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‘J’encourage les hommes à me rejoindre pour contribuer à l’éducation de nos enfants’

Rencontre avec Steven, cuisinier volontaire dans la cantine d'une école pour enfants autochtones du nord du Congo
, Jean-Martin Bauer

Rencontre avec Steven Mulanda, père de 2 enfants, qui habite le village Monkouadjo, dans le district de Kabo (département de la Sangha) et qui est cuisinier volontaire à l'école ORA (Observer, Réfléchir et Agir) de Monkouadjo.

SM : « Je ne suis pas très expérimenté en cuisine mais j'ai reçu une petite formation en cuisine auprès de petits restaurants de notre localité. Inspiré par l'aide du Programme Alimentaire Mondial en faveur de nos enfants, et conscient du rôle de tout un chacun dans la scolarisation des enfants autochtones, j'ai pris la décision de rejoindre l'équipe des mamans volontaires en début de cette année scolaire 2018 dans le but de leur venir en aide dans la préparation du repas des écoliers. »

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Steven Mulanda, cuisinier à l'école ORA de Moukouadjo — Photo : WFP/Rina Uchida

Le programme cible spécifiquement les élèves autochtones qui représentent 8% de la population congolaise et sont les plus touchés par l'insécurité alimentaire, la malnutrition et la pauvreté. Parmi les 60 000 élèves ciblés par le programme, plus de 7000 enfants autochtones bénéficient d'un repas chaud dans les départements de la Sangha et de la Likouala.

SM : « Mon souhait est que ce programme puisse continuer et s'étendre à d'autres endroits où il n'a pas encore commencé pour permettre à tous les enfants autochtones [NDLR : nos enfants] de sortir de la forêt et bénéficier de la formation au même titre que nos compatriotes bantous. »

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Steven Mulanda prépare le repas pour les élèves de l'école ORA de Moukouadjo — Photo : WFP/Rina Uchida

SM : « Le message que je peux donner à mes frères et soeurs autochtones et d'être conscients de l'aide que nous recevons des donateurs et de nos dirigeants et donner notre contribution, si petite soit-elle.

Un message que je réserve aux hommes et que la cuisine n'est pas une particularité pour les femmes et j'encourage les hommes à me rejoindre pour apporter notre contribution à l'éducation de nos enfants. »

Les repas scolaires incitent les parents à inscrire leurs enfants à l'école et ont un impact positif sur le taux de fréquentation scolaire. L'alimentation scolaire est un bon investissement pour le futur des enfants et de la communauté car à long terme, une valeur de 9,6 dollars est générée en République du Congo pour chaque dollar investi dans l'alimentation scolaire (Etude MasterCard, 2016).

En octobre 2017, le Programme Alimentaire Mondial a signé un accord d'un montant de 30 millions de dollars avec le Département d'Agriculture des Etats-Unis (USDA) pour mettre en oeuvre un projet de repas scolaires en République du Congo durant 5 ans.

Propos recueillis par Alexis Kabera, en octobre 2018, rédigé par Benoît Lognoné.