Les agences des Nations Unies mobilisées pour renforcer la résilience des communautés du Golfe de Guinée confrontées à une crise de déplacement des populations
DAKAR - Face à la forte augmentation du nombre de réfugiés fuyant les conflits armés et les violations des droits de l'homme dans le Sahel central vers les pays côtiers d'Afrique de l'Ouest au cours des 12 derniers mois, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) lancent un plan de réponse conjoint de 142 millions de dollars pour les réfugiés, les demandeurs d'asile, les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays et les communautés d'accueil dans le Golfe de Guinée.
La dégradation de la sécurité et de la situation humanitaire au Burkina Faso, au Mali et au Niger a déclenché des mouvements de réfugiés vers le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo. Au début de l'année 2024, le nombre de personnes en quête de refuge dans les régions du Nord de ces quatre pays s'élevait à 87 000 personnes, principalement des femmes et des enfants.
"Nous estimons qu'il est impératif d'investir dans le renforcement des communautés hôtes dans les régions septentrionales des pays côtiers, afin d'améliorer leur capacité à résister aux chocs et à favoriser la résilience, tout en protégeant et en assistant les populations déplacées de force et en recherchant des solutions à leur déplacement", a déclaré Abdouraouf Gnon-Konde, Directeur du bureau régional du HCR pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale.
La situation alimentaire et nutritionnelle dans la région se détériore également, le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire devant passer de 208 000 en 2020 à plus de 3,9 millions en juin 2024, selon le Cadre Harmonisé d’analyse de la sécurité alimentaire de novembre 2023. Dans les communes accueillant des demandeurs d'asile, plus de 20 % de la population est confrontée à une précarité alimentaire. Les services publics essentiels et les infrastructures sont mis à rude épreuve, ce qui entraîne une réduction de leur fonctionnalité et une pression accrue sur les systèmes d'éducation et de santé.
"L'afflux de demandeurs d'asile et de personnes déplacées ajoute une nouvelle épreuve d’ordre social et économique au sein des communautés qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts en raison d'un accès limité aux services de base, aux revenus et à la nourriture", a déclaré Margot Van der Velden, Directrice régionale par intérim du PAM pour l'Afrique de l'Ouest et centrale. "Ensemble, nous sommes engagés à travailler avec les gouvernements et les partenaires pour renforcer les systèmes nationaux de sécurité alimentaire et de nutrition, tout en consolidant la résilience des communautés et leur cohésion sociale".
Cette situation révèle le besoin urgent d'une réponse conjointe des quatre agences des Nations Unies en Afrique de l'Ouest pour soutenir les populations déplacées et relever les défis auxquels elles sont confrontées.
Cette initiative, approuvée par les autorités nationales, rassemble les partenaires humanitaires et de développement ainsi que les acteurs locaux, qui s'engagent à protéger et aider les personnes touchées par les déplacements. Grâce à ce plan, les agences des Nations unies visent à anticiper les chocs futurs, atténuer les impacts négatifs potentiels et contribuer à la stabilité et la résilience des États du golfe de Guinée.
Le plan répondra aux besoins immédiats de 200 000 réfugiés et demandeurs d'asile, de 47 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays et de 317 000 résidents des communautés d'accueil. Son objectif est de renforcer la cohésion sociale, d'améliorer les infrastructures et de stimuler les économies locales, établissant ainsi les bases d'une résilience à long terme contre les chocs et les tensions.
En tant que cadre de plaidoyer, ce plan conjoint aidera à mettre en commun les ressources limitées dans une réponse harmonisée à travers quatre pays, en travaillant avec une approche commune et en partageant régulièrement des informations avec les principaux partenaires concernés.
Selon la directrice régionale adjointe de l'OIM pour l'Afrique de l'Ouest et Centrale, Mme Kristina Mejo, "l'inaction exacerbe l'insécurité alimentaire, amplifie les vulnérabilités, perturbe l'éducation et pose d'importants problèmes de santé et de logement. Elle conduit également à de nouveaux mouvements de populations de migrants, de demandeurs d'asile et de réfugiés, à la recherche de protection, d'installation et d'options d'assistance qu'ils n'ont pas trouvées dans leur premier lieu d'arrivée, avec les risques de mouvements secondaires qui ont un impact encore plus grand sur leurs vulnérabilités".
Le Chapeau Régional est disponible ici