Skip to main content

Renforcer la cohésion sociale des communautés vulnérables: l’exemple de la région de l’Est au Cameroun

Dans la région de l'Est, la présence massive des réfugiés, l'insuffisance des espaces culturales aménagés, les effets du changement climatique et les mauvaises pratiques culturales ne permettent pas à de nombreuses familles de répondre à leurs besoins alimentaires toute l'année. En 2019, cinq (05) microprojets de création d'actifs ont été mis en œuvre dans 16 villages des départements du Lom et Djerem et la Kadey, avec une assistance alimentaire pour la création d'actifs à environ 18 000 bénéficiaires réfugiés et populations locales. Certains projets ont eu pour but de renforcer et de consolider les actifs créés en 2018.
, par Mayramou Madaki
1*5zccSJg0VwF9mZNg0haXzg.jpeg
Photo de famille de l'atelier de capitalisation 2019 des projets de création d'actifs productifs à l'Est Cameroun. Photo: WFP/Gustave Epoh.

 

« C'est la première fois que je participe à un atelier de ce genre et je suis contente de savoir que le PAM suit nos activités de près et tient compte de nos avis », déclare joyeusement Yvette Faradanga.

Comme 18 000 autres bénéficiaires du projet dans la région de l'Est Cameroun, Yvette est une réfugiée centrafricaine, installée au Cameroun depuis 2013. Elle est participante au programme de création d'actifs productifs depuis l'année dernière. Femme dynamique de sa communauté, elle est vice-présidente du comité de gestion de la localité de Guiwa Yangamo dans l'arrondissement de Ngoura. Cette communauté est constituée de 100 participants au programme agricole/piscicole, parmi lesquels 56 femmes et 44 hommes (réfugiés et populations hôtes) incluant les personnes à besoins spécifiques de la communauté (femmes enceintes et allaitantes, personnes âgées, personnes handicapées). Pour favoriser l'inclusion et la cohésion sociale, les activités à mener sont réparties en fonction de la capacité de chacun.

1*-59NdE8Z4gQWSn8eSH9GRg.jpeg
Yvette Faradanga, réfugiée Centrafricaine et bénéficiaire du projet au site de Guiwa Yangamo. Photo: WFP/Mayramou Madaki.

« Les débuts n'étaient pas du tout facile, nous ne comprenions pas l'intérêt du projet ‘'vivres contre création d'actifs productifs'' et il était difficile de collaborer avec les autochtones, » explique Yvette.

« La plupart des participants au projet ne comprenaient pas pourquoi le travail était réparti différemment alors que nous recevons la même quantité de denrées, d'autres se demandaient pourquoi ne pas tout simplement faire la distribution générale des vivres comme c'est le cas pour d'autres bénéficiaires ? »

Grâce à l'appui des partenaires et des visites de terrain du PAM, des sensibilisations ont été faites sur le projet : les notions de vivre ensemble, d'assistance alimentaire aux plus vulnérables, d'inclusion des personnes à besoins spécifiques, de sécurité alimentaire, de développement des moyens de subsistance durables et d'autonomisation, ont été expliquées.

1*rZ1iPIjf5VxqR0dNB6VTTA.jpeg
Des bénéficiaires du projet agricole du PAM tenant des épis de maïs. Photo: WFP/Mayramou Madaki.

« Je peux affirmer qu'aujourd'hui, nous avons réussi à faire comprendre la visée du projet au grand nombre, » précise Dieudonne Wouwe, partenaire SAILD (Service d'Appui aux Initiatives Locales de Développement) et chef de projet FFA.

« Les participants sont organisés en équipe de 20 à 25 personnes. Le travail est organisé de sorte que les personnes qui sont moins aptes physiquement contribuent autrement en faisant par exemple la cuisine sur le site, en servant de l'eau à boire ou en gardant les enfants, » explique Imam Djibrilla, bénéficiaire du site de Boulembe.

1*PVQmpKKWvJEXZCrNOETM4Q.jpeg
Imam Djibrilla, membre de la communauté hôte bénéficiaire du projet agricole/piscicole du PAM. Photo: WFP/Eric Kitio.

« Au courant de cette année, nous avons cultivé, récolté et partagé équitablement du maïs, du haricot rouge, du pois cajan, du soja, du manioc dont une partie est encore en terre. Nous sommes très heureux de consommer ce que nous-mêmes avons produit ». Comme Imam Djibrilla, la communauté hôte travaille pacifiquement avec la population réfugiée dans le cadre du renforcement de la résilience.

Le projet agricole/piscicole présente des résultats satisfaisants mais aussi de nombreux challenges :

"Nous parcourons en moyenne 8 km en aller/retour pour l'itinéraire maison — champ communautaire — maison, l'insuffisance de matériel ralentit le travail, cependant des mesures de mitigation ont été prises pour y pallier,'' relèvent Yvette et Djibrilla.

‘'Le fait que le PAM nous invite à un atelier de ce genre, avec d'autres personnes dans la même situation, montre que nos voix sont entendues et ceci nous motive à fournir davantage d'efforts, nous sommes plus que jamais engagés. Nous remercions grandement le PAM et ses partenaires'' s'exclame Amadou Sardaouna, président de la communauté des réfugiés Centrafricains à Mandjou.

1*uzN1hrNmkm-3gv4jGdDDCA.jpeg
Amadou Sardaouna, réfugié Centrafricain et bénéficiaire du projet au site de Mandjou. Photo : WFP/Eric Kitio.

Au village Mandjou, la communauté a mis 280 ha de terres à la disposition du projet pour développer les activités : ‘'Nous en sommes très reconnaissants et comptons encore sur le PAM pour nous donner plus de matériel de travail à l'instar des machettes, houes, tricycles, fûts, bâches etc, » déclare Amadou au nom de la communauté qui acclame ses propos par un tonnerre d'applaudissements.

Ce programme d'assistance alimentaire qui bénéficie de l'appui financier des bailleurs de fonds tels que USAID et UKAID, a vu en 2019 la mise en œuvre de 5 projets de création d'actifs productifs dans 16 villages des départements du Lom et Djerem et de la Kadei.

Grâce au soutien du gouvernement Camerounais, des efforts supplémentaires seront déployés en 2020 pour continuer de tendre vers l'objectif Zéro Faim dans la région de l'Est Cameroun.

Pour plus d'informations sur les opérations du PAM au Cameroun