PAM: Utilisation des dons pour les points chauds de la faim
« Nous faisons de notre mieux pour répartir les dons envers les personnes qui ont le plus besoin d’aide alimentaire en Afrique, en Asie et dans les Caraïbes » a déclaré Josette Sheeran, la directrice exécutive du PAM. « Il est essentiel de mettre en place des solutions ambitieuses pour endiguer une véritable crise de la faim et de la nutrition », a-t-elle ajouté.
Les 214 millions de dollars permettront de :
• fournir des rations de vivres aux groupes très vulnérables, qui leur permettront de survivre.
• continuer à nourrir les enfants en âge d’aller à l’école même pendant les vacances.
• donner de la nourriture supplémentaire aux femmes enceintes et aux jeunes enfants dont le développement physique et mental est en jeu.
• étendre l’aide alimentaire aux régions urbaines les plus gravement touchées par la hausse des prix alimentaires, y compris avec de l’argent liquide et des bons d’achat.
• soutenir les petits agriculteurs et les marchés dans les pays où le PAM achètera de l’aide alimentaire localement – afin que tous puissent y gagner.
La hausse des prix des denrées alimentaires a eu des conséquences directes sur le PAM, l’agence humanitaire la plus grande au monde. Les coûts opérationnels ont fortement augmenté et le budget de base de l’organisation – les fonds nécessaires pour atteindre 90 millions de personnes à l’échelle mondiale en 2008 – est passé de 3,1 milliards de dollars à près de 6 milliards de dollars. Jusqu’à présent, l’agence financée par des dons volontaires a obtenu près de la moitié de son budget pour cette année.
Josette Sheeran a indiqué que les familles appauvries qui consacrent déjà plus de 60 % de leur revenu à la nourriture mangent moins, achètent moins d’aliments nutritifs, réduisent l’argent consacré à l’éducation et aux soins médicaux, et s’endettent de plus en plus. « Les prix des denrées alimentaires ne diminuent pas et les personnes les plus vulnérables au monde sont au bout de leurs stratégies d’adaptation» a déclaré Josette Sheeran. « Notre plan d’action vise les plus vulnérables. Il est personnalisé pour répondre à leurs besoins les plus urgents ».
Avec 104 millions de dollars, le PAM organise l’aide alimentaire afin de soutenir plus de 11 millions de personnes dans 14 pays particulièrement touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires (voir pièce jointe). Ces secours comprennent l’aide aux zones urbaines où le prix de la nourriture est inabordable et où il existe un risque de mécontentement, comme par exemple en Afghanistan, en Haïti, au Liberia et au Mozambique. Les programmes d’alimentation scolaire ont été accrus. Les femmes et les enfants malnutris reçoivent également des soins nutritionnels adaptés.
Des programmes de bons d’achat ont été activés dans certains pays, comme par exemple à Djibouti, et des transferts de fonds – certains visant la jeunesse urbaine – voient le jour au Liberia, au Ghana, au Népal et ailleurs.
De plus, dans la Corne de l’Afrique, où les conséquences de la sécheresse et de l’insécurité viennent s’ajouter à la hausse des prix, le PAM augmente aussi son aide en fournissant 110 millions de dollars, qui comprennent les fonds de ses réserves d’urgence, pour répondre aux besoins alimentaires urgents, y compris les programmes d’alimentation complémentaires pour les enfants malnutris.
En Ethiopie, plus de dix millions de personnes sont touchées par la sécheresse, qui a frappé de grandes étendues du pays. Le gouvernement a dû puiser dans les réserves de vivres cruciales du pays pour faire face à la hausse des prix. La période de soudure a lieu de juin à septembre et le prix de détail du maïs blanc, la céréale la plus consommée par les pauvres, a triplé dans certains endroits par rapport à l’année dernière.
En Somalie, où l’instabilité politique est un facteur clé, le PAM doit plus que doubler la quantité de vivres qu’il compte distribuer au cours des mois à venir, pour atteindre 2,4 millions de personnes d’ici décembre. La souffrance et la misère de millions de personnes sont dues à l’insécurité, à la sécheresse, à une succession de mauvaises récoltes, à la faiblesse du shilling somalien et à la hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires. Certaines parties du pays risquent de vivre une catastrophe semblable aux années de famine de 1992-1993.
Bien que les besoins soient immenses, les réponses des donateurs actuels aux appels du PAM pour des fonds supplémentaires, y compris un don d’un demi-milliard historique de la part du gouvernement saoudien au début de l’année, permettent au PAM de relever beaucoup de nouveaux défis. Le programme d’aide d’aujourd’hui, d’une valeur de 214 millions de dollars, comprend des projets spécifiquement conçus pour atténuer les effets directs de la hausse des prix sur la population. En juin, pendant la conférence sur la sécurité alimentaire mondiale à Rome, le PAM a annoncé un programme d’aide, d’une valeur d’ 1,2 milliards de dollars, pour 62 pays touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires.
Lancement du programme d'aide financière du PAM:
104 millions de dollars qui s’ajoutent aux 110 millions de dollars pour la Corne de l’Afrique.
