VIH: il faut plus que des médicaments
Plus que des médicaments....
Aujourd’hui, lors de la conférence internationale sur le SIDA à Toronto, le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM) a demandé à tous les acteurs du combat contre le SIDA de faire en sorte que l’alimentation et la nutrition fassent partie intégrante de l’aide fournie aux personnes atteintes par le VIH.
« Il est temps de leur apporter plus que des médicaments. Il est temps de mettre en place des programmes rentables et complets qui incluent l’alimentation de base et les compléments nutritionnels indispensables aux personnes séropositives ou malades du SIDA et à leur famille » a déclaré Mme. Robin Jackson, chef du service VIH/SIDA au PAM et chef de la délégation lors d’une conférence de presse commune avec M. Stephen Lewis, envoyé spécial du Secrétaire général en Afrique pour le VIH/SIDA et le Dr. Paul Farmer, Professeur à la Faculté de médecine de l’Université Harvard et cofondateur de l’ONG Partners in Health.
La malnutrition réduit la capacité des patients à absorber la trithérapie
Une récente étude publiée par HIV Medicine a conclu que les patients qui entament un traitement antirétroviral alors qu’ils souffrent de malnutrition, avaient six fois plus de risques de mourir que les patients bien nourris. Selon cette étude, la cause pourrait résider dans le fait que la malnutrition réduit la capacité des patients à absorber la trithérapie et qu’ils sont ainsi incapables de tirer un quelconque bénéfice du traitement qui pourrait leur sauver la vie. Les individus sous-alimentés ont également plus de mal à faire face aux effets secondaires du traitement qui les affaiblissent et peuvent avoir besoin de plus de temps pour renforcer leurs défenses immunitaires. Les personnes séropositives ou malades du SIDA disent souvent que la nourriture est leur plus grand et plus pressant besoin. La nourriture a pourtant été omise dans le traitement, le soin et l’assistance habituellement fournis aux patients atteints par le VIH/SIDA. Dans le débat international sur les stratégies pour contrer le VIH, les mentions sur le rôle de la nutrition dans les programmes sont souvent négligées et ces programmes restent sous financés.
La sous-alimentation accentue le risque de contracter des infections liées au VIH
Le PAM estime que près d’un million des 6,4 millions de personnes qui seront inscrites dans des programmes antirétroviraux en 2008 auront besoin d'aide alimentaire. Cette aide ne coûterait que 0,73 dollar canadiens par patient par jour, coûts de transports et de programmes compris. Pour les patients séropositifs, les rations sont en général nécessaires pendant six mois, le temps qu’ils se remettent sur pied.
La sous-alimentation accentue le risque de chaque individu de contracter des infections liées au VIH et l’insécurité alimentaire rend les gens plus vulnérables aux comportements à risques qui augmentent leur propension à être exposés au virus. En cas d’infection, l’intervention des programmes VIH/SIDA dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la nutrition peuvent participer à une meilleure qualité de vie et à prolonger la période asymptomatique. Lorsque le SIDA est déclaré, la nutrition et la sécurité alimentaire deviennent des éléments décisifs du traitement. « Nous ne pouvons pas vaincre le SIDA avec les médicaments comme seule et unique arme. Investir dans les antirétroviraux sans penser à l’alimentation et à la nutrition revient à payer une fortune pour réparer une voiture sans garder de l’argent pour payer le carburant » a déclaré Mme. Jackson.
Le PAM intervient sur le VIH/SIDA
Le PAM fournit une aide alimentaire dans 21 des 25 pays où les taux de prévalence VIH sont les plus élevés et intervient activement sur le VIH/SIDA dans 43 pays dans le monde entier. Les rations varient mais incluent des aliments de base tels que du riz, des haricots, des céréales enrichies, de l’huile et le sel iodé assurant la nutrition essentielle des personnes vivant avec le VIH/SIDA.