Le PAM lance ses opérations de secours et de distribution d'aide alimentaire aux victimes des inondations au Mozambique
Un hélicoptère de type Mi-8, affrété par le PAM et coordonné par l’Institut national de gestion des catastrophes (INGC) au Mozambique, a décollé mercredi (14 février) de la ville de Caia pour distribuer 2,5 tonnes de nourriture du PAM vers un centre d’hébergement pour les personnes déplacées à Shamrrucha.
Opération de sauvetage
Ce mercredi, l’hélicoptère a aussi lancé des opérations de sauvetage en volant au dessus de l’île Cocorico où 120 personnes sont prisonnières des eaux. Jeudi le Mi-8 continuait de distribuer de l’aide alimentaire depuis la base de Caia.
Distribution de nourriture
Le PAM et ses partenaires ont commencé cette semaine à distribuer de l’aide alimentaire à 2 000 personnes dans des centres d’hébergement temporaires du district de Caia et à 6 100 personnes dans le district de Mutarara dans la province de Tete.
Près de 10 000 litres d’essence JetA1 destinées aux hélicoptères sont arrivés jeudi par la route à Caia.
Niveau des fleuves inquiétant
Le mois dernier, de fortes pluies dans le centre et le nord du Mozambique et dans les pays voisins du Malawi, de la Zambie et du Zimbabwe ont inondé le Zambèze et les fleuves Chire et Rivubue dans les provinces de Tete, Manica, Sofala et Zambézia. Le cours inférieur du Zambèze au Mozambique, long de 800 kilomètres, est au dessus du niveau d’alerte. Dans les districts de Mutarara, Caia et Marromeu, le niveau des eaux est comparable à celui des inondations de 2001 au Mozambique.
Environ 10 000 personnes touchées par les inondations dans la vallée du Zambèze ont reçu à ce jour de la nourriture du PAM.
L’INGC a affirmé mercredi que la situation est sous contrôle mais, avec encore un mois d’ici à la fin de la saison des pluies et les pluies torrentielles en Zambie et au Malawi voisins, la situation pourrait s’aggraver. L’INGC rapporte que les inondations ont provoqué le déplacement de 85 000 personnes, parmi lesquelles 29 000 sont réfugiées dans les centres d’hébergement.
Le cours inférieur du Zambèze continue d’être alimenté par ses affluents dans les pays voisins tels que la Zambie. Le barrage de Cahora Bassa dans la province de Tete a réduit mercredi ses déversements à 6 000 mètres cubes d’eau par seconde, alors qu’ils étaient à 8 400 mètres cubes par seconde le weekend dernier. L’apport d’eau dans le réservoir était de 10 000 mètres cubes par seconde la semaine dernière, mais les déversements ont été réduits à cause d’une baisse de l’apport et afin de protéger les digues près des villages en aval.
Si le gouvernement parvient à contrôler les déversements du barrage et que les pluies dans les pays voisins diminuent, des inondations comparables à celles de 2001 pourraient être évitées.
Evacuation des zones les plus touchées
Le gouvernement du Mozambique a déployé des troupes pour évacuer la population dans les zones les plus touchées, mais certaines personnes refusent de quitter leur résidence, leurs terres et leurs troupeaux. L’INGC a aussi une douzaine de bateaux qui transportent les gens vers les hautes terres du district de Caia.
Appel
Le PAM et d’autres agences humanitaires à l’intérieur du pays vont bientôt lancer un appel pour soutenir les efforts gouvernementaux du Mozambique en vue de maîtriser la crise. La portion du PAM dans cet appel devrait inclure l’aide alimentaire, les opérations aériennes de sauvetage et de distribution de matériel de secours et les télécommunications pour faciliter la coordination gouvernementale de cette réponse humanitaire.
L’INGC estime que 285 000 personnes au Mozambique pourraient avoir besoin d’aide alimentaire ou d’une autre forme d’assistance dans les prochains mois dans le pire des cas.
Environ 40 000 hectares de cultures ont été détruits par les inondations au Mozambique. Les cultures sont actuellement en pleine croissance pour les récoltes à venir d’avril et mai.
Pour 2007, les inondations ont, à ce jour, aussi touché l’Angola, Madagascar, le Malawi, la Zambie et le Zimbabwe. Le PAM a répondu aux urgences à travers toute la région mais doit faire face à un manque critique de fonds pour toutes ses opérations en Afrique australe. Le PAM a besoin de 105 millions de dollars d’ici la fin 2007.