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Cyclone Freddy : ces femmes qui sauvent des vies à travers le ciel de Madagascar

Alors que le tourbillon de vents violents frappe de nouveau la Grande île, les équipes du PAM - notamment celles du service aérien, continuent d’assister les populations impactées par la catastrophe naturelle. Et parmi elles, des femmes.
, Volana Rarivoson et Aina Andrianalizaha
Le premier appareil à desservir l’aéroport de Mananjary, une ville du sud-est de Madagscar régulièrement frappée par les cyclones, a été l’avion d’UNHAS au lendemain de passage du cyclone Batsirai, en février 2022. (PAM/Nejmeddine Halfaoui)
Le premier appareil à desservir l’aéroport de Mananjary, une ville du sud-est de Madagscar régulièrement frappée par les cyclones, a été l’avion d’UNHAS au lendemain de passage du cyclone Batsirai, en février 2022. (PAM/Nejmeddine Halfaoui)

Aéroport d’Ivato à Antananarivo. En ce mois de février, alors que la nuit a été mouvementée à la suite d’une forte pluie, un avion du Service aérien d’aide humanitaire des Nations unies (UNHAS) que gère le Programme alimentaire mondial (PAM), s’apprête à décoller pour Mananjary, localité où le cyclone Freddy a touché terre la veille.

Des kits d’urgence alimentaires acheminés à Mananjary par un avion UNHAS. (PAM/Nejmeddine Halfaoui)
Des kits d’urgence alimentaires acheminés à Mananjary par un avion UNHAS. (PAM/Nejmeddine Halfaoui)

Dans le cockpit du Cessna Grand Caravan de 12 places affrété par le PAM, un ordre de décollage est donné au pilote par une voie féminine : celle de Nomena Ramahefa. Responsable de la sécurité des vols pendant plusieurs années auprès d’une compagnie aérienne privée et pionnière du service UNHAS à Madagascar (elle est le tout premier staff recruté lors du démarrage du service aérien du PAM sur la Grande île en 2021), Nomena a bravé les intempéries afin de s’assurer que la cargaison du premier vol d’assistance alimentaire d’urgence puisse pendre les airs tôt ce matin afin de porter une aide aux personnes impactées par le cyclone Freddy.  

Nomena Ramahefa, la première arrivée au sein de l’équipe. (PAM/Volana Rarivoson)
Nomena Ramahefa, la première arrivée au sein de l’équipe. (PAM/Volana Rarivoson)

Alors que le premier bilan de l’ouragan est communiqué à travers la radio, Nomena, vêtue d’un gilet jaune fluo, indique à l’avion de prendre la piste afin de prendre les airs.  « La seule pensée de savoir que la vie de personnes dépend de mon travail est un stimulateur », affirme Nomena en appuyant sur le bouton rouge de sa radio afin de communiquer avec la coordonnatrice sur service UNHAS en charge des relations avec les partenaires humanitaires du PAM à Madagascar, Fanirisoa Andriamampianina, qui s’assure de l’envol de l’hélicoptère MIL MI-8 du PAM qui roule sur le tarmac de l’aéroport.

"Les premières heures sont cruciales pour la survie des personnes impactées par le cyclone."

Pour Fanirisoa Andriamampianina, le plus difficile est de ne pas pouvoir satisfaire toutes les demandes. UNHAS opère actuellement un avion limité en termes de capacité et par rapport à l’étendue des zones desservies. (PAM/Volana Rarivoson)
Pour Fanirisoa Andriamampianina, le plus difficile est de ne pas pouvoir satisfaire toutes les demandes. UNHAS opère actuellement un avion limité en termes de capacité et par rapport à l’étendue des zones desservies. (PAM/Volana Rarivoson)

Au lendemain du passage de l’intempérie sur la côte Est de l’île, le PAM a distribué 53,320 repas chauds à 19,573  personnes déplacées de Nosy Varika, Farafangana, Mananjary, Mahanoro et Manakara. « Les premières heures sont cruciales pour la survie des personnes impactées par le cyclone », affirme Fanirisoa qui  bénéficie de l’expérience du passage du cyclone Batsirai à la même période l’an dernier.

Les populations d’Andriry aident au déchargement des vivres transportés par l’hélicoptère du PAM. (PAM/Nejmeddine Halfaoui)
Les populations d’Andriry aident au déchargement des vivres transportés par l’hélicoptère du PAM. (PAM/Nejmeddine Halfaoui)

Selon les derniers chiffres, 226 000 personnes ont été touchées par le cyclone tropical Freddy dans la région de Vatovavy, au Sud-est de Madagascar, dont 78 000 personnes dans les districts de Mananjary, Nosy Varika et Ifanadiana, régions en proie à la sécheresse où les populations peinent déjà à trouver de la nourriture.

Héroïnes du climat

La région Sud-Est de Madagascar est régulièrement touchée par les cyclones et les tempêtes tropicales. Dans cette partie de l’île, les affres des cyclones Batsirai et Emnati en 2022 sont encore visibles ; viennent s’ajouter les conséquences de Freddy et de Cheneso, un peu plus tôt en début d’année.

Des personnels du PAM en mission d’intervention à Bekorobe dans le Sud de Madagascar. (PAM/Nafaa Chamam)
Des personnels du PAM en mission d’intervention à Bekorobe dans le Sud de Madagascar. (PAM/Nafaa Chamam)

Et en 2022, l’équipe UNHAS à Madagascar- composée de cinq femmes -  a soutenu 45 organisations humanitaires, desservant 47 destinations à Madagascar ; fourni dix évacuations médicales entre le terrain et Antananarivo ; transporté plus de 3 000 passagers et livré 87 tonnes de fret. Pendant la saison cyclonique de 2022, un hélicoptère a été déployé en urgence à Madagascar en appuie aux interventions humanitaires en lien avec l’assistance d’urgence au lendemain des cyclones Batsirai et Emnati.

Pour l’équipe la célébration du premier anniversaire d’UNHAS Madagascar, en août 2022, a été un moment fort en émotions. (PAM/Nejmeddine Halfaoui)
Pour l’équipe la célébration du premier anniversaire d’UNHAS Madagascar, en août 2022, a été un moment fort en émotions. (PAM/Nejmeddine Halfaoui)

« Ma plus grande fierté est de faire partie de la première équipe qui a fait l’étude opérationnelle pour la mise en place d’UNHAS à Madagascar » confie Nomena Ramahefa.

Pour les populations du Sud-Est de Madagascar, à l’instar d’Hortensia, la vue du Cessna Grand Caravan ou de l’hélicoptère MIL MI-8 dans l’horizon est porteuse d’espoir : « après Batsirai, j’étais désespérée de voir ma maison presque détruite et de me retrouver sans rien dans le ventre mais l’avion (UNHAS) est venu et nous avions par la suite pu avoir des vivres. Maintenant, bien que Freddy ait entièrement détruit notre case et que nous n’ayons rien pour acheter à manger, je suis confiante car je viens de voir l’appareil passer ».

Hortensia, sa fille et sa mère, patientant avec le sourire dans un refuge pour les populations déplacées pour recevoir les vivres du PAM à Mananjary. (PAM/Aina Andrianalizaha)
Hortensia, sa fille et sa mère, patientant avec le sourire dans un refuge pour les populations déplacées pour recevoir les vivres du PAM à Mananjary. (PAM/Aina Andrianalizaha)

Le PAM a besoin de cinq millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires croissants pendant la saison cyclonique actuelle et poursuivre ses opérations jusqu'à la fin de l'année.

 

En savoir plus sur le travail du PAM dans le Sud de Madagascar.

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