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Aider les populations à reprendre leur destin en main au Soudan du Sud

Comment le Programme alimentaire mondial (PAM) utilise la nourriture pour transformer des vies au Sud-Soudan.
, WFP (PAM)

par Tomson Phiri, traduit de l'anglais

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Les participants au programme d'aide alimentaire pour la récolte d'arachides du PAM dans leur ferme communautaire de Kuac South, dans l'État de Warrap. Photo : PAM/Gabriela Vivacqua

Chaque jour est un nouveau défi au Soudan du Sud, il s'agit de trouver suffisamment de nourriture pour survivre, alors que le travail rémunéré est difficile d'accès. Ainsi, la plupart des gens n'ont pas de quoi subvenir à leurs besoins.

Mais dans les régions exemptes de conflits du 18e plus grand pays d'Afrique, des centaines de milliers de personnes construisent un avenir meilleur pour leurs communautés.

Le programme « Nourriture contre biens communautaires » (FFA) du PAM, en partenariat avec des organisations non gouvernementales et le gouvernement du Sud-Soudan, fournit de la nourriture sur le temps de travail, donnant aux communautés autrefois pauvres et affamées de réelles opportunités de sortir du piège de la faim.

Comment cela fonctionne :

Dans le cadre de ce programme, les membres d'une communauté étant physiquement aptes à travailler, mais en situation d'insécurité alimentaire, reçoivent l'aide alimentaire du PAM afin de pouvoir à leur tour aider à construire ou à remettre en état les infrastructures nécessaires à l'amélioration de la sécurité alimentaire de leur famille.

Les projets incluent des fermes agricoles, des jardins potagers, des routes d'accès communautaires et des étangs piscicoles. Les membres de la collectivité choisissent les biens au moyen d'un processus de planification, grâce auquel des priorités sont établies et des plans d'action élaborés. Le PAM fournit les outils et le matériel nécessaire en fonction des besoins, et assure une formation chaque fois que cela est possible.

Aujourd'hui, nous vous présentons quatre femmes inspirantes ayant participé au programme « Nourriture contre biens communautaires » (FFA) :

Akon Majok

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Akon Majok sourit en montrant des arachides qu'elle vient de récolter dans son "feddan", une parcelle de terrain à Kuac South, Warrap State. Photo : PAM/Gabriela Vivacqua

Akon Majok, mère et agricultrice de 43 ans, est fière de faire partie des nombreuses participantes du programme FFA. Elle est née et a grandi à Kuac South, dans l'état de Warrap, où elle vit aujourd'hui avec ses sept enfants.

Elle a participé au programme pendant trois ans en tant que membre d'une ferme cultivant du sorgho et des arachides. Alors qu'elle s'apprête à céder sa place à d'autres participants, elle déclare que les graines qu'elle a semées pendant son entraînement resteront à jamais ancrées en elle.

« J'ai acquis ces compétences, maintenant, personne ne peut me les retirer ! », Akon Majok

Alice Matembu

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Alice Matembu travaille sur la route Yabua-Ngindo dans le cadre du projet de réhabilitation de la route d'accès communautaire dans le comté de Nzara, Yambio. Photo : PAM/Gabriela Vivacqua

Alice Matembu, veuve de 45 ans, est mère, grand-mère et petite agricultrice du comté de Nzara, Yambio, près de la frontière avec la République démocratique du Congo. Avec d'autres, elle a travaillé à l'ouverture et à la réhabilitation de routes d'accès dans le cadre du programme FFA.

« Avant, nous devions emprunter la route principale pour accéder à Nzara, cela nous prenait beaucoup de temps pour y arriver », nous explique Alice. « Nous avons travaillé à la reconstruction de cette route raccourcie, et nous sommes maintenant en mesure de nous déplacer plus facilement. Même les ambulances empruntent aujourd'hui cette route, et atteignent ainsi l'hôpital plus rapidement. Ce projet est en train de changer nos vies ! »

La route relie les comtés de Yambio et de Nzara, améliorant l'accès des communautés aux marchés, aux centres de santé et à d'autres services, tels que les banques. Les participants reçoivent l'équivalent de 40,50 USD en monnaie locale pour 15 jours de travail.

