Nossombougou : Quand les femmes font naître l’espoir
Située dans la deuxième région administrative du Mali : Koulikoro, à 70 kilomètres au sud de Bamako la capitale, Nossombougou est une commune de près de 30 000 habitants. Cette région est vulnérable à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition car régulièrement frappée par des inondations pendant la saison pluvieuse, ce qui entraine d'importants déficits céréaliers.
Nous nous rendons, mon collègue Adama et moi dans le village qui a donné nom à la commune afin de rencontrer les bénéficiaires du projet de résilience mis en place par le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Quelques minutes après avoir quitté Bamako, nous sommes subjugués par les collines et la magnifique verdure qu'offre la région de Koulikoro en saison pluvieuse.
A l'entrée du village, nous sommes rejoints par le chef du village et ensemble nous parcourons les quelques kilomètres qui mènent au premier site (maraicher). En arrivant, nous sommes accueillis par les sourires du groupe de femmes que nous rencontrons sur place. Nous nous rapprochons d'elles afin de mieux comprendre l'impact du renforcement de la résilience. Je suis soudainement interpellé par Fily Coulibaly, une des femmes maraichères impliquée dans cette activité. Avec un grand sourire et les yeux pétillants, elle me demande de la suivre.
« Il y a quelques années en arrière, le manque d'activités et d'eau dans le village, ainsi que les terres dégradées, ne permettaient plus à mon mari et moi de subvenir à nos besoins » nous raconte Fily.
Originaire du village, Fily est une dynamique jeune femme de 37 ans, mère de 6 enfants dont 5 filles. Sa petite dernière Mariam, 1 an, dans les bras, elle nous conduit devant son potager. Elle y cultive des oignons, concombres, aubergines, tomates… Fière de son gagne-pain quotidien, elle nous fait visiter en nous expliquant les difficultés que traversait la région avant l'arrivée du PAM et ses partenaires.
A Nossombougou, le PAM appuie le Gouvernement, à travers les autorités locales, pour la mise en œuvre d'interventions intégrées qui permettent de lutter contre l'insécurité alimentaire, la malnutrition infantile et de renforcer la résilience et les moyens d'existence durables des communautés vulnérables. Ainsi, le PAM appuie à travers des vivres ou des transferts monétaires les communautés pour subvenir à leurs besoins alimentaires immédiats et construire ou réhabiliter des actifs communautaires permettant de se nourrir et vivre grâce aux retombées de leurs activités.
« Il y'a une vingtaine d'années, la digue qui permettait de conserver de l'eau et de faire différents travaux maraichers dans le village est tombée en ruine. Cela a provoqué le manque d'eau, la baisse de la production, la pauvreté, le chômage et la sous-alimentation à Nossombougou et ses environs. Les jeunes ont préféré migrer vers d'autres villages et villes » nous explique Fily.
Pour aider la communauté à faire face à ce problème, le PAM a fourni le matériel nécessaire à la réalisation de différents ouvrages pour améliorer la vie des habitants du village. En échange de cash/vivres aux participants aux travaux des digues, périmètres clôturés (maraichage et arboriculture), des étangs piscicoles et des pistes rurales ont été construits/réhabilitées.
Dans le village de Nossombougou, le PAM accompagne la communauté pour restaurer les terres dégradées et pratiquer le maraichage. Principalement pratiqué par les femmes, le maraichage est une des activités les plus lucratives de la région : les fruits et légumes récoltés sont vendus au marché de Nossombougou, l'une des plus grandes foires de la région.
« Depuis mon implication dans le programme de résilience il y a 2 ans, j'ai mon potager qui sert à compléter les vivres offerts par le PAM pour préparer des repas et nourrir ma famille car mon mari est sans emploi. Aussi je vends une partie au marché local pour subvenir aux besoins de mes enfants, notamment la scolarité et les soins médicaux, » poursuit -t-elle.
Lorsque nous lui demandons un dernier mot, elle nous demande de transmettre au Gouvernement du Mali, au PAM et aux donateurs les chaleureux remerciements des habitants de Nossombougou qui peuvent vivre dignement grâce à cet appui.
« Désormais, j'ai confiance en moi et en mes capacités, je sais qu'en travaillant dure je peux offrir un avenir meilleur à mes enfants et à ma communauté. Je veux montrer à mes filles que nous femmes pouvons changer les choses et développer notre village si nous recevons un coup de main » conclut Fily, pleine d'espoir pour l'avenir.