La terre de Mbile offre ses arachides pour renforcer la cohésion sociale entre les communautés hôte et réfugiée.
Un bouquet d'arachides fraichement déterré du sol entre les mains, Antoinette Zingo rayonne de joie. La bénéficiaire du projet de création d'actifs productifs du PAM entassent ses récoltes. Ce mois de Novembre, elle n'est pas seule au champ communautaire de Mbile situé dans le département de la Kadei. D'autres hommes et femmes répartis en populations réfugiées et en communauté hôte sont à l'oeuvre, pour récolter la seconde vague d'arachides semée il ya 3 mois.
"C'est la joie au champ ce matin encore. Nos récoltes sont très bonnes, nous n'aurions pas espérer mieux" déclare Maimouna Oumarou, chef d'un groupe de travail.
"Grâce à ces récoltes, je nourris mes 10 enfants et 15 petits enfants. Cette année encore, je pourrais vendre un peu de récoltes et subvenir aux charges scolaires de mes petits" poursuit-elle. Comme Maimouna, 56 autres femmes et 25 hommes, chacun chef de ménage réussissent à nourrir et à scolariser leur progeniture.
Deux tonnes d'arachides sont attendues d'ici la fin de cette phase de récoltes prévue en fin Décembre 2019. Une production qui contribuera à diversifier le panier alimentaire des communautés qui vivent en harmonie, l'un des objectifs du projet qui vise le renforcement de la résilience et de la cohésion sociale.
« Comme vous pouvez le voir ici au champ, les camerounais travaillent ensemble avec les réfugiés centrafricains : la collaboration est franche, la répartition des taches est respectée et le partage des vivres est équitable lors des récoltes. Nous sommes désormais une grande famille », affirme Djaouro Amadou, président du comité de suivi du projet.
Les habitants de Mbile font partis de plus de 17 000 bénéficiaires que le PAM assiste à travers le projet de vivres pour la création d'actifs productifs dans l'Est du Cameroun. Pour la réalisation de ce projet, le PAM a distribué, plus de 187 tonnes de vivres chaque mois, toutes localités confondues à la communauté réfugiée et à la population hôte.
Le sectoriel du Ministère de l'agriculture et du développement rural à travers son délégué départemental apporte l'expertise technique nécessaire pour obtenir de bonnes récoltes.
‘' Après la récolte d'arachides, nous encadrerons la culture de la morelle noire (légumes), pour que les familles puissent avoir de quoi accompagner leur plat de couscous de mais récolté il y a 3 mois '' précise M. Dongmo Joseph en service dans le département de la Kadei.
Ce projet qui bénéficie de l'appui financier de bailleurs de fonds (USAID, UKAID), se déroule dans des zones où il y a un ensemble intégré d'activités (Assistance alimentaire inconditionnelle en nature et cash pour les personnes vulnérables affectées par une crise , la prévention de la malnutrition et le renforcement de la résilience) qui, mis ensemble, renforcent la résilience de la population réfugiée et vulnérable de la région de l'Est.