Skip to main content

Le PAM exige un minimum de sécurité pour son personnel dans le sud et le centre de la Somalie

NAIROBI – Suite aux meurtres de deux membres de son personnel, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a demandé aujourd’hui à toutes les administrations locales et à tous les groupes armés dans le sud et le centre de la Somalie d’assurer un environnement sûr pour permettre à l’agence de fournir une aide capitale vitale.

« Notre unique objectif en Somalie, en tant qu’organisation internationale neutre, est d’alléger la souffrance du peuple somalien », a déclaré Ramiro Lopes da Silva, responsable adjoint des opérations du PAM. « Nous ne pouvons y parvenir lorsque notre courageux personnel est pris pour cible».

Exprimant son indignation devant les assassinats commis par des hommes armés les 6 et 8 janvier, Lopes da Silva a déclaré que le PAM avait « envisagé » de suspendre ses distributions de vivres dans le sud et le centre de la Somalie, mais avait finalement choisi de ne pas le faire, car cela n’aurait fait qu’augmenter la souffrance de personnes innocentes. De plus, le retrait imminent des troupes éthiopiennes risque de provoquer une éventuelle lutte de pouvoir.

Mais alors que l’agence distribuera davantage de vivres dans les semaines à venir pour nourrir plus de personnes d’ici la fin du mois de février, le PAM exige que les dirigeants locaux s’engagent concrètement pour assurer la protection des membres du personnel du PAM pour qu’ils puissent continuer leurs opérations au cours des mois à venir.

« Deux de nos collègues ont été tués en trois jours. Nous avons d’abord envisagé de suspendre les distributions de vivres du PAM jusqu’à ce que les conditions de sécurité s’améliorent. Mais une telle démarche ferait souffrir les personnes mêmes que nous cherchons à aider – en particulier les femmes et les enfants qui souffrent le plus de ce conflit sans merci », a déclaré Lopes da Silva, en ajoutant que le PAM était en train de livrer près de 57 000 tonnes de vivres dans le sud et le centre de la Somalie – suffisamment pour nourrir 2,5 millions de personnes pendant 1 à 2 mois.

« Nous voulons que les dirigeants locaux fassent un pas en avant et nous donnent des garanties claires que les travailleurs du PAM pourront mener à bien leur travail humanitaire, et ce en toute sécurité », a déclaré Lopes da Silva. « Nous continuerons à distribuer des vivres dans les régions où les engagements en faveur de la sécurité sont concrets, mais nous ne travaillerons plus dans les régions où de tels engagements font défaut».

Un conflit parmi les pires depuis 1991, la sécheresse, la hausse des prix des denrées et du carburant, ainsi que le déplacement interne d’un million de personnes depuis le début de l’année 2007, ont porté le nombre de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire en Somalie à 3,25 millions – près de la moitié de la population. La malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans demeure bien en-dessus des niveaux d’urgence dans de nombreuses régions.

Le 6 janvier, trois hommes armés et masqués ont tué par balle un ressortissant somalien de 44 ans, Hussein Duale, tandis qu’il surveillait le programme d’alimentation scolaire dans une école du village de Yusban, soutenue par le PAM, à six kilomètres de Garbahare, la capitale de la région de Gedo. Des témoins ont rapporté que les hommes armés s’étaient approchés de lui alors qu’il était assis, lui avaient ordonné de se lever et l’ont exécuté.

Le 8 janvier, trois hommes armés ont tué par balle un ressortissant somalien de 49 ans, Mohamud Omar Moallim, alors qu’il surveillait une distribution de vivres pour des personnes déplacées, dans un camp au nord-ouest de Mogadiscio. Ces meurtres portent à quatre le nombre de membres du personnel du PAM tués en Somalie depuis le mois d’août 2008.

Cinq membres du service des transports du PAM ont été tués en 2008. Le PAM a demandé à plusieurs reprises que des groupes armés assurent la protection de l’aide et des travailleurs humanitaires. Selon Amnesty International, plus de 40 militants de la société civiles et travailleurs humanitaires ont été attaqués et tués en 2008.