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Un don des Etats-Unis relance les opérations de réfugiés du PAM

ROME – Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), dont plusieurs opérations relatives aux réfugiés ont été sérieusement menacées par des difficultés financières en début d’année, a reçu aujourd’hui un don de 11,5 millions de dollars du Bureau de la Population, des Réfugiés et de la Migration du gouvernement américain.

« Grâce à cette contribution opportune et généreuse des Etats-Unis, il y aura des fonds suffisants pour neuf opérations de réfugiés en Afrique et trois en Asie jusqu'à la fin de cette année » a déclaré M. James Morris, Directeur exécutif du PAM.

Quand les réfugiés se déplacent, ils attirent plus l’attention des médias - et donc des contributeurs ».James Morris, Directeur exécutif du PAM

« Quand les réfugiés se déplacent, ils attirent plus l’attention des médias - et donc des contributeurs » a ajouté M. Morris. « Prenez l’exemple du Soudan : ceux qui fuient par peur le Darfour, ou qui regagnent leurs maisons dans le sud du pays à pied font les gros titres. Mais ayez une pensée pour les réfugiés éthiopiens et érythréens à l’est du Soudan, qui pour certains ont vécu là pendant 30 ans. »

Les réfugiés : des bénéficiaires vulnérables

Les réfugiés, à long ou à court terme, sont souvent parmi les bénéficiaires les plus vulnérables du PAM - parce que leur accès à la nourriture et à un revenu est toujours extrêmement limité. Au Soudan, le PAM distribue actuellement de l'aide alimentaire à 73 000 réfugiés dans sept camps de l'état de Kassala. 12 000 autres reçoivent de l'aide alimentaire dans les camps des états de Sennar, de Gedaref et de Gezira. La plupart des familles dans les camps sont dirigées par des femmes, dont la capacité d’obtenir de la nourriture ou un emploi est limité par des traditions sociales et culturelles.

Au début de l’année 2005, une marée humaine est rentrée suite à l’Accord de paix global au Soudan. L'année dernière, le PAM a fourni de la nourriture pour le voyage de retour, ainsi que la valeur de trois mois en produits alimentaires pour l'arrivée à environ 11 000 réfugiés inscrits dans un programme de retour organisé par le HCR. Environ 80 000 rapatriés spontanés ont sollicité et reçu de l'aide alimentaire pendant leur voyage.

Fuir l’insécurité alimentaire

Au Kenya, où le PAM nourrit plus de 230 000 réfugiés dans deux camps, Dadaab et Kakuma, l'agence onusienne se prépare à recevoir un afflux des réfugiés de Somalie. Environ 18 000 personnes ont passé la frontière depuis janvier à cause de l'insécurité qui règne en Somalie. La population de réfugiés est principalement somalienne (62 pour cent) et soudanaise (33 pour cent).

L'existence d'un réfugié est difficile, même dans les camps les mieux organisés. Nous ne devrions jamais l'oublier. James Morris, Directeur exécutif du PAM

« Le manque de fonds ou l’accumulation des crises - comme dans la Corne de l’Afrique au début de l’année- nous ont forcés à réduire les rations des réfugiés, ce qui provoque évidemment d’énormes tensions » a déclaré M. Morris. « Mi-mars, un manque de financement nous a obligé à réduire les rations de 20 pour cent sur les 2 100 calories minimales requises par jour. Mais les nouvelles promesses de dons nous ont permis de reconstituer des rations presque complètes à partir de la deuxième quinzaine de mai. »

Rations réduites

De même, dans le sud du Tchad, les rations de nourriture ont dû être réduites suite à de nouvelles arrivées de réfugiés centrafricains. Le PAM aide environ 44 000 réfugiés dans trois camps. Dans l'est du pays, 212 000 réfugiés du Darfour ont reçu de l’aide alimentaire en août et des réserves ont été constituées en prévision de la saison des pluies. Bien que les distributions se soient poursuivies normalement jusqu’à présent, les contributions restent indispensables pour assurer les approvisionnements alimentaires pour 2007.

A l’ouest de la Tanzanie, le PAM nourrit environ 330 000 réfugiés du Burundi et de la République Démocratique du Congo (RDC) qui vivent dans 12 camps ; le manque de financement a eu pour conséquence des réductions périodiques de rations ; le PAM n’a pu fournir que deux tiers des apports journaliers recommandés.

Nouvelle opération

En Afrique australe, le PAM a suffisamment de ressources pour aider les réfugiés du camp d'Osire, en Namibie, jusqu'à la fin de l’année 2006. La plupart des 6 000 réfugiés d’Osire viennent d’Angola, bien que certains viennent de RDC ; deux tiers sont en Namibie depuis des décennies et n'ont plus de liens avec leur pays d'origine. Une nouvelle opération de deux ans doit commencer en janvier 2007.

Fournir une aide alimentaire est le moindre que nous puissions faire pour rendre la vie des réfugiés plus tolérable, jusqu'à ce qu'ils puissent réaliser leur rêve : rentrer chez eux.James Morris, Directeur exécutif du PAM

En Zambie, le PAM fournit de l'aide alimentaire à environ 69 000 réfugiés – en majorité des Congolais - dont le retour est incertain à cause des tensions qui ont suivies le premier tour des élections présidentielles. Le PAM projette d’aider à rapatrier environ 12 000 réfugiés angolais cette année en fournissant de l'aide alimentaire pour leur voyage de retour. Mais en Angola, un manque critique de ressources a obligé le PAM à réduire les rations alimentaires d’environ 30 000 réfugiés de retour qui espèrent commencer une nouvelle vie.

« L'existence d'un réfugié est difficile, même dans les camps les mieux organisés. Nous ne devrions jamais l'oublier » a déclaré M. Morris. « Fournir une aide alimentaire est le moindre que nous puissions faire pour rendre la vie des réfugiés plus tolérable, jusqu'à ce qu'ils puissent réaliser leur rêve : rentrer chez eux. »