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Afghanistan : le Programme alimentaire mondial lance un appel de fonds alors que les enfants sont confrontés à la faim et sont affamés

Le PAM doit apporter une aide alimentaire à 23 millions de personnes, alors que les conflits, la pauvreté et la crise économique mettent des vies en danger
, Peyvand Khorsandi
Afghanistan
Des femmes dans une clinique de nutrition à Faizabad. Photo : PAM/Shelley Thakral

Le Programme alimentaire mondial (PAM) est engagé dans une « course contre la montre » pour éviter une catastrophe humanitaire en Afghanistan, a prévenu son directeur exécutif David Beasley.

Au total, 22,8 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, sont confrontées à une faim aiguë alors que les températures chutent en dessous de zéro.

"Ce qui se passe en Afghanistan est tout simplement horrible", a déclaré Beasley, après s'être rendu sur place. "J'ai rencontré des familles sans travail, sans argent ni nourriture, des mères qui vendaient un enfant pour en nourrir un autre, et des enfants chanceux qui se sont rendus à l'hôpital. Le monde ne peut pas tourner le dos alors que le peuple afghan est affamé."

Kandahar
Des marchands ambulants sur un marché de vêtements d'occasion en Afghanistan. Photo : PAM/Alessio Romenzï

Avec plus de 682 000 personnes déplacées par la sécheresse, la crise économique et les conflits, le PAM a besoin de 2,6 milliards de dollars en 2022 pour fournir une aide vitale et œuvrer pour une résilience à long terme.

En plus de l'aide alimentaire, les dons en espèces du PAM permettent aux habitants d'acheter de la nourriture, complétant ses efforts pour renforcer la résilience des communautés grâce à des activités telles que la formation aux techniques agricoles et les projets d'irrigation.

Les besoins humanitaires ont triplé, selon l'organisation, dont la flotte de 170 camions sillonne le pays, livrant des aliments nutritifs aux villages reculés comme aux zones urbaines.

Beasley in Afghanistan
David Beasley s'adresse au personnel du service pédiatrique d'un hôpital de Kandahar en novembre. Photo : PAM/Alessio Romenzï

Le PAM prévoit d'atteindre 23 millions de personnes en 2022, soit plus de la moitié de la population. Son travail est toutefois tributaire d'un financement suffisant. Cette année, le PAM a aidé 15 millions de personnes, dont des femmes qui allaitent un enfant et des enfants de moins de 5 ans.

"Le visage de la faim est en train de changer ici", a déclaré Shelley Thakral, responsable de la communication pour le PAM en Afghanistan. "Les habitants des villes souffrent désormais d'insécurité alimentaire à des taux similaires à ceux des communautés rurales."

"Ils ont perdu leurs revenus, il n'y a pas d'emplois, les prix des denrées alimentaires ont augmenté, dans certains cas, la sécheresse et le conflit ont forcé les gens à quitter leur foyer. Dans certains districts du nord-est du pays, les niveaux d'eau sont dangereusement bas."

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Un point de distribution alimentaire à Mazar-i-Sharif. Photo : PAM/Julian Frank

"Environ 70 pour cent de la population afghane vit dans des zones rurales et 85 pour cent tirent des revenus de l'agriculture", a déclaré Thakral. "Cela signifie que les chocs climatiques tels que la sécheresse, les inondations et les glissements de terrain ont un effet démesuré sur les familles et l'économie nationale. Ensuite, il y a des défis comme la déforestation, le surpâturage et la rareté croissante de l'eau à mesure que les glaciers reculent."

Mary-Ellen McGroarty, directrice pays du PAM en l'Afghanistan, a imploré la communauté internationale à réagir à ce qu'elle appelle un « tsunami de la faim ».

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Les prix des produits de base tels que les pains ont grimpé en flèche ces derniers mois. Photo : PAM/Shelley Thakral

"Nous devons séparer l'impératif humanitaire des discussions politiques", a-t-elle déclaré. "Le peuple innocent d'Afghanistan, les enfants… qui voient leur vie bouleversée sans qu'il y ait faute de leur part, ne peuvent pas être condamnés à la faim et être affamés simplement à cause de la loterie de la géopolitique et des naissances."

La cheffe des urgences du PAM, Margot van der Velden, a fait écho à ses préoccupations : "les sanctions nous empêchent d'opérer, car les sanctions indiquent que nous ne sommes pas autorisés à opérer avec le gouvernement de facto. Avant août et la rétrocession aux talibans, le conflit avait déplacé plus de 600 000 personnes.

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Des ouvriers chargent de la nourriture dans des camions. Photo : PAM/Shelley Thakral

Depuis lors, l'économie est en chute libre – la disponibilité de liquidités est sévèrement limitée car le pays est exclu du système bancaire international. La crise économique a créé une nouvelle classe d'affamés. Pour la première fois, les citadins souffrent d'insécurité alimentaire à des taux similaires à ceux des communautés rurales, ces dernières ayant été ravagées par la sécheresse à deux reprises au cours des trois dernières années.

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Un convoi du PAM traversant la province de Balkh en novembre. Photo : PAM/Julian Frank

"Cela se manifeste par près de 23 millions de personnes incapables d'avoir une assiette de nourriture décente chaque jour", a déclaré McGroarty. "Beaucoup de gens que j'ai rencontrés, partout à travers le pays, me disent qu'ils sont terrifiés par l'hiver, car à mesure que les prix des aliments ont augmenté, que les prix du carburant ont augmenté et que les emplois ont disparu, ils ne savent pas comment ils vont le traverser."

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Des femmes sur un marché de Mazar-i-Sharif où les gens vont vendre leurs biens. Photo : vidéo du PAM

"Le PAM est là sur le terrain, intensifiant nos opérations. J'ai une équipe incroyable derrière moi qui atteint les régions les plus reculées de l'Afghanistan pour livrer de la nourriture avant que la neige n'arrive et ne bloque ces communautés."

Shelley Thakral, qui vient de rentrer d'une visite à Faizabad, a ajouté qu'au milieu du froid extrême, "il n'y a pas d'argent pour que les familles achètent du bois de chauffage. Alors que nous étions assis avec un groupe de 20 femmes dans un petit village, une ancienne enseignante m'a dit qu'elle avait vendu la plupart de ses articles ménagers et ustensiles.

De nombreuses femmes qu'elle a rencontrées ont partagé leurs numéros de téléphone dans un dernier appel à l'aide. L'une delle lui a dit : 'je veux mourir. Je souffre, je n'ai pas d'argent pour manger, je n'ai pas mangé depuis deux jours et je n'ai pas d'argent pour payer mon loyer."

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