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Lorsque les marchés et le secteur financier sont fonctionnels, les transferts monétaires peuvent constituer un moyen efficace d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) utilise les transferts monétaires pour donner aux personnes le choix de répondre à leurs besoins essentiels sur les marchés locaux, tout en contribuant à dynamiser ces marchés. En 2020, le PAM a transféré un montant record de 2,1 milliards de dollars de pouvoir d'achat aux habitants de 67 pays. Cela représentait 37 pour cent du portefeuille total d'assistance du PAM pour l'année.

Les transferts monétaires comprennent l'aide distribuée sous forme de billets de banque physiques, de monnaie électronique, d'argent mobile, par le biais de cartes de débit ou de bons d'achat échangeables dans les commerces locaux.

Les résultats démontrent le caractère crucial de la notion de choix : les ménages vulnérables à qui on laisse la possibilité de décider de leur vie font des choix qui améliorent leur sécurité alimentaire et leur bien-être.

Au Liban, par exemple, 91 % des familles ayant reçu une aide en espèces à diverses fins en 2018 ont donné la priorité à l'alimentation dans les dépenses du foyer, suivie du loyer et des frais médicaux. En République démocratique du Congo, où les transferts monétaires étaient utilisés, la prévalence des ménages avec un score de consommation alimentaire acceptable a augmenté en 2018.

Les transferts monétaires produisent des effets de levier sur l'économie locale. En permettant aux populations d'acheter des denrées alimentaires et d'autres produits au niveau local, l’aide en espèces peut contribuer à renforcer les marchés locaux, à soutenir la productivité des petits agriculteurs et à renforcer les capacités nationales. Entre 2009 et 2019, les transferts monétaires du PAM ont injecté environ 6,8 milliards de dollars dans les économies nationales.

En s'efforçant d'atteindre les ambitieux Objectifs de Développement durable (ODD) visant à éradiquer la pauvreté et la faim d'ici à 2030, le PAM cherche à donner aux gouvernements et aux organisations locaux les moyens de gérer les crises de façon autonome. Le PAM prodiguant une part croissante de son aide sous forme monétaire, il est en mesure de s’adapter aux systèmes nationaux de protection sociale et d'aider les gouvernements à concevoir, mettre en œuvre et améliorer les interventions en espèces.

En Équateur, le programme d'aide d'urgence en espèces du PAM mis en place suite au tremblement de terre de 2016 a contribué à renforcer le système national de protection sociale.

Le PAM conçoit des programmes qui intègrent l'aide en espèces, sous forme de bons et en nature afin de maximiser l'impact sur les ménages et les marchés et d’offrir plus de choix aux personnes vulnérables quant à la manière de recevoir et d’utiliser cette aide.

En fonction de la situation, le PAM décide d’une modalité de transfert, ou d’une combinaison de modalités, afin d’obtenir des résultats optimaux en matière d'alimentation et de nutrition. Le PAM dispose également de la latitude nécessaire pour organiser les modalités et passer de l’une à l’autre dans le temps et dans l'espace géographique d'un pays donné, ce qui lui permet de répondre aux besoins des populations rapidement et en tenant compte du contexte. Il a par exemple la possibilité d’utiliser des denrées alimentaires pendant la saison creuse et des espèces après la récolte.

Les programmes intégrés du PAM incluent des activités étroitement liées et une coordination avec les partenaires pour assurer une synergie et une efficacité optimales dans la réalisation des objectifs. Par exemple, les espèces sont intégrées dans des programmes d'aide alimentaire plus larges avec des résultats attendus en matière de renforcement des marchés, du secteur financier et du commerce de détail, d’inclusion financière, d'égalité hommes/femmes – lesquels contribuent également à améliorer la sécurité alimentaire. Dans le cadre de la composante de renforcement du commerce de détail des programmes de transferts monétaires, le pouvoir d’achat des bénéficiaires a augmenté de 27 millions de dollars US au Bangladesh, au Kenya, au Liban, en Jordanie et en Irak entre janvier 2017 et juin 2018.