Skip to main content

Mettre fin au gaspillage alimentaire

Briser le cycle de la faim grâce à des compétences en gestion des récoltes
, WFP (PAM)

par Francis Thawani, traduit de l'anglais

1*8ogHjRleWgJxChEACDhWPw.jpeg
Rufina vanne le maïs à l'entrepôt de la coopérative Gwiritse. Photo : PAM/Badre Bahaji

Le manque de compétences pour manipuler et stocker les récoltes est l'un des plus grands défis auxquels sont confrontés les petits exploitants agricoles du Malawi. Un tiers de leurs rendements durement gagnés est perdu par les rongeurs, les charançons et la décomposition quelques mois à peine après la récolte. Imaginez ce qu'un agriculteur pourrait faire si toute cette nourriture n'était pas gaspillée. Et maintenant imaginez ce que cela signifierait si ça se produisait avec des millions d'agriculteurs en situation d'insécurité alimentaire.

"Maintenant, je cultive pour gagner de l'argent, pas seulement pour nourrir ma famille."

Pour les membres de la coopérative Gwiritse dans le district de Lilongwe, au Malawi, les pertes après récolte font maintenant partie du passé. Timothy Katumbu, 60 ans, et sa femme Alice, du village de Mchoka, avaient l'habitude de garder leurs produits dans un grenier à grains fabriqué localement, mais ils en perdaient une partie à cause des rongeurs. De plus, Timothy peinait à trouver des acheteurs pour ses produits, car leur qualité était endommagée par de mauvaises conditions d'entreposage. Mais depuis la construction d'un entrepôt dans sa région, il dispose, depuis 2016, d'un endroit sûr pour entreposer ses récoltes depuis 2016.

1*pE3jUEZIV1Qr-lcCLWnTyQ.jpeg
Timothy nettoyant ses fèves de soja à l'entrepôt de Gwiritse. Photo : PAM/Badre Bahaji

« Avant de rejoindre la coopérative, je perdais au moins 10% de mes produits car j'utilisais des méthodes inefficaces. Grâce à cette coopérative, j'ai pu me familiariser avec des technologies et des pratiques améliorées qui m'ont aidé à réduire les pertes de grains. Je fais maintenant plus de profits », nous explique Timothy.

1*L552Zuq-XH6T2o2VQjcmng.jpeg
Timothy et sa femme Alice ont mis leur maïs dans des sacs hermétiques pour le garder en lieu sûr. Photo : PAM/Badre Bahaji

« J'ai aussi appris à tenir des registres afin de mieux comprendre les bénéfices que je fais, à consigner mes dépenses et à mieux planifier la saison suivante. Aujourd'hui, je cultive pour gagner ma vie et plus seulement pour nourrir ma famille. »

1*9Vagc7baz0UKaDhrAbCe-w.jpeg
Tenir des registres aide Timothy à prendre des décisions éclairées et à assimiler l'aspect commercial de l'agriculture. Photo : PAM/Badre Bahaji

« Je reçois également des SMS sur le prix du marché, ce qui m'aide à prendre des décisions éclairées sur l'endroit et le moment où vendre mes produits », conclut Timothy.

1*FKZxsljF7A3Gfaj_UwSp5Q.jpeg
Timothy vient de recevoir sur son téléphone portable un SMS sur les prix du maïs. Photo : PAM/Badre Bahaji

« Depuis que j'ai rejoint la coopérative, j'ai compris le pouvoir des chiffres. »

Rufina Deodatu, 44 ans, du village de Khalachulu, a rejoint la coopérative Gwiritse en 2016 et a commencé à stocker ses produits dans l'entrepôt en 2017. Contrairement à avant, grâce à la coopérative, elle a maintenant accès à des prêts. Elle reçoit également des informations essentielles sur le marché qui lui permettent de proposer de meilleurs prix.

1*fp2nDHLOdNVuf_rGDhSxQw.jpeg

« Auparavant, je vendais mes produits à des commerçants qui dictaient les prix. En tant que vendeur individuel, je n'avais pas le pouvoir de négocier de meilleurs prix. Depuis que j'ai rejoint la coopérative, j'ai compris le pouvoir des chiffres : nous pouvons négocier de meilleurs prix avec les commerçants. Si l'un propose des prix trop bas, nous passons au suivant jusqu'à ce que nous obtenions les meilleurs prix pour nos produits, » nous raconte Rufina.

1*o12aVEG3DOET96wj_ux6Pg.jpeg
Rufina égrène le maïs avec ses filles et le conserve dans des sacs hermétiques. Photo : PAM/Badre Bahaji

« Avant, j'avais du mal à acheter ne serait-ce que du savon, du sucre, de l'huile de cuisine ou bien d'autres produits alimentaires. Aujourd'hui, je peux me les offrir. Mieux encore, je peux payer les frais de scolarité de mes quatre enfants sans difficulté », se confie Rufina.

1*gNQXAaqfXfwgCIAAArFJJw.jpeg
Faire partie d'une coopérative aide Rufina à obtenir de meilleurs prix pour ses produits et à couvrir confortablement les besoins de sa famille. Photo : PAM/Badre Bahaji

« J'ai utilisé une partie de mes revenus des années précédentes pour acheter du bétail, que je vends ensuite pour acheter des engrais. J'utilise aussi le fumier du bétail dans mes jardins », ajoute Rufina.

Grâce à un financement de l'Agence flamande de coopération internationale, le PAM a formé 61 000 membres d'organisations paysannes, dont 49 % de femmes, à la gestion des semences post-récolte, au classement, au stockage, à la mise en sac des semences ainsi qu'à la gestion des entrepôts et à la gestion financière.

Ce projet, qui a débuté en 2011, a permis aux agriculteurs participants d'acquérir de nouvelles compétences et ont reçu des conseils sur la façon d'accéder aux marchés. En conséquence, les agriculteurs comme les membres de la coopérative Gwiritse à Lilongwe ont réussi à sortir de la pauvreté et de la faim et sont maintenant équipés pour être des acteurs compétitifs sur les marchés.

En savoir plus sur les opérations du PAM au Malawi