Aux côtés des populations vulnérables de Faladié
Il est 14 heures, ce mercredi 29 avril 2020. Le ciel, au dessus du site des personnes deplacées internes de Faladie est toujours à la merci de la fumée, sous un soleil de plomb. Une forte chaleur se dégage du sol. Il y a quelques heures un énorme incendie a ravagé cette partie du quartier de faladié communément appelé « garbal » au sud de Bamako, la capitale du Mali.
Ici vivaient plus de 1000 personnes, hommes, femmes et enfants ayant fui les conflits dans le centre du Mali ainsi qu'une centaine de réfugiés venus du Burkina Faso voisin.
Ils sont une dizaine toujours sur le lieu essayant tant bien que mal de sauver ce qui peut être sauvé. D'autre tentent d'éteindre les braises toujours actives.
« Regardez, il ne reste plus rien. Nous avons tout perdu » me lance un père de famille complètement désemparé et au bord des larmes. Muni d'un bidon d'eau il essaye d'éteindre des petites braises de feu sur le sol.
Les rescapés ont été relocalisés à Mabilé à environ 15 km du site de Faladié. Parmi eux, Tiné Bah, une jeune fille originaire de Bankass (Centre du Mali). Elle et sa famille avaient dû fuir les violences dans leur village en 2019. Depuis, son père enchainait des petits boulots pour pouvoir nourrir la famille.
« C'est un cauchemar pour nous, nous avons fuit la région de Mopti avec mon père, ma mère et d'autres membres de ma famille. On a tenté de se reconstruire ici, mais aujourd'hui tout est parti en fumée. Tout ce qui me reste c'est l'habit que je porte.» explique-t-elle très émue.
Face à l'ampleur du drame, la réponse s'organise sous le lead du gouvernement du Mali et du Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA). Une évaluation conjointe des besoins a permis a chaque agence onusienne et organisation non gouvernementale (ONG) d'apporter sa part aux personnes vulnérables.
Des tentes, ustensiles de cuisines, vêtements et autres produits de premières nécessités sont mis à la disposition des personnes déplacées par les acteurs humanitaires.
En moins de 24 heures, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a mis en place une reponse alimentaire d'urgence. Quelques commerçants ont rapidement été mobilisés pour mettre en place des boutiques sur le nouveau site. Des coupons d'un montant global de 10 millions de francs cfa ont été distribués aux personnes sinistrées qui les ont échangés contre de la nourriture de leur choix.
Conformément aux mesures de prévention contre le COVID-19, des stations de lavage des mains ont été placées à l'entrée du site de distribution. Le personnel du PAM tous munis de gants et de masques, assurent la prise de température corporel et effectuent des marquages au sol pour le respect de la distanciation physique.
La jeune Tiné qui avait tout perdu après l'incendie, vient échanger ses coupons contre la nourriture auprès de Moussa, l'un des commerçants contractés par le PAM.
« Grâce à ces coupons, j'ai pu choisir du riz, mil, huile, sucre et d'autres denrées. ça nous permettra de tenir ce mois de careme inchallah.» dit elle.
Malgré la situation difficile qu'elle vit Tiné garde toujours espoir et diffuse une grande joie de vivre .
« J'espère que dans les jours avenir notre situation va s'améliorer et qu'on pourra repartir à Bankass reprendre une vie normale. Ma vie là bas me manque mais au fond de moi je sais que tout ira bien inch'Allah» conclut-elle.
Cette intervention d'urgence du PAM a été possible grâce aux contributions de l'Allemagne, la Belgique, le Canada, la République de Corée, le Danemark, l'Espagne, les Etats-Unis d'Amérique, la France, le Japon, le Luxembourg, le Mali, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse et l'Union européenne.