Nyankeich était déterminée à quitter le Soudan du Sud — mais quelque chose l’a fait changer d’avis
À la périphérie de la ville d'Aweil, à 876 km au nord-ouest de la capitale du Sud-Soudan, Juba, nichée dans l'arrière-pays, se trouve le petit village de Kuom. L'endroit ressemble à un îlot de paix, permettant aux acteurs du développement de soutenir le travail sur le long terme afin d'améliorer l'autosuffisance et la sécurité alimentaire des communautés dans les zones qui ne sont pas directement touchées par le conflit. Voici l'histoire de la façon dont une veuve rapatriée a reçu de l'aide d'un projet financé par l'UK-aid. Cette aide lui a permis de faire ses premiers pas hors du piège de la faim.
Nyankeich Wieu est retournée au Soudan du Sud en 2016, après avoir été réfugiée à Khartoum, au Soudan, pendant plusieurs années. Quatre mois à peine après son retour, son mari est décédé. Cela a fait d'elle la seule source de revenus de la famille, composée de cinq jeunes enfants.
«Après mon retour au Soudan du Sud, la vie était difficile — j'ai essayé de travailler en tant qu'ouvrière occasionnelle chez mes voisins, mais obtenir ce type de travail était difficile», explique Nyankeich Wieu. "J'ai décidé d'aller dire au chef de mon village que ma vie était insupportable en tant que rapatriée et que je préférais retourner au Soudan pour redevenir une réfugiée."
Mais avec un peu d'aide de sa communauté, Nyankeich est restée à Kuom et ne regrette pas sa décision. «Quand le projet est arrivé, j'ai été sélectionnée comme bénéficiaire et j'ai reçu des terres et des semences», explique-t-elle. Avec des outils agricoles et une formation en agriculture, Nyankeich cultive maintenant sa propre nourriture.
Nyankeich est l'une des 16 000 agriculteurs du pays qui bénéficient de la deuxième phase du projet Renforcement de la résilience par la création et la valorisation d'actifs (BRACE II), mise en œuvre par le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), ainsi que des partenaires de coopération tels que Joint Aid Management, et avec le soutien financier du Département Britannique pour le Développement International (DFID). Les agriculteurs apprennent à cultiver leur propre nourriture afin de pouvoir mieux subvenir à leurs besoins au fil du temps, tout en recevant de l'argent pour répondre à leurs besoins alimentaires immédiats durant leur inscription au projet.
Des partenaires se sont réunis avec des membres de la communauté à Kuom pour identifier les ménages les plus vulnérables de la communauté. La priorité a été donnée aux ménages dirigés par des femmes, tels que Nyankeich, aux ménages sans activité lucrative, aux familles avec des membres handicapés ou prenant en charge des enfants mal nourris. Les agriculteurs ont créée une parcelle de démonstration pour permettre l'apprentissage de nouvelles techniques agricoles telles que la plantation en rangs, l'espacement des cultures et la culture intercalaire. Nyankeich dit qu'elle a appris de nouvelles façons de planter qui ont contribué à augmenter ses rendements.
"Je suis reconnaissante envers le peuple et le gouvernement du Royaume-Uni — nous les remercions vraiment tous. Nous avons survécu à une période de famine sévère ", a déclaré Nyankeich, faisant référence aux mois de famine qui ont sévi entre mai et juillet de l'année dernière — transition entre l'épuisement des stocks et les nouvelles récoltes.
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Histoire par Anna Soper, et reportage supplémentaire de Tomson Phiri
Initialement publié sur https://insight.wfp.org/ le 11 mars 2018