Skip to main content

Des familles à bout de souffle : l’explosion de Beyrouth provoque une hausse du chômage

Le Programme alimentaire mondial fournit une aide alimentaire au moment où les Libanais perdent espoir devant la chute de leur monnaie
, WFP (PAM)
1*wgoXmW4QN64ApcxOiFCDgw.png
Mohamed Omar Hussein a perdu son emploi après la destruction du port de Beyrouth du 4 août — trois de ses cinq enfants ont été blessés par l'explosion. Photo : PAM/Malak Jaafar

Faites un DON pour aider le PAM à soutenir les familles de Beyrouth et les efforts de reconstruction

À Karantina, l'un des quartiers les plus pauvres de Beyrouth, on raconte que l'explosion qui a détruit le port voisin le 4 août "ajoute de la douleur à la misère" — celle de vivre la pire crise économique de l'histoire du Liban.

En arpentant les rues, on aperçoit des véhicules et des maisons détruits, des personnes qui semblent avoir été blessées et des mères qui cherchent désespérément à se procurer de la nourriture et à réparer leurs modestes appartements, ravagés par l'explosion.

"En rentrant de mon travail au port, je me suis arrêté chez un proche", raconte Mohamed Omar Hussein, qui vit à dix minutes à pied du port avec sa femme et leurs cinq enfants.

"Nous avons entendu l'explosion et j'ai été projeté à l'intérieur du magasin", explique-t-il. Puis, j'ai descendu la rue en criant : "Mon Dieu, mes enfants". Je suis rentré à la maison et je les ai trouvés avec mon frère. Trois d'entre eux ont été blessés mais je remercie Dieu qu'ils aillent bien et que ma femme aussi".

1*DIPBXQe1wQ15wOHq5jTFVw.png
Le peu d'emplois qui existaient ont été supprimés à la suite de l'explosion. Photo : PAM/Malak Jaafar

Avant l'explosion, Mohamed pouvait travailler "près de dix jours par mois". Aujourd'hui, il n'y a plus de travail.

"On nous a dit de rester chez nous pendant un certain temps", dit-il. Reconnaissant d'être en vie, il ajoute : "Je pourrais être au chômage pendant une semaine, deux semaines, un mois ou peut-être même plus".

1*e289aSapU1dT93a9RU1oNA.jpeg
L'un des quartiers les plus pauvres de Beyrouth, Karantina doit son nom à la "quarantaine". Photo : PAM/Malak Jaafar

Hussein ne sait pas comment il pourra désormais subvenir aux besoins de ses enfants. Bien que sa famille ait reçu une aide alimentaire d'un mois, il doit encore payer le loyer. Auparavant, le salaire d'Hussein était deux fois supérieur au montant du loyer, dorénavant il n'a plus rien.

L'explosion a gravement aggravé la crise économique du Liban. Beaucoup avaient déjà perdu leur emploi ou vu la valeur de leur salaire réduite à néant car la monnaie libanaise a perdu plus de 80 % de sa valeur au cours de l'année dernière.

Un travailleur en situation précaire comme Hussein pouvait gagner environ 1 million de livres libanaises avant la crise, soit 140 dollars aujourd'hui contre 660 dollars avant la crise.

Tous ont déjà souffert des mesures de confinement. Et maintenant l'explosion.

Les familles de Karantina qui ont vu leurs maisons complètement rasées n'ont pas les moyens de réparer ce qui en reste. "Nous n'avons ni portes ni fenêtres", dit Hussein. "Les lits des enfants sont détruits".

Beaucoup disent qu'ils ont échappé à la mort par miracle — mais parvenir à s'en sortir est une toute autre affaire. Pour beaucoup, quitter le pays semble être la seule solution.

Le quartier de Karantina doit son nom au terme "quarantaine", en raison de sa fonction historique de centre d'accueil des malades qui entraient dans le port de Beyrouth au milieu du XVIe siècle. Aujourd'hui, ses habitants n'ont presque plus rien. Nombreux sont ceux qui ont perdu des êtres chers ou qui ont été blessés et ont vu leur maison détruite.

1*2Ek4JA0Q2z3SJ69XVK1rCg.jpeg
Mohamed Darwish dit qu'il est prêt à risquer sa vie pour quitter le Liban après avoir perdu son emploi. Photo: PAM/Malak Jaafar

"Nous sommes chanceux d'être en vie", dit Mohamed Darwish, un plombier de 48 ans qui erre dans les rues du quartier où il a grandi et où il a vécu la majeure partie de sa vie. Plus de 178 personnes ont été tuées, près de 6 000 ont été blessées et on compte au moins 30 personnes portées disparues.

Nous estimons que Karantina est l'un des 12 quartiers des gouvernorats de Beyrouth et du Liban oriental les plus gravement touchés par l'explosion. Une semaine après la tragédie, le Programme alimentaire mondial (PAM) a procédé à une distribution de nourriture dans ce quartier en fournissant des colis alimentaires à 200 familles de Karantina.

"Je vis au jour le jour, la vie est très difficile. Si je pouvais partir, je le ferais", dit Darwish. "Je le ferais à n'importe quel prix, même si j'ai un pour cent de chance de survivre. Je cherche une vie meilleure".

Faites un DON pour aider le PAM à soutenir les familles de Beyrouth et les efforts de reconstruction