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En un clic, elles ont changé leur vie :

Au Liban, des femmes ont retrouvé espoir et confiance grâce à une formation aux compétences numériques proposée par le Programme alimentaire mondial.
, WFP (PAM)

par Edward Johnson, traduit de l'anglais

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Le programme de formation aux techniques numériques avancées du PAM au Liban est financé par l'Allemagne, et dispensé à l'Université américaine de Beyrouth. Photo : PAM/Edward Johnson

Depuis 2016, le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en place un programme de compétences numériques au Liban. Il fournit aux jeunes syriens et libanais les compétences dont ils ont besoin pour trouver un emploi et créer leurs propres entreprises. Nous avons rencontré six participantes, six nouvelles de la tech.

Radiya

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Radiya

« Quand je suis arrivée au Liban, tout ce que je voulais, c'était un emploi pour pouvoir donner une éducation à mes enfants. Je m'entraînais pour devenir professeure à Idlib, mais j'ai tout laissé derrière moi quand je me suis enfuie. Mon mari a trouvé du travail en enseignant l'arabe à des étrangers, mais c'était plus difficile pour moi. Alors, j'ai passé du temps avec mes deux enfants et je les emmenais souvent dans un centre communautaire pour qu'ils puissent être avec d'autres enfants.

L'anxiété et la panique me rongeaient, mais heureusement, c'est là que j'ai entendu parler du programme de formation. A l'époque, je ne savais même pas ce qu'était une clé USB. Tout s'est passé assez vite : je me suis inscrite, j'ai passé un test, et je l'ai réussi. J'appelais tous les jours pour demander quand je pourrais commencer, c'était une opportunité énorme que je ne voulais pas manquer.

Le cours n'a pas été facile. J'étais dépassée par le fait de devoir étudier et élever des enfants en même temps. Mais j'ai persévéré, pour mes enfants, et j'ai même reçu les félicitations du professeur. Franchement, ça fait longtemps que je n'ai pas été aussi heureuse. »

Sahar

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Sahar

 

« Dire que la vie était dure est un euphémisme. J'avais abandonné mes études à Damas, j'avais des complications importantes pendant ma grossesse, mon père est mort et je n'ai pas pu me rendre aux funérailles. Je souffrais vraiment, mais ma mère m'a motivée à trouver un cours et à poursuivre mes études. Elle m'a dit que c'était ce que mon père aurait voulu.

Deux ans plus tard, j'ai obtenu deux certificats de compétences numériques. Je savais qu'il y avait une élève compétente en moi, j'avais juste besoin de la trouver. Maintenant, je sais enfin où je vais.

Tout le monde m'a énormément soutenue : mon mari a trouvé du travail supplémentaire pour m'acheter un ordinateur portable, et ma sœur a gardé mes enfants pendant que j'apprenais le code dans un manuel scolaire. Maintenant, je veux utiliser mes certificats obtenus pour trouver un emploi et rembourser mon mari pour l'ordinateur portable. Je veux sentir que je l'ai vraiment mérité.

Je suis plus forte maintenant que j'ai ces nouvelles compétences. Le programme a changé ma vie et j'ai trouvé une nouvelle motivation. Les gens rient quand je dis que j'ai une passion pour Excel, mais c'est vrai ! Mon père serait si fier. »

Alaa

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Alaa

« Je n'avais aucune valeur, aucun espoir, aucun rêve. Je restais à m'ennuyer à la maison.

Ce sont mes voisins qui m'ont parlé du programme. Ils m'ont encouragé à sortir de la maison et à postuler. Sur le campus, j'ai découvert un autre monde dont j'ignorais l'existence. J'y ai réalisé que je devais me ressaisir pour en faire partie. C'était un nouveau souffle dans ma vie, que je ne peux toujours pas expliquer. J'ai commencé à dévorer des livres, à étudier tout ce que les professeurs nous donnaient, de l'anglais à Excel.

C'est drôle, je me souviens qu'au début du cours, je m'asseyais à l'arrière, gênée car je ne savais pas allumer mon ordinateur portable. Aujourd'hui, je ne le quitte plus !

