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Développement durable en Mauritanie : des investissements qui portent déjà leurs fruits — Episode 3

Barrages, jardins maraîchers gérés par des coopératives de femmes, cantines scolaires, assistance alimentaire et nutritionnelle pendant la période de soudure, sensibilisation sur la nutrition de la mère et l'alimentation du nourrisson : autant d'activités de résilience synonymes de changement et d'espoir dans de nombreux villages en Mauritanie grâce au "paquet intégré" du PAM.
, Melissa Gonçalves Marques

Les multiples effets positifs du « paquet intégré » du PAM passent aussi par les écoles, et plus précisément, par le programme des cantines scolaires. Dans le village de Hsey Sidi, l'école primaire compte 380 élèves. L'année scolaire n'a pas encore commencé mais les enfants sont déjà prêts, affichant fièrement cahiers et stylos. « Le repas du matin motive nos enfants. Ils vont à l'école en sachant qu'un bon petit-déjeuner les attend » raconte une mère. « Pour nous, c'est un soulagement. Les enfants courent pour aller à l'école. Nous savons que l'école est fondamentale pour leur avenir mais, ici, les conditions ne sont parfois pas réunies pour les y envoyer. Généralement, les enfants deviennent vite des bras de plus, utiles pour les travaux agricoles (les garçons) et pour les tâches ménagères (les filles). Jusqu'ici, nous n'avions pas beaucoup de ressources. Maintenant, grâce aux différentes assistances du PAM, nous faisons face à moins de difficultés et nos enfants se retrouvent enfin là où ils doivent être : derrière un pupitre d'écolier ».

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Ecolière — WFP/Marialudovica Carucci

L'assistance alimentaire en période de soudure : une bouée de sauvetage saisonnière

En plus des activités de long terme, dites de résilience, le PAM vient en aide aux familles les plus vulnérables à travers une assistance alimentaire pendant la saison de soudure. Cette saison correspond à la période entre l'épuisement des réserves et le début des récoltes (juin-octobre). Ainsi, le PAM met en place un transfert monétaire mensuel, que les bénéficiaires utilisent pour acheter les denrées alimentaires dont ils ont besoin. La majorité des ménages achètent du riz, de l'huile, du sucre mais aussi de la viande et du poisson, selon les disponibilités du marché. Cette aide financière permet d'éviter aux familles, dans un dernier élan de survie, de vendre leurs bétails, ou de contracter des dettes qu'ils mettront des années à rembourser.

Suite à la hiérarchisation des villages les plus vulnérables, le village de Hsey Latach, à 200 km de Kaedi (région du Guidimakha), a été classifié comme étant un « village rouge », au niveau de vulnérabilité le plus élevé. Le PAM, avec ses partenaires Au Secours et la banque El Amana, assiste 29 ménages à travers des distributions mensuelles d'argent. Cette année, pour la première fois, le montant de l'aide n'est plus basé sur la moyenne nationale mais sur le nombre de personne dans le foyer. Ainsi, les foyers composés de 1 à 4 personnes reçoivent 1 600 MRU (43 USD), ceux comprenant 5 à 7 personnes reçoivent 2 400 MRU (65 USD) et enfin les foyers de 8 personnes ou plus reçoivent 3 600 MRU (97 USD).

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Ivekou, habitant de Hsey Latach, reçoit mensuellement 2 400 MRU grâce à l'aide du PAM — WFP/Marialudovica

Ivekou, chef d'un foyer composé de 6 personnes, reçoit pour la première fois, l'assistance du PAM grâce au Registre social. Déployé en Mauritanie depuis cette année, ce Registre permet de centraliser les informations sur les foyers bénéficiaires des programmes de lutte contre la pauvreté, et/ou des interventions dans le cadre d'une réponse à un choc, notamment d'origine climatique, comme c'est le cas de l'assistance du PAM. « Cet argent est un don de Dieu. Mes enfants sont en pleine croissance et je sais l'importance d'une alimentation saine et régulière pour leur avenir. La mère de mes enfants arrive maintenant à acheter des légumes, du poisson, de la viande, de l'huile, du lait : tout le nécessaire. Ça me redonne espoir, même si depuis quelques années, les mois entre mai et septembre sont de plus en plus difficiles ». En lui demandant ce qu'il aurait fait sans l'assistance du PAM, Ivekou répond « Nous n'avons pas de bétail et pour des ménages comme le mien, la seule solution pour parvenir à nos besoins alimentaires serait l'endettement… un cercle vicieux, duquel il est très difficile de sortir ».