La cantine scolaire : le rassembleur de Koussoukou
L'un des objectifs de la cantine scolaire est d'offrir au moins un repas chaud aux écoliers à midi dans les zones reculées et à faible taux de scolarisation. Mais au-delà de cet objectif, la cantine a permis la réunification des habitants de Koussoukou, un petit village de la commune de Nikki, située dans la partie nord du Bénin et plus précisément dans le département du Borgou. Désormais, ils unissent leurs efforts pour le bien-être des enfants à travers leur implication dans la gestion efficace et l'amélioration de la cantine de l'école du village.
Véritable vecteur de la cohésion sociale dans cette communauté longtemps touchée par des violences inter-ethniques, les cantines scolaires ont en effet permis d'opérer un changement profond dans les mentalités et habitudes des habitants de Koussoukou. Pour preuve, l'engouement manifeste des habitants réunis en ce Vendredi après-midi, sans distinction aucune.
Hommes, femmes et enfants de toute ethnie étaient présents pour remercier d'une même voix le Programme Alimentaire Mondial (PAM) pour son assistance depuis 5 ans. D'origine peulh, la communauté de Koussoukou a compris très tôt l'importance de la cantine scolaire pour leur localité et n'attende pas nécessairement d'autres apports supplémentaires des partenaires.
« La communauté de Koussoukou est prête à accompagner la cantine. Nous allons sensibiliser nos épouses pour la réalisation des jardins scolaires. Nous ferons plus que ce que vous attendez de nous et notre école servira de modèle pour les autres » a affirmé Allou Djobo, leader d'opinion et Imam de Koussoukou. Selon ses explications, il y a quelques années, des disputes inter-ethniques divisaient les habitants du village. La cantine scolaire est arrivée comme un rassembleur.
« La cantine scolaire est comme un aimant. Lorsqu'un groupe veut se désolidariser, elle l'attire encore. C'est ce qui a contribué à la réunification de notre village. Le bien-être des enfants étant devenu notre objectif commun, chacun a mis un terme à ses divergences et apporte désormais sa contribution à l'amélioration de la cantine ».
Cette contribution se traduit de plusieurs manières à travers l'apport en vivres des parents d'élèves. Pour exemple, les enfants ont droit à deux repas par jour à l'école. Le petit déjeuner est composé soit de la bouillie de maïs/ sorgho accompagné de lait frais de vache bouilli ou de ragoût d'ignames. De plus, les éleveurs s'organisent pour offrir chaque trimestre un bœuf pour enrichir les repas des enfants en protéines animales.
« Les enfants mangent bien à l'école. Ils sont rassasiés et quand ils rentrent, ils ne mangent même plus les soirs » se réjouit Sabi Zeynabou, présidente des cuisinières de l'école, qui félicite toute la population pour leur soutien. L'arrivée de la cantine a permis selon Sonkoro Tinkin, président de l'Association des Parents d'Elèves, la rétention des enfants à l'école et l'amélioration de leur état de santé.
« La cantine aide aussi les parents à vaquer librement aux activités champêtres dans la journée. Nous remercions le PAM pour son apport dans l'éducation des enfants ».