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Un tronçon de la route Ngindo-Nzara qu'Alice et d'autres membres de la communauté réhabilitent dans le cadre du programme « Nourriture contre biens communautaires » dans le comté de Nzara. Photo : PAM/Gabriela Vivacqua

« L'accès amélioré aux marchés permet aux petits exploitants agricoles de vendre plus de produits à des prix plus élevés, ce qui les encourage à investir dans leurs propres entreprises et ainsi, à accroître la quantité, la qualité et la diversité des produits qu'ils produisent », explique Adnan Khan, Directeur pays du PAM. « Des liens étroits avec les marchés sont essentiels aux producteurs ruraux pauvres afin d'accroître la production agricole, générer la croissance économique dans les zones rurales et ainsi réduire la faim et la pauvreté ».

Cecilia Gunyake

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Cecilia Gunyake et son fils Robert, 3 mois, se tiennent devant un projet d'aquaculture qu'elle dirige dans le comté de Nzara. Photo : PAM/Gabriela Vivacqua

« Avant la construction de cette piscine, cette surface était recouverte de buissons. » nous explique Cecilia. « Nous avons travaillé dur pour défricher le site, puis creuser, fertiliser la piscine et enfin apporter l'eau de la rivière Nagbaka. Maintenant, nous avons du poisson. Nous pouvons manger et vendre le surplus au marché local. Avec cet argent, j'ai même pu acheter un lit. »

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Les membres du projet Nagbaka Fish Framing récoltent du poisson. Photo : PAM/Gabriela Vivacqua

Ayen Kon Modur

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Les membres du projet Nagbaka Fish Framing récoltent du poisson. Photo : PAM/Gabriela Vivacqua

Ayen Kon Madur se tient devant son jardin, après avoir reçu une formation dans le cadre de Food Assistance for Assets. Photo : PAM/Gabriela Vivacqua

Ayen Kon Madur, 40 ans, est ravie de participer au programme FFA à Kuac South, Warrap State. « Ce programme a changé ma vie. Je n'ai plus besoin de chercher des fruits sauvages, j'ai la nourriture que je reçois du PAM et celle du potager », dit-elle.

Ayen utilise les nouvelles compétences qu'elle a acquises pour améliorer son propre jardin familial, qui regorge maintenant d'une variété de légumes et d'autres cultures.

« Quand j'aurai terminé le programme, je pourrai utiliser les compétences que j'ai acquises pour continuer à travailler dans le potager et ainsi me générer des revenus », dit-elle.

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Une participante du FFA cueille des légumes dans sa ferme à Yambio. Elle nous explique que son rendement a augmenté à la suite de sa formation. Photo/Gabriela Vivacqua

Environnement favorable

Malgré les conflits et l'insécurité dans de nombreuses régions du Soudan du Sud, une partie du pays est aujourd'hui stabilisée, donnant ainsi au PAM l'opportunité de travailler avec les communautés pour rétablir des moyens de subsistance durables. La combinaison de l'aide alimentaire conditionnelle ou des transferts monétaires avec la formation et la création d'actifs aide les familles affamées à ne plus dépendre de l'aide humanitaire et ainsi, à commencer à subvenir à leurs propres besoins.

Les nouvelles compétences ont besoin de financement

La formation aux finances dispensée par le PAM dans les lieux où les familles reçoivent des transferts en espèces permet aux participants d'acquérir des notions de base en calcul et de se familiariser avec la prise de décisions financières telles que l'épargne, le prêt et le crédit. La formation transmet également des messages sur la prévention et le signalement de la violence sexiste.

Avec l'aide du Canada, de l'Allemagne, du Japon et du Royaume-Uni, le PAM a aidé près de 600 000 personnes au Soudan du Sud grâce au programme Nourriture contre biens communautaires en 2018. Avec un appui suffisant des donateurs, le PAM prévoit d'atteindre 650 000 bénéficiaires en 2019.

En savoir plus sur le PAM au Soudan du Sud.