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Survivre en Colombie : le combat des femmes transgenres pour se nourrir

, WFP (PAM)

Parmi les 300 000 personnes qui reçoivent l'aide du Programme alimentaire mondial dans le pays, deux femmes témoignent du combat qu'elles mènent au quotidien.

Par Valentina Ortiz, Felipe Sabogal et Lorena Pena. Traduit de l'anglais.

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Tamara fait des études pour devenir assistante sociale. Photo: APOYAR/Karen Puerta

"Le plus dur dans le fait d'être une femme trans, c'est cette lutte constante", explique Tamara. "Je me suis battue toute ma vie contre une société injuste qui croit que nous sommes malades".

Le confinement a pesé lourd sur l'élevage de volaille de sa mère et sur ses revenus. Grâce à une initiative financée par USAID, Tamara a cependant reçu une aide alimentaire du PAM pour l'aider à pallier ses besoins. Elle aspire à devenir assistante sociale lorsqu'elle aura obtenu son diplôme d'études secondaires dans quelques mois.

Tamara, qui est originaire de la région frontalière colombienne d'Arauca, dit qu'elle s'est identifiée pour la première fois à l'âge de huit ans comme une fille. Elle raconte qu'elle a dû endurer le rejet et les coups de son père pendant des années et que cela l'a conduite à devenir travailleuse du sexe, à l'âge de 12 ans. Elle a survécu à des années d'adolescence incroyablement difficiles et étudie maintenant pour entrevoir un meilleur avenir professionnel.

"Le PAM a été très inclusif avec les femmes trans, je suis reconnaissante parce que personne ne pense jamais à nous", dit Tamara.

Alors que la Colombie met en œuvre des mesures de prévention et de contrôle contre la COVID-19, de nouveaux besoins sont apparus parmi les populations les plus vulnérables et non protégées qui se retrouvent avec une capacité d'adaptation limitée. Sur la base d'analyse des besoins des populations, le PAM étend sa capacité à fournir une aide d'urgence à près de 300 000 nouvelles personnes en situation de vulnérabilité dans le pays.

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Avec le soutien de World Vision, le PAM fournit 5 000 paniers de nourriture aux ressortissants colombiens et aux migrants les plus vulnérables à Soacha, juste à la sortie de Bogota. Photo: PAM/Mathias Rød

Travaillant main dans la main avec les institutions nationales, le PAM met sur pied des interventions destinées aux groupes touchés par l'impact socio-économique du coronavirus dans plusieurs régions de Colombie.

Antonella, une migrante transgenre de Maracay au Venezuela, bénéficie également des programmes d'assistance alimentaire du PAM. À l'âge de 14 ans, elle a commencé à exprimer ouvertement son identité de genre, dit-elle. Bien qu'elle soit la première personne transsexuelle de sa famille d'agriculteurs, cette dernière l'a pleinement acceptée et comprise.

Il y a quatre ans, Antonella s'est installée à Arauca, en Colombie, à la recherche de nouvelles opportunités — mais sa vie a radicalement changé. À Maracay, elle avait été maquilleuse, styliste et manucure professionnelle. A présent, elle n'a d'autre choix que de se tourner vers le commerce du sexe.

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Antonella a quitté le Venezuela pour s'installer à Arauca. Photo: APOYAR/Karen Puerta

"Il est difficile d'être une femme transgenre parce que nous ne sommes pas acceptées dans notre société", dit-elle. "Les gens jugent notre condition physique et sexuelle et ne se rendent pas compte que, bien au-delà de leurs croyances, nous sommes des êtres humains capables et dignes. S'il y avait moins d'homophobie et de transphobie, nous serions plus heureuses et en sécurité".

Bien qu'elle ait dû faire face à de nombreux obstacles pendant son séjour en Colombie, elle est reconnaissante de l'aide fournie par le PAM. Des conditions de vie décentes signifient que le rêve d'Antonella d'avoir sa propre entreprise pourrait devenir réalité une fois la pandémie terminée — même si des difficultés persistent.

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Les rations comprennent du riz, de l'huile et des haricots. Photo: PAM/Lorena Peña

Grâce à l'initiative soutenue par USAID, tout comme Tamara et Antonella, un groupe de personnes transsexuelles du Venezuela et de Colombie bénéficie de l'aide du PAM dans l'Arauca grâce à des colis alimentaires.

Dans le contexte de la pandémie de coronavirus, le PAM poursuit son assistance en appliquant les normes de sécurité les plus rigoureuses tout en travaillant pour venir en aide à 100 millions de personnes dans le monde.

Le PAM œuvre à garantir la nutrition et la sécurité alimentaire des personnes les plus vulnérables, quelles que soient leur religion, leur identité sexuelle, leur nationalité ou leur appartenance ethnique.

Pour en savoir plus sur les programmes de protection sociale du PAM