Je me suis vite rendu compte qu'il fallait que je laisse mes soucis dehors une fois les portes du centre de formation franchies. Les sourires et les encouragements de chacun m'ont prouvé que la compassion existe toujours. C'est au centre que j'ai retrouvé humanité, dignité et rêves.

Maintenant, je suis sur la bonne voie. Ma vie a changé et j'ai ce nouveau sentiment appelé « confiance ». Je vais ouvrir une petite entreprise en ligne pour vendre mes robes faites à la main.

Reem

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Reem

« La guerre a effacé mes rêves et je cherchais désespérément un moyen de reprendre ma vie en main. Je sentais que le temps m'échappait.

Mais c'était il y a un an. Maintenant, je garde mes certificats près de moi. Le cours de conception web était fascinant, mais apprendre l'anglais était la partie la plus utile. C'est une langue universelle, et parce que je peux la parler, j'ai déjà trouvé du travail informel sur un nouveau produit passionnant qui sera bientôt sur le marché. Mais c'est top secret pour l'instant !

Pendant les cours, j'ai aussi beaucoup appris d'un point de vue social. La semaine dernière, j'ai fait un voyage en montagne avec mes co-apprenants. Je n'aurais jamais cru que ça arriverait.

Pour moi, la prochaine étape est d'ouvrir et de gérer un salon de beauté à la maison. Je suis sûre que je peux le faire et j'aurai beaucoup de clients quand ils verront mon nouveau site web. Pour faire fonctionner mon entreprise, je vais aussi utiliser Excel. Vous verrez, je serai une professionnelle. »

Nisrine

« J'étudiais les sciences sociales à l'université, mais parce que les frais étaient élevés et que mon mari avait perdu son emploi, j'ai dû partir. Mes parents m'aident à élever mes deux garçons, mais ils ont aussi leurs propres factures à payer.

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Nisrine

Un jour, sur Facebook, j'ai lu un article sur le programme. J'ai trouvé un lien pour postuler et ma vie a changé dès que j'ai cliqué. Le cours m'a permis d'acquérir des compétences en informatique, que j'enseigne maintenant à mes enfants.

Pour le moment, j'ai complété les cours du premier niveau, mais ce n'est pas fini. Les cours du niveau supérieur commencent bientôt, et je suis sûre qu'ils me permettront de trouver un travail en un rien de temps. »

Nour

« Être une réfugiée peut être humiliant. J'avais l'habitude de me sentir débordée par la culpabilité et l'embarras de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de mes enfants. J'avais presque abandonné.

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Nour

Un jour, j'ai trouvé une affiche sur un mur annonçant le programme. Mais je me disais, en plus de tout ce que je devais gérer : être professeure pour mes enfants, cuisiner pour eux, les soigner, comment pourrais-je gérer mes études en même temps ?

J'ai pris le risque.

J'ai obtenu mon diplôme avec distinction ainsi qu'un certificat de réussite lorsque j'ai terminé le cours avancé sur le développement Web. Je me concentre maintenant sur mon nouveau projet, lié aux produits de beauté et au bien-être. De cette façon, je peux utiliser mes compétences en informatique et mon expérience de mère.

Le plus important dans ce programme, c'est qu'il m'a fait croire en moi. J'étais complètement dévastée, mais aujourd'hui je suis bénie. Et si je peux le faire, n'importe qui le peut ! Quand la vie te donne une opportunité, saisis-la et continue à avancer. »

En collaboration avec le partenaire local Kayany et l'Université américaine de Beyrouth, le programme vise à doter les jeunes syriens et libanais vulnérables de compétences transférables pour l'économie numérique. Le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) finance le programme qui comprend :

  • Compétences numériques de base telles que la gestion de fichiers, les applications Internet et de courrier électronique, le traitement des données et la création de documents
  • Compétences numériques avancées telles que la conception de sites Web, l'informatique et les bases de la science des données.
  • Connaissance de l'anglais
  • Compétences générales pour le travail indépendant et l'esprit d'entreprise, telles que le codage, le développement Web et le nettoyage des données.

Renseignez-vous sur l'action du PAM au Liban.