En images : les familles Rohingyas redécouvrent la joie des repas
par Gemma Snowdon, traduit de l'anglais
Les repas sont l'occasion pour les familles et les amis de se réunir, de partager de la nourriture, de raconter des histoires et de faire des plans pour l'avenir.
Depuis plus d'un an et demi, les réfugiés Rohingyas sont séparés de leur famille, loin de leur foyer et des simples routines, comme manger ensemble leur plat préféré. Au Bangladesh, ils redécouvrent aujourd'hui les joies de cuisiner et de manger grâce à l'accès nouveau à une gamme diversifiée d'aliments.
Les réfugiés utilisent maintenant la technologie, au moyen d'un bon électronique, pour acheter la nourriture dont ils ont besoin dans des magasins situés près de leur domicile. Grâce à cette carte, ils peuvent désormais acheter une gamme variée d'aliments, notamment des légumes frais, des piments et du poisson séché. Un programme qui remplace les distributions en nature de riz, de lentilles et d'huile, permettant ainsi aux familles d'avoir une plus grande autonomie sur ce qu'elles mangent dans une situation où elles ont très peu mangé.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) intensifie son aide alimentaire sous forme de bons électroniques, avec le soutien de l'UE (ECHO). Nous aidons tous les réfugiés à utiliser ces cartes et à préparer leurs repas préférés d'ici la fin de 2019.
Nur Halima
« Maintenant, nous pouvons acheter ce dont nous avons besoin. Nous recevons des piments, de l'huile, des œufs, du poisson séché et d'autres articles. Nous sommes vraiment reconnaissants et heureux d'avoir cette boutique ».
Nur Halima et Jahed Hossain sont arrivés au Bangladesh en 2017 avec leurs deux enfants. Ils ont d'abord bénéficié d'une distribution générale de riz, de lentilles et d'huile mise en place par le PAM, avant d'être transférés au système de bons électroniques en 2019.
Nur Halima achète des épices, des œufs, du poisson sec, des oignons, de l'huile et du riz pour sa famille au point de vente adapté aux bons électroniques du PAM .
Nur et son mari donnent la priorité à leurs enfants lorsqu'il s'agit des courses. Les œufs sont les aliments préférés des enfants, Nur s'assure donc qu'ils y en ait toujours sur la liste d'épicerie.
Nur prépare très souvent des œufs frits aux épices pour ses deux fils. Quant à elle et son mari, ils préfèrent manger du poisson séché avec des pommes de terre, qu'ils parviennent à se procurer dans les points de vente spécialisés.
Enamul Hasan, le fils aîné de Nur, a 7 ans et fréquente l'un des centres d'apprentissage des camps. Manger des œufs au petit-déjeuner lui permet d'aller en classe l'estomac rempli et d'être plus concentré.
Mohammed Shofi et Hasina
« Auparavant, nous partagions un œuf entre nous tous parce que nous n'avions pas d'argent. Maintenant, on peut acheter autant d'œufs qu'il le faut et en avoir un par personne. »
Mohammed Shofi et son épouse Hasina sont venus au Bangladesh avec leurs quatre enfants.
Mohammed et Hasina s'inquiétaient du peu de légumes que leurs enfants mangeaient, ils utilisaient donc leur bon électronique pour acheter autant de légumes que possible.
Lorsque la famille est arrivée du Myanmar, elle a survécu grâce au riz blanc, auquel elle ajoutait parfois des feuilles vertes. Les bons électroniques ont été un énorme changement pour la famille.
Mohammed nous explique que sa famille mange souvent ce curry de pommes de terre, de tomates et d'œuf, car il donne à ses enfants force et énergie.
La possibilité de cuisiner différents plats grâce aux bons électroniques a permis à la famille de redécouvrir la joie des repas pris en commun.
Nur Bahar
« En plus du riz, nous achetons des oignons, du sel, des piments, du curcuma, des œufs et du poisson séché. J'achète aussi des fruits comme collation pour mes enfants, ça les rend très heureux. »
Nur Bahar et son mari ont sept enfants, cinq fils et deux filles. Cette famille d'agriculteurs du Myanmar possédait des hectares de terres où elle cultivait des produits et élevait des vaches.
Nur prépare le poisson séché qu'elle a acheté au point de vente adapté aux bons électroniques du PAM. Elle raconte que lorsqu'ils sont arrivés au Bangladesh pour la première fois, ses enfants restaient sans manger pendant des jours. Le riz au chili leur permettait de survivre.
Maintenant qu'elle a accès aux épices, Nur prépare chaque semaine du curry de poisson, un plat très apprécié dans sa famille.
Le fils de Nur, Tuhir (11 ans), adore le fruit de malte, disponible dans les points de vente e-voucher. Chaque fois qu'elle va faire du shopping, elle en achète pour que ses enfants puissent en grignoter. Les fruits et légumes sont généralement très populaires parmi les enfants vivant dans les camps de réfugiés, mais avant l'ouverture des points de vente, il était difficile de s'en procurer pour les familles qui n'avaient pas d'argent liquide.
La moitié de la population réfugiée de Cox's Bazar reçoit actuellement une aide alimentaire par le biais du système de bons électroniques. Le PAM, avec l'appui d'ECHO, a progressivement intensifié cette aide. D'ici à la fin de 2019, tous les réfugiés recevront ainsi une aide alimentaire similaire.
Vous aussi, soutenez les familles Rohingyas réfugiées, faites un don.
