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Journée internationale des peuples autochtones : en route vers la Faim Zéro

Comment le Programme Alimentaire Mondial soutient les communautés en Bolivie, en Colombie et en République du Congo
, WFP (PAM)

Par Simona Beltrami, traduit de l'anglais

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Après 20 ans au Venezuela, Leticia Bonivento et sa famille ont dû retourner dans leur Colombie natale. Photo : PAM/Nicolás Cabrera

Le 9 août de chaque année, la Journée internationale des peuples autochtones met en lumière les communautés autochtones du monde entier et les défis auxquels elles sont confrontées. Aujourd'hui, environ 370 millions de personnes, réparties dans 90 pays, s'identifient comme autochtones. L'auto-identification est un critère clé pour qu'un peuple autochtone soit reconnu par l'ONU.

Souvent marginalisés, les peuples autochtones sont touchés de façon disproportionnée par la pauvreté. Selon les chiffres de la Banque mondiale, ils ne représentent que 5 % de la population mondiale, mais 15 % des personnes extrêmement pauvres, et un tiers de la population pauvre en milieu rural dans le monde.

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Guajira, Colombie. Photo : PAM/Michael Bloem

Les Objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU pour 2030 abordent de front un grand nombre des préoccupations concernant les peuples autochtones en matière de développement. L'ODD2, qui vise à atteindre la Faim Zéro et un bon niveau nutritionnel pour tous, mentionne spécifiquement les peuples autochtones dans la cible 2.3, qui demande de doubler la productivité et les revenus des petits exploitants agricoles.

La Bolivie, la Colombie et le Congo sont trois exemples de pays dans lesquels le PAM travaille avec les communautés autochtones pour lutter contre la faim dans le monde :

Soutenir les communautés sur la route des migrants en Colombie

Pendant des décennies, dans la péninsule désertique de La Guajira au nord de la Colombie, la vie de la communauté autochtone Wayúu a été marquée par le conflit et la violence paramilitaire. Poussés par la peur, les gens traversaient la frontière vers le Venezuela, à la recherche de sécurité et d'une vie meilleure.

L'une d'entre elles était Leticia Bonivento. Partant de zéro, elle a bâti une entreprise prospère et prévoyait continuer à travailler dur pour garantir l'avenir de ses enfants et sa propre retraite.

Cependant, lorsque les choses ont empiré dans son pays d'adoption, tout comme des centaines de milliers d'autres Colombiens, elle a fait le choix de rentrer chez elle. « Nous avons dû laisser derrière nous tous le fruit de notre travail et revenir les mains vides », nous explique Leticia. « Mais, après 20 ans, la communauté nous a accueillis avec des étreintes et des larmes. »

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Le PAM aide les familles à faire face au manque de ressources de Guajira. Photo : PAM/Michael Bloem

Récemment, la communauté Wayúu s'est trouvée en première ligne de l'afflux massif de migrants vénézuéliens et de Colombiens de retour dans le pays. Bien qu'il les ait accueillis, les nouveaux arrivants ont mis à rude épreuve les ressources limitées offertes par l'environnement rude et sec de La Guajira.

Le PAM s'est associé à l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour aider les familles confrontées à ces difficultés croissantes. Pendant trois mois, il a alors distribué des kits alimentaires (financés par l'USAID) afin de leur venir en aide, tandis que la FAO mettait en place des projets visant à donner aux gens les moyens et les compétences nécessaires pour cultiver du maïs, des haricots, du manioc, des aubergines, du chou, des tomates et des concombres, ainsi que du foin et du fourrage pour la consommation animale. L'irrigation goutte-à-goutte a été utilisée pour faire pousser les cultures.

Lutter contre le changement climatique au Congo

Pour les populations autochtones vivant dans les régions reculées et boisées du nord du Congo, la vie n'est plus ce qu'elle était. « Avant, on comprenait la météo », nous dit l'un des anciens. « Plus maintenant. »

Un homme âgé autochtone explique l'impact du changement climatique. Vidéo : PAM/Congo

Année après année, les températures ont augmenté et les précipitations sont devenues plus imprévisibles, alternant périodes de sécheresse et précipitations extrêmes. Un changement qui affecte l'agriculture et les ressources naturelles dont dépendent traditionnellement les communautés, comme le poisson, le miel sauvage et les chenilles, sources de protéine très prisée. En conséquence, les systèmes alimentaires et les moyens d'existence complexes sont mis en danger.

Face à ces difficultés, le PAM aide les communautés autochtones à envisager des activités susceptibles d'améliorer et de diversifier leurs moyens de subsistance, notamment des pratiques de pêche durables, ou encore l'apiculture et la culture des champignons.

Pour que les enfants autochtones aient la chance de réussir dans le Congo d'aujourd'hui, le PAM fournit également des repas chauds et nutritifs dans 60 écoles. Un programme qui permet d'augmenter les taux de fréquentation scolaire et de soulager la pression qu'ont les familles lorsqu'il s'agit de trouver suffisamment de nourriture.

En savoir plus sur le travail du PAM auprès des communautés autochtones du Congo

Prédire le temps à la manière indigène en Bolivie

Alors que les conditions météorologiques deviennent de plus en plus imprévisibles, des méthodes de prévision ancestrales viennent à la rescousse. Les connaissances traditionnelles permettant d'interpréter les signes naturels, notamment l'analyse du comportement des plantes et des animaux, du vent, mais aussi l'étude de l'humidité et de l'alignement des étoiles, peuvent fournir des indications très précises sur la façon dont le temps va changer et indiquer quoi, quand et où semer.

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En Bolivie, il n'est pas rare que des communautés soient touchées à la fois par la sécheresse et les inondations la même année. Photo : PAM/Morelia Eróstegui

Cet ensemble de connaissances a été recueilli et systématisé par l'organisation non gouvernementale bolivienne PROSUCO pendant près de 10 ans. Il a récemment été intégré au système national d'alerte rapide grâce à l'action conjointe du PAM et du Gouvernement bolivien.

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Les fleurs de marancela sont inspectées — indicateurs de gel. Photo : PROSUCO

Les indicateurs rentrés sur les smartphones ou les tablettes peuvent être partagés au moyen d'une application spécialement conçue à cet effet et intégrés aux alertes diffusées par le gouvernement, complétant ainsi les prévisions basées sur la technologie moderne.

En savoir plus sur les prévisions météorologiques ancestrales en Bolivie