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Inondations au Pakistan : avec des familles dans l'incertitude, la réponse se concentre sur des solutions à long terme

Chris Kaye, directeur pays du Programme alimentaire mondial au Pakistan, a déclaré à Elizabeth Bryant que les efforts de secours dirigés par le gouvernement bénéficie du soutien total du PAM
A family make do with next to nothing on the roadside in the wake of floods in Charsadda in Khyber Pakhtunkhwa
Une famille de Charsadda, dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, se débrouille avec presque rien sur le bord de la route après que leur maison a été détruite par les inondations. Photo : PAM/Khalid Haris

Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies intensifie son soutien aux efforts de secours du gouvernement en comblant les besoins en matière  d'assistance aux communautés dévastées et en renforçant la résilience à plus long terme qui deviendra de plus en plus vital avec le changement climatique.

"Nous travaillons vraiment en équipe ici", déclare Chris Kaye, directeur et représentant pays du PAM au Pakistan, à propos de la réponse unie avec les autorités pour atteindre un record de 33 millions de personnes touchées par des pluies torrentielles qui ont submergé un tiers du pays.

"Nous avons établi une relation très solide avec le gouvernement", dit-il. "Le gouvernement intensifie la réponse et prend le leadership."

L'aide élargie du PAM et de ses partenaires humanitaires comprendra une assistance alimentaire d'urgence, la prévention de la malnutrition et une aide pour les moyens de subsistance. Le PAM soutient également la réponse logistique plus large, en aidant à évaluer et à coordonner où et comment les secours peuvent être acheminés dans les zones ravagées par les inondations.

L'intensification de la réponse intervient au milieu de besoins massifs et croissants, à la fois aujourd'hui et dans les mois cruciaux à venir. Les Nations Unies ont lancé un appel éclair de 160 millions de dollars pour soutenir la réponse du pays à ce que le Secrétaire général, Antonio Guterres, appelle une "mousson sous stéroïdes."

Sur ce montant, le PAM a un besoin urgent de 34 millions de dollars pour intensifier les opérations de secours, afin de fournir une aide alimentaire, nutritionnelle et de subsistance jusqu'à 1 million de personnes touchées.

Soutenir les efforts de rétablissement menés par le gouvernement "deviendra de plus en plus important dans deux ou trois mois, alors que nous essayons d'aider les familles à reconstruire leur vie et leurs moyens de subsistance", déclare Kaye.

Saeed Jan and his five children salvaging books from their destroyed home. Haris Khalid
Saeed Jan et ses enfants récupèrent des livres de leur maison détruite. Photo : PAM/Haris Khalid

Dans les zones fortement dépendantes des cultures agricoles désormais emportées par les pluies, "nous allons voir une nouvelle couche de misère", ajoute-t-il. "C'est vraiment là que notre impact peut être le plus puissant."

Déjà, plus de 1 100 personnes sont mortes dans des crues éclair torrentielles qui ont anéanti des routes, des ponts et des communautés entières. Les fortes pluies de mousson qui ont commencé en juin représentent trois fois la moyenne sur 30 ans du Pakistan – et plus de cinq fois plus que les moyennes historiques dans les provinces les plus touchées du Balouchistan et du Sind.

"Ma maison, mon quartier et mon village ont été détruits par les inondations", raconte Jannat Gulzar, 52 ans, du nord-ouest de Khyber Pakhtunkhwa, une autre province sinistrée.

A WFP food distribution near Quetta. Photo: WFP/Balach Jamali
L'aide alimentaire est déchargée près de Quetta. Photo : PAM/PAM/Balach Jamali

 Les inondations peuvent avoir des conséquences plus larges – risquant par exemple de couper des itinéraires clés pour les livraisons de vivres du PAM à l'Afghanistan voisin.

L'ampleur des destructions reflète celle de 2010, lorsque les inondations les plus meurtrières de l'histoire du Pakistan ont tué plus de 2 000 personnes. Les inondations de cette année devraient s'aggraver à mesure que les pluies continuent de tomber, posant de nouveaux défis à un pays déjà aux prises avec la flambée des prix des denrées alimentaires et du carburant, et qui se remet encore des vagues de chaleur meurtrières du printemps.

Accroître la réponse

La réponse d'aujourd'hui, cependant, est très différente de celle d'il y a dix ans. Elle est dirigée par les autorités gouvernementales - qui ont considérablement élargi un programme national de protection sociale développé avec le soutien du PAM, pour fournir une aide en espèces à 4,5 millions de personnes supplémentaires touchées par les inondations.

"C'est le genre de programme que le PAM (en tant qu'agence humanitaire) ferait dans des circonstances similaires - mais maintenant nous n'en avons plus besoin", déclare Kaye. "Parce que le gouvernement a mis en place ce mécanisme."

L'organisation renforce la réponse en fournissant une assistance dans des endroits éloignés et inondés où l'accès à l'argent est difficile et la nourriture indisponible.

Les premières livraisons de nourriture et d'aide aux moyens de subsistance ont commencé plus tôt ce mois-ci, atteignant jusqu'à présent 300 000 personnes au Balouchistan, dans l'ouest. Des distributions de nourriture commencent également dans la province orientale du Sindh, ciblant 18 000 ménages supplémentaires.

"Si nous avons suffisamment de ressources, nous allons accroître notre réponse pour subvenir aux besoins d'environ un million de personnes", déclare Kaye.

Le PAM a également travaillé avec les autorités pour renforcer la préparation du Pakistan aux catastrophes ; par exemple, en fournissant quatre grands blocs d'entrepôts gérés par le gouvernement, pré-équipés de fournitures de secours.

A couple in a flooded Peshawar street
Un couple cherche la sécurité à Peshawar frappé par les inondations - il y a un besoin "désespéré" de tentes. Photo : Hussain Ali/Agence Andolu via AFP

Le soutien vise à atteindre des personnes comme Saeed Jan, père de cinq enfants âgé de 45 ans, qui récupère des livres couverts de boue dans sa maison endommagée par les inondations.

"Donner de la nourriture ne suffit pas", déclare Jan. "Nous vivions auparavant une vie respectable. Nous voulons que nos maisons soient restaurées."

Ce qui se passera ensuite sera tout aussi critique.

Dans un pays considéré comme l'un des plus vulnérables au changement climatique au monde, le PAM a lancé de nouvelles activités de renforcement de la résilience, y compris dans les zones frontalières de l'Afghanistan, grâce au financement flexible des donateurs.

"Nous atteignons les communautés dans les zones à risque de sécheresse et d'inondation, dont les moyens de subsistance sont déjà très fragiles", déclare Kaye. "Une grande partie du travail du PAM s'est concentrée sur cette question précise : renforcer la résilience des populations pour gérer des calamités inévitables qui deviennent de plus en plus régulières et graves."

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