• Djibouti: Le pays, sujet à la sécheresse, importe près de 100 % de ses besoins en nourriture. Le PAM fournira une ration de vivres mensuelle générale à 140 500 bénéficiaires ciblés dans les zones urbaines et rurales, et donnera de la nourriture nutritive à 5500 jeunes enfants courant un risque particulier de malnutrition. (5 millions de dollars)
• Ghana: Le PAM collaborera avec le gouvernement pour étendre le programme phare d’alimentation scolaire national, en ayant recours à des aliments nutritifs produits localement, pour atteindre 100 000 enfants. 115 000 personnes supplémentaires seront atteintes grâce à des filets de sécurité nutritionnels et des transferts de fonds. La hausse des prix des denrées alimentaires allant de 70 à 114 %, une grande partie des ménages ghanéens dans les zones gravement touchées mange seulement un repas par jour, et certains consomment des racines sauvages toxiques. (3,4 millions de dollars)
• Guinée : Le PAM viendra en aide à 585 000 personnes touchées par l’insécurité alimentaire en augmentant l’étendue de l’alimentation scolaire pour atteindre les familles souffrant de la faim, y compris pendant la période des vacances d’été et le Ramadan, tout en aidant davantage les enfants et les femmes malnutris par le biais de centres médicaux. La hausse des prix des denrées alimentaires a engendré un mécontentement croissant parmi la population guinéenne. (10 millions de dollars)
• Haïti: Les troubles civils demeurent un sujet de préoccupation grave en Haïti, où le PAM a accéléré ses efforts pour atteindre autant de personnes souffrant de la faim que possible. S’appuyant sur une première réponse suite aux émeutes de la faim du mois d’avril, le PAM étend ses filets de sécurité nutritionnels, éducatifs, et socio-économiques dans les zones urbaines et rurales, pour atteindre 2,5 millions de personnes. (8 millions de dollars)
• Liberia: Le PAM prévoit d’aider 220 000 personnes grâce au soutien direct du programme conjoint de l’ONU et du gouvernement sur la sécurité alimentaire et la nutrition. L’augmentation des activités se concentre premièrement sur Monrovia et les banlieues attenantes, et incorpore les programmes d’alimentation scolaire, de nutrition, de fonds et de nourriture contre travail. Le Liberia importe plus de 70 % de ses besoins alimentaires et la population a vu les prix des denrées de base augmenter de 30 %, selon les estimations. (10 millions de dollars)
• Mauritanie: Le PAM fournira plus de vivres à 550 000 personnes vulnérables, y compris les jeunes enfants, tout en soutenant les efforts pour établir et maintenir les réserves alimentaires des villages. La Mauritanie importe plus de 70 % de ses besoins alimentaires totaux ; une évaluation alimentaire récente a conclu que la hausse des prix des denrées alimentaires avait engendré une augmentation de 30 % du nombre de personnes touchées par l’insécurité alimentaire. (6 millions de dollars)
• Mozambique: Le PAM ciblera 160 000 personnes par le biais de filets de sécurité sociaux pour les écoliers, les mères, les nourrissons et les tout petits, ainsi que les personnes vivant avec le VIH/SIDA. La production locale d’aliments nutritionnels améliorés et les programmes basés sur des bons ou des espèces font aussi partie du programme d’aide. La hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant menace la sécurité nutritionnelle et la stabilité sociale. (5 millions de dollars)
• Népal: Un accord de paix fragile et une dépendance continue des pays voisins pour les biens de bases essentiels, y compris les vivres et le carburant, constituent la toile de fond des efforts du PAM visant à aider 1,3 millions de pauvres ruraux supplémentaires touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires. Plus de 40 % de la population népalaise est sous-alimentée, et près d’un enfant sur deux souffre d’un retard de croissance. La malnutrition aigüe approche les 20 % dans certaines régions (6 millions de dollars).
• Territoires palestiniens occupés: Le PAM prévoit d’aider 120 000 personnes supplémentaires. Plus de deux tiers du revenu des ménages à Gaza, et 56 % en Cisjordanie, est actuellement dépensé pour la nourriture. Les activités prévues comprennent des bons d’achat pour du pain et du fromage par le biais de boulangeries et d’épiceries locales, et d’activités d’alimentations scolaires accrues. (2 millions de dollars)
• Pakistan: On estime actuellement, sur la base de leur consommation calorique réduite, que dix millions de pakistanais supplémentaires sont vulnérables. La réponse du PAM s’ajoutera aux programmes de transferts de fonds du gouvernement, en ciblant les ménages les plus touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires. Les programmes d’alimentation scolaire, menés conjointement avec l’UNESCO, seront étendus pour atteindre 2,8 millions de personnes. (20 millions de dollars)
• Sénégal: Dans le contexte de l’initiative sociale d’urgence du gouvernement, le PAM fournira une assistance à quelques 540 000 personnes par le biais d’une alimentation complémentaire, de distributions de vivres générales, de l’alimentation scolaire, et du programme nourriture contre travail. Une alimentation adaptée au besoin des enfants âgés de 6 à 24 mois, en prévention de la malnutrition, sera également mise à l’essai à travers les écoles(6 millions de dollars).
• Tadjikistan: Les prix du pain et de l’huile végétale au Tadjikistan ont plus que doublé depuis le mois d’août 2007, tandis que les prix de la plupart des autres denrées alimentaires de base ont augmenté de plus de 50 %. Pour compléter le plan d’action national, le PAM compte aider 1 million de personnes supplémentaires – les familles recevront des vivres pour les aider à faire face à la situation, et, dans certains cas, à survivre. (10 millions de dollars)
• Ouganda: Depuis le début de l’année, les prix des denrées de base ont augmenté d’environ 50%. Le PAM, la FAO et le gouvernement ougandais unissent leurs efforts pour soutenir 159 000 agriculteurs qui produisent le minimum vital en les aidant à accéder à la nourriture, aux semences et à d’autres outils dont ils ont besoin, tout en construisant des routes et d’autres infrastructures. (2,5 millions de dollars)
• Yémen: Par le biais de distributions de vivres générales, le PAM ciblera 867 000 personnes dans des districts où plus de deux tiers de la population ne peuvent pas subvenir à leurs besoins alimentaires de base. De plus, le PAM mettra sur pied un soutien nutritionnel, de concert avec l’UNICEF, pour atteindre 145 000 enfants et mères malnutris. (10 millions de dollars).