Journée mondiale de l'eau : comment le Programme alimentaire mondial s'efforce de faire en sorte que chaque goutte compte
Le printemps marque le début d’un nouveau départ pour de nombreuses personnes dans l’hémisphère Nord. C’est peut-être aussi un rappel que les saisons sont fragiles, alors qu'elles sont traditionnellement considérées comme allant de soi.
Les étés se transforment en hivers et les hivers en étés. L’eau jaillit là où elle devrait couler et ruisselle là où elle devrait s’écouler librement, à cause aux extrêmes climatiques.
Vous n'apprendrez rien en lisant que les personnes les plus exposées à l’insécurité alimentaire vivent dans les pays en développement et dans des zones arides où il y a peu d’eau – ou trop d’eau, et de trop mauvaise qualité. L’eau est essentielle à la production alimentaire, mais des décennies de mauvaise gestion, de mauvaise utilisation et de pollution de l’eau ont dégradé les réserves d’eau douce et les écosystèmes.
Le manque d'eau est également lié à la pauvreté des sols. Selon l'ONU, jusqu'à 40 % de la superficie totale des terres émergées de la planète est dégradée, obligeant les agriculteurs à abandonner leurs champs ou à se retrouver avec des terres arides qui peuvent à peine produire de la nourriture.
La capacité des sols à absorber le carbone est également liée à leur qualité. Des sols en mauvais état entraînent davantage de carbone rejeté dans l’atmosphère, contribuant ainsi au changement climatique, intensifiant les phénomènes météorologiques extrêmes, accélérant la dégradation des terres, perpétuant le cercle vicieux.
Des inondations se produisent, coupant les liens des populations avec les marchés, tandis que les sécheresses limitent la production alimentaire, détruisent les récoltes et tuent le bétail.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) aide à reconstituer les sols et les aquifères appauvris en eau grâce à des programmes qui offrent aux communautés un accès et une disponibilité à l'eau. Ces avantages contribuent également à accroître la sécurité alimentaire des populations, leur donnant ainsi plus d’autonomie à long terme.
Voici comment le PAM procède:
En 2021, le PAM a fourni une aide alimentaire à 8,7 millions de personnes dans 49 pays en échange d'activités de création d'actifs telles que la conservation des sols et de l'eau, la construction ou la réparation de canaux d'irrigation, de barrages, d'étangs, de digues ainsi que de barrières contre les inondations.
Grâce à la réhabilitation des terres, la gestion des dunes de sable envahissantes dans les zones côtières, à la plantation d'arbres ou à l'exploitation de l'eau de pluie, le PAM et ses partenaires travaillent avec les communautés pour restaurer la productivité de l'eau et des sols, améliorant ainsi les chances des populations de bâtir une sécurité alimentaire sur le long terme, et de mieux s'adapter aux extrêmes climatiques.
Le PAM travaille également avec les communautés pour anticiper les risques liés à l'eau grâce à des systèmes d'alerte précoce et à un financement avant de potentielles catastrophes. Et le PAM protège les populations contre les impacts climatiques grâce à des assurances et à des filets de sécurité financière, en versant des indemnités après la survenance d'un aléa. En 2022, le PAM a fourni une protection financière contre les événements climatiques à 3,8 millions de personnes.
Savez-vous que...
1. Un quart de la population mondiale utilise des sources d'eau non potables. Associée à un assainissement inadéquat, cette situation peut affecter la manière dont les gens préparent et prennent leurs repas en augmentant l'incidence des maladies d'origine hydrique, une cause majeure de malnutrition.
2. L’accès réduit à l’eau pour l’agriculture – et, bien sûr, pour la consommation humaine – impacte l’égalité des sexes, l’éducation et la paix, entravant tous les efforts visant à lutter contre la crise alimentaire mondiale.
3. Un accès inadéquat à l'eau augmente le fardeau de la collecte de l'eau, qui pèse de manière disproportionnée sur les femmes et les filles qui passent 200 millions d'heures chaque jour à collecter de l'eau, ce qui affecte leur éducation et limite les possibilités d'activités de subsistance.
4. De l'eau et des installations sanitaires insuffisantes peuvent amener les élèves, en particulier les filles, à manquer beaucoup de temps en classe, voire à abandonner leurs études. Les inégalités entre les sexes profondément ancrées limitent l’égalité d’accès et la disponibilité d’une nourriture suffisante et nutritive, plongeant ainsi les communautés encore plus dans la faim.
5. Une mauvaise production agricole, due à un approvisionnement en eau insuffisant, peut exacerber les conflits et déclencher des tensions sociales dans les communautés déjà soumises aux pressions des vulnérabilités existantes. Environ 2 milliards de personnes vivent sur des terres vulnérables à la désertification – un processus qui pourrait déplacer environ 50 millions de personnes d'ici 2030.