Témoigner du changement que l’on peut apporter dans la vie des gens
Que faites-vous dans votre travail quotidien ?
Beaucoup de choses différentes ! Mon travail est très diversifié : rédaction de propositions pour les donateurs et de rapports sur nos activités, rédaction de briefs pour préparer des rencontres avec les donateurs, suivi de la mise en œuvre des financements sur le terrain avec les collègues du Programme et du Budget, organisation de visites de terrain avec les donateurs, mise en place de la visibilité des donateurs … C'est un travail très enrichissant qui permet d'avoir un bon aperçu des activités du PAM dans le pays et d'être en contact avec beaucoup d'autres de mes collègues.
Quel a été le moment dont vous avez été la plus fière en travaillant pour le PAM ?
Les résultats obtenus l'année dernière en République démocratique du Congo (RDC) ont été une vraie source de satisfaction. Le bureau pays a triplé les contributions reçues par rapport à 2017. Nous avons pu venir en aide à 5 millions de personnes, c'est énorme ! La crise humanitaire en RDC est négligée depuis des années. Et grâce aux efforts fournis en 2018, nous avons pu recentrer l'attention sur le pays.
A l'inverse, quel a été le moment le plus difficile pour vous au cours de votre carrière ?
Je n'ai pas vraiment eu de moment très difficile, mais le mois de mai a été assez stressant à Bagdad, à cause des tensions grandissantes entre l'Iran et les Etats-Unis. Un soir une roquette est tombée dans la Green Zone, créant un peu de panique. Un autre jour une explosion a retenti à 4h30, à quelques kilomètres de notre base, déclenchant une alarme qui répétait en boucle « Mettez votre gilet pare-balles et rester loin des fenêtres », c'était un peu anxiogène ! Mais depuis la situation s'est calmée et nous avons repris une vie normale.
Qu'est-ce qui vous donne envie de continuer à travailler pour le PAM ?
C'est de voir les changements que l'on peut apporter dans la vie des gens, surtout quand je fais une visite de terrain. Les bénéficiaires nous disent alors combien le soutien du PAM est important pour eux. Mais il y a aussi le fait de travailler avec des collègues de multiples nationalités et de découvrir des pays dans lesquels je n'aurais jamais pensé aller, c'est très enrichissant.
Y-a-t-il une anecdote particulière concernant votre expérience au PAM que vous aimeriez partager ?
Lors d'une visite auprès de la population de Goma, j'ai rencontré un vieux monsieur congolais qui avait créé un centre de santé pour les femmes victimes de violences sexuelles. Pour réintégrer ces femmes dans la société et leur redonner de l'espoir, le PAM mettait en œuvre un projet de distribution d'espèces en échange de formations en couture, en cuisine, en pâtisserie. J'ai été très touchée quand ce même monsieur m'a dit : « Dieu a créé le PAM pour nous protéger ». Rencontrer des femmes nouvellement arrivées dans le centre m'a également beaucoup bouleversée, de même que la chanson en swahili que des apprenties coutières ont entonnée quand je suis entrée dans leur atelier.
Cette année, la Journée mondiale de l'aide humanitaire rend hommage aux femmes qui ont amélioré d'innombrables vies. Pourriez-vous nous citer une femme qui vous a inspirée et nous expliquer pourquoi ?
Le combat de Simone Veil pour la liberté des femmes à disposer de leur corps m'a beaucoup marquée. J'ai lu son autobiographie quand j'étais en stage au Sénégal en 2015 et cela m'a donné l'envie de m'engager dans un travail qui avait vraiment du sens et pouvait changer la vie des gens, en particulier les femmes. J'ai aussi beaucoup admiré le fait qu'elle ait dû s'affirmer dans un monde dominé par les hommes, à une époque où les femmes n'étaient pas écoutées dans la sphère politique.
Pour en savoir plus sur le travail du PAM en Irak.