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Vivre en sursis à Gaza

GAZA - Les rues de Gaza sont calmes. Les combats de ces derniers mois ont cessé mais la vie est loin d’être redevenue normale. La sécurité alimentaire, déjà fragile en raison de l’aridité de la région, demeure précaire.

Sur les trottoirs, au milieu de tas d’immondices que plus personne ne ramasse , des femmes âgées tentent de vendre le peu qu’il leur reste afin de pouvoir acheter de quoi nourrir leur famille.

Pourtant les marchés sont inondés de produits alimentaires importés d’Israël, dont le prix fluctue au gré de l’inflation, mais un luxe que peu de palestiniens peuvent se procurer par manque d’argent.

Importations gelées

Depuis la mi-juin, davantage de nourriture et de médicaments sont acheminés dans la bande de Gaza. Cependant, l’importation de toute autre produit, dont ont pourtant besoin les habitants de Gaza, est gelée ainsi que les exportations.

Beaucoup de paysans sont maintenant dans l’impossibilité de s’occuper de leur terre car les semences et les engrais se font rares, et l’arrêt des exportations a fait chuter les prix de leurs produits. Nombre de paysans sont dans l’obligation de vendre leurs animaux car les nourrir revient trop cher.

De plus, sans importation de matières premières ou l’exportation de produits manufacturés, l’économie de la bande de Gaza suffoque. Ainsi, les chantiers de construction ont été suspendus, laissant beaucoup d’employés sur le carreau.

Frustrations et dépendances

L’économie s’essouffle.

Derrière les portes fermées de centaines de maisons se trouvent des milliers d’hommes frustrés, de mères désespérées et d’enfants anxieux qui survivent grâce à l’aide alimentaire du PAM et de l’UNRWA.

La population perd espoir. Gagner sa vie normalement devient de plus en plus difficile. Par conséquent, la population devient de plus en plus dépendante de l’aide alimentaire qu’apportent le PAM et l’UNRWA. Beaucoup de gens diminuent leurs rations quotidiennes de nourriture afin de pouvoir acheter des médicaments nécessaires et envoyer les enfants à l’école.

« On ne meurt pas, mais on ne vit pas non plus, m’a confié une femme. On vit en sursis, où rien n’est certain. Je me sens impuissante et j’ai peur. »

Kirstie Campbell