en laissant tout derrière eux. Ils sont installés depuis plusieurs mois dans des abris sommaires.

Sur cinq sites au total répartis dans la zone du Lac plus de 9 000 personnes auront ainsi reçu au cours du mois de juillet une somme de 6 000 F CFA pour chaque membre de la famille enregistré.

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Sur l'un des sites, accessible par une piste sablonneuse difficilement praticable surtout pendant la saison des pluies, Tchelou Moussa a obtenu son précieux sésame : la carte d'enregistrement sur laquelle figure le nombre trois désignant elle-même et deux enfants. Son mari est absent : il vit en ce moment à Mao, dans la région du Kanem, dans la bande sahélienne tchadienne, à des centaines de kilomètres. Là bas il a pu trouver du travail et lui envoie de l'argent de temps en temps. Bien insuffisant pour couvrir ses besoins et ceux de ses enfants. « Jusqu'à maintenant je ne connaissais que la distribution de vivres mais grâce à cette nouvelle modalité basée sur le transfert d'argent liquide je vais pouvoir aller m'approvisionner au marché et choisir ce que je veux ».

Tchelou sait déjà ce qu'elle va préparer « une sauce daraba » ( plat à base de gombo) mais elle veut également se procurer du riz, du maïs, de l'huile, du sucre, du thé et et aussi du savon.

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A quelques mètres seulement de l'abri de Tchelou, Babagou Abdoulaye Tahir vit elle aussi seule avec ses enfants. Son mari lui est enregistré dans son second ménage. Quand il effectue des travaux comme journalier il reçoit seulement 1 000 F CFA. Babagou se félicite du passage à cette nouvelle forme d'assistance alimentaire : « Grâce à l'argent distribué par le PAM je peux assurer des repas variés pour mes enfants et choisir toutes sortes de condiments pour préparer les plats. »

Sur le site de Yakoua, Baba M'Ba (photo ci-dessus) explique comment les autorités leur ont demandé d'évacuer l'endroit où ils vivaient : l'une des nombreuses îles qui parsèment le Lac : « mon mari était pêcheur, on cultivait des arachides, ici c'est plus compliqué pour avoir des activités génératrices de revenus. Je suis prête à repartir mais il faut que la sécurité revienne. » En attendant, Baba M'ba se dit satisfaite du changement appliqué dans la modalité d'assistance « je pourrais peut être même acheter un poulet ! » conclut-elle en souriant.

Grâce aux contributions de USAID, du Canada et de l'Allemagne les bénéficiaires dans la région du Lac peuvent s'approvisionner directement sur les marché locaux.

Texte et photos : PAM/Nathalie Magnien.