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Pénurie de fonds: Rations réduites pour les enfants et les malades du sida et de la tuberculose au Cambodge

ROME – Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a annoncé aujourd’hui qu’à compter du mois prochain plus de 700 000 Cambodgiens souffrant de la faim, pour la plupart de jeunes enfants et des patients atteints du VIH/SIDA et de tuberculose, ne recevront plus d’alimentation de première nécessité.

La situation empirera certainement si le PAM ne reçoit pas bientôt de nouvelles donations.

« Nous sommes très reconnaissants aux donateurs d’avoir financé cette opération jusqu’ici, mais l’argent manque de plus en plus. Le Cambodge est l’un des pays les plus pauvres du monde et ces personnes comptent sur l’aide du PAM, qui leur permet de continuer à aller à l’école et de suivre leur traitement pour le VIH ou la tuberculose, » a expliqué James Morris, Directeur Exécutif du PAM.

Il s’agit d’environ 650 000 enfants concernés par les programmes d’alimentation scolaire, de 70 000 personnes touchées par le VIH/SIDA et de 18 000 patients atteints de tuberculose.

Importance de l'alimentation

« L’alimentation et la nutrition représentent une part primordiale de l’ensemble des soins destinés aux personnes traitées pour le VIH et la tuberculose,” souligne Peter Piot, Directeur Exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA). « Les réductions de rations menacent l’efficacité de ces interventions décisives. »

Du point de vue médical, il existe un risque que les patients qui ne terminent pas leur traitement développent une forme de tuberculose résistante aux médicaments. L’aide alimentaire incite les patients à venir dans les centres de soins et les dispensaires pour recevoir un traitement complet. Ceux qui n’achèvent pas le traitement pourraient très bien être porteurs de nouvelles formes de tuberculose qui représenteraient une menace pour toute la société. De surcroît, soigner ces cas peut coûter jusqu’à cent fois plus que le traitement initial.

Diminution des rations

Depuis octobre 2006, une pénurie de fonds a obligé le PAM à diminuer progressivement les rations, réduisant le nombre de bénéficiaires et ajournant la distribution de l’aide alimentaire pour ceux qui en ont le plus besoin.

A l’heure actuelle, le PAM a besoin de dix millions de dollars pour distribuer 18 000 tonnes d’aide alimentaire à 1,1 million de Cambodgiens jusqu’en juillet 2007. Le soutien des donateurs au programme d’assistance au Cambodge a baissé de façon inquiétante depuis 2005.

Besoin de soutien

« Au Cambodge des centaines de milliers d’enfants dépendent des repas nutritifs fournis par le PAM, » indique Thomas Keusters, Directeur du PAM au Cambodge. « Nous souhaitons rétablir cette aide alimentaire indispensable pour les enfants, les malades et les plus démunis, mais nous ne pouvons le faire qu’avec le soutien précieux et immédiat de la communauté internationale. »

"Points chauds de la faim"

Selon des études récentes, le Cambodge a fait des progrès au niveau de la sécurité alimentaire, mais il faut savoir que le pays a été confronté, dans les années 1970, à une catastrophe humaine et à une situation d’insécurité alimentaire généralisée et systématique. Selon l’indice de la faim dans le monde de l’Institut international de recherche en politiques de l’alimentation (IFPRI), le Cambodge est l’un des douze pays « extrêmement inquiétants » qualifiés de « points chauds de la faim ».

Avec presque trente-cinq pour cent de ses habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté, le Cambodge fait partie des pays les moins avancés, à bas revenu et qui souffrent d’un déficit alimentaire. Le fort taux de croissance de la population, la faible productivité agricole et l’accès limité aux services de santé nuisent au développement humain. Le pays est 129ème sur 177 pour le classement 2006 de l’Indice de Développement Humain du PNUD.