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Le PAM triple ses livraisons d'aide en Haïti, pays ravagé par les tempêtes

PORT-AU-PRINCE – La quantité de vivres envoyée à des dizaines de milliers de personnes sur l’île d’Haïti, dévastée par les tempêtes, a triplé au cours de cette dernière semaine, alors que le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a accéléré ses opérations de secours à la suite des ouragans.

« Malgré des conditions difficiles, où les secours ne peuvent être transportés que par voie aérienne ou maritime, nous avons augmenté la quantité de vivres que nous acheminons à ceux qui en ont désespérément besoin » a déclaré Myrta Kaulard, la directrice du PAM en Haïti, en ajoutant que le soutien logistique des États-Unis, du Canada et de l’Espagne, ainsi qu’un don d’un million de dollars de la part d’ECHO – la branche de financement de la Commission Européenne – ont contribué à mettre en route l’opération d’urgence.

En travaillant aux côtés de ses agences sœurs, l’UNICEF, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la MINUSTAH (la mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti), le PAM a intensifié l’acheminement de secours depuis le 14 septembre, avec 1000 tonnes de riz, de haricots, d’huile de cuisson, d’eau douce et d’autres équipements distribués à travers le pays. Cette augmentation signifie que le PAM a acheminé suffisamment de vivres pour nourrir 217 000 personnes depuis que l’opération d’urgence a été lancée.

Une succession de quatre tempêtes tropicales –Fay, Gustav, Hanna et Ike – ont frappé Haïti au cours du mois dernier, submergeant de vastes régions du pays. Des habitations ont été endommagées, des cultures et des moyens de subsistance détruits et l’ensemble du réseau routier – y compris sept des ponts principaux de ce pays montagneux – est désormais inutilisable.

Plus de 120 000 personnes – la moitié des bénéficiaires de l’aide alimentaire du PAM – vivent dans des abris dans la ville des Gonaïves, la région la plus touchée d’Haïti, qui reste à 40% sous les eaux et complètement coupée du reste du pays.

Le personnel du PAM aux Gonaïves travaille aux côtés de la MINUSTAH, dans la boue et l’eau jusqu’aux cuisses, pour distribuer des vivres bien après la tombée de la nuit de manière à éviter que la précipitation des foules aux points de distribution ne se termine par des violences.

Le PAM a aussi distribué des vivres aux victimes des inondations dans certaines communes au sud d’Haïti comme les Anglais, Tiburon et Chardonnières, ainsi que dans la ville des Cayes. Des glissements de terrain avaient rendu ces communes totalement inaccessibles. Les vivres ont été acheminés par le navire militaire canadien, le St John.

La quasi-totalité de l’agriculture d’Haïti a été détruite par les tempêtes et les inondations. Le PAM prévoyait d’y acheter la plupart des denrées qu’il distribue aux agriculteurs, mais ces projets ont été anéantis par les ouragans. Le PAM a dû puiser dans les vivres de ses programmes d’alimentation scolaires et d’autres activités pour lutter contre la malnutrition dont les taux étaient déjà très élevés.

L’Espagne a fourni une aide précieuse en transportant des secours humanitaires par voie aérienne depuis des stocks des Nations Unies au Panama, tandis que les États-Unis prêtent au PAM des embarcations et des hélicoptères pour assurer une liaison vitale entre les Gonaïves et Port-au-Prince, la capitale haïtienne, jusqu’au 20 septembre. Entre-temps, le PAM a lancé sa propre opération aérienne en Haïti avec quatre hélicoptères d’emprunt qui doivent arriver dans le pays le 16 septembre et commencer à acheminer des vivres aux régions touchées par les tempêtes le jour suivant.

Le PAM a besoin de 54 millions de dollars de toute urgence pour l’aide alimentaire et le soutien logistique nécessaires pour ses opérations d’urgence en Haïti au cours des 6 prochains mois.