Skip to main content

Le PAM préoccupé par la sécurité alimentaire en Syrie

DAMAS - Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) avertit que la récente escalade de la violence en Syrie rend encore plus difficile l’accès aux zones les plus durement touchées du pays. L'insécurité alimentaire s’est accrue en raison des pénuries de pain et de l’augmentation des prix alimentaires dans de nombreuses régions du pays. La hausse des prix alimentaires affecte également les pays limitrophes accueillant les réfugiés syriens.

• L'accès routier à destination et en provenance de Damas est devenu plus dangereux, causant des difficultés dans l’acheminement de la nourriture depuis les entrepôts du PAM jusqu’à certaines zones du pays - en particulier dans le nord. Au cours des dernières semaines, l'agence alimentaire de l'ONU a constaté une augmentation des attaques sur ses camions dans différentes parties du pays.
 
• Conformément à une décision de l'ONU de réduire le personnel international travaillant en Syrie et en raison de l'escalade de la violence dans le pays, le PAM va déménager sept de ses personnels « non essentiels » à Amman. Environ 20 personnels internationaux et 100 personnels nationaux du PAM restent dans le pays afin de mener à bien l'opération d'urgence qui vise à nourrir 1,5 million de Syriens vulnérables.
 
• Les agences des Nations Unies, y compris le PAM, ont également suspendu temporairement toutes les missions de terrain en dehors de Damas, ce qui aura un impact négatif sur notre capacité à contrôler les distributions de vivres par nos partenaires et limitera les mouvements de personnel pour mener des missions d'évaluation des besoins et des marchés.
 
• La situation de la sécurité alimentaire pour de nombreux Syriens se détériore rapidement avec l'intensification du conflit et son extension à d'autres zones. Les pénuries de pain sont de plus en plus fréquentes avec de longues files d’attente, avec également des manques en carburant et des dégâts matériels subis par les boulangeries, alors qu’on constate une demande accrue de la part des nouvelles vagues de personnes déplacées.
 
• A Alep, la majorité de la population s’appuie maintenant sur les boulangeries privées dont le prix de vente du pain est de 40 à 50 pour cent plus élevé par rapport à celui pratiqué dans d'autres gouvernorats.
 
• La plupart des aliments de base est encore disponible sur les marchés, mais à des prix plus élevés. Dans les zones de combats, la pénurie de certaines denrées alimentaires a été constatée alors que les prix ont presque doublé. Dans ces zones, l'accès au marché est souvent limité.
 
• Le personnel du PAM qui suit régulièrement les distributions de vivres dans les différentes régions du pays a également signalé que la consommation alimentaire est particulièrement faible chez les familles déplacées ayant trouvé refuge dans des écoles et des bâtiments publics en raison du manque d'accès aux équipements de cuisine. Les familles déplacées vivant dans des maisons louées et qui reçoivent l'aide du PAM ont une consommation convenable mais manquent de ressources, ayant perdu leur emploi et épuisé leurs économies d'une vie.
 
• Le PAM cible prioritairement les populations syriennes déplacées qui ont fui les zones où de très violents combats se sont produits ces derniers mois – bon nombre de ces personnes ont été déplacées deux fois. Plus de 85 pour cent des 1,5 million de personnes qui reçoivent une assistance alimentaire du PAM sont des déplacés, dont la majorité s’est réfugiée dans des bâtiments publics comme les écoles et les universités. Les gouvernorats des zones rurales de Damas, d'Alep et d'Al-Raqqa accueillent le plus grand nombre de personnes nouvellement déplacées.
 
• Le PAM a lancé une opération d'urgence en octobre 2011 et l’a progressivement renforcée afin de nourrir 1,5 million de personnes dans les 14 gouvernorats en lien avec son principal partenaire, le Croissant-Rouge arabe syrien (SARC). Afin de fournir une assistance à ces populations, le PAM a besoin de 15 000 tonnes de nourriture chaque mois pour un coût de 22 millions de dollars.
 
• Le panier alimentaire mensuel du PAM contient 50 kilos de produits divers, notamment du riz, du boulgour, de l’huile végétale, du sucre, des légumes secs et en conserve, des pâtes et du sel. Le PAM a récemment été contraint de réduire l’importance de ses rations alimentaires en raison de contraintes budgétaires.
 
• Le PAM prend toutes les mesures nécessaires pour rester opérationnel et fournir une assistance alimentaire en augmentant le nombre de véhicules blindés à disposition de ses antennes afin que le suivi de ses opérations puisse continuer en toute sécurité.
 
• Les Syriens continuent de franchir les frontières des pays voisins avec 465 000 personnes actuellement enregistrés ou en attente auprès du HCR en Jordanie, au Liban, en Turquie et en Irak. Les évaluations conjointes des besoins dans ces pays ont montré que la nourriture était une priorité absolue. Le PAM a fourni une assistance alimentaire à près de 160 000 réfugiés en octobre.
 
• La crise syrienne a également eu un impact négatif sur la situation de la sécurité alimentaire des pays voisins qui dépendent des importations de produits alimentaires en provenance de Syrie et du commerce transfrontalier. Les prix des aliments en Jordanie, par exemple, ont augmenté de près de 50 pour cent en raison de la réduction des importations de produits alimentaires et de la demande accrue des nouveaux arrivants en provenance de Syrie.
 

Contact

Mathieu Szeradzki, Porte-parole du PAM en France
mathieu.szeradzki@wfp.org
+33 1 45 68 49 22

Jane Howard, Coordinatrice Relations Medias - Global
jane.howard@wfp.org
+39 06 6513 2321
+39-346-7600-521

Bettina Luescher, Chargée de communication - Berlin
bettina.luescher@wfp.org
+49-30 20 614929
+49 160 99261730