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Le PAM et l’UNICEF interpellent le Congrès américain pour mettre un terme à la faim des enfants

WASHINGTON - Le Directeur Exécutif du Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), M. James Morris, a lancé un appel à agir pour en finir avec la faim des enfants. Il a décrit la situation difficile des centaines de millions d’enfants démunis et sous-alimentés qui meurent ou ne se développent pas correctement et qu’il qualifie « d’affront à la conscience.»

400 millions d'enfants menacés par la faim dans les pays en voie de développement

M. Morris s’est exprimé devant le Comité des Affaires étrangères du Sénat américain aux cotés d’Ann Veneman, Directrice Exécutive de l’UNICEF et de plusieurs partenaires de l’Initiative pour mettre un terme à la faim et à la dénutrition chez l’enfant. Les deux directeurs des agences onusiennes se battent pour trouver des partenaires dans le monde de l’humanitaire – des organisations humanitaires, des fondations et des entreprises, aussi bien que des gouvernements – pour éradiquer la faim extrême qui menace toujours la vie d’environ 400 millions d'enfants dans les pays en voie de développement.

D’ici un mois, il y aura plus d'enfants qui seront morts de faim qu'il n’y a d’habitants à Washington. Pourtant il n'y a ni gros titre, ni tollé.James Morris, Directeur Exécutif du PAM

« Environ 18 000 enfants mourront de faim et de malnutrition aujourd'hui. Ce n’est pas facile à réaliser pour des gens aux Etats-Unis ou en Europe» a déclaré M. Morris. « Mais d’ici un mois, il y aura plus d'enfants qui seront morts de faim qu'il n’y a d’habitants à Washington. Pourtant il n'y a ni gros titre, ni tollé. Au lieu de cela, ces enfants pauvres et oubliés meurent discrètement dans des pays comme le Guatemala, le Bangladesh et la Zambie - loin de nos yeux. Cela ne devrait pas arriver : nous avons tous les outils nécessaires pour en finir avec la faim. »

L’éducation et le développement sont tout simplement impossibles dans un pays où l’on a faim.James Morris, Directeur Exécutif du PAM

« Les dommages physiques et la mauvaise santé qui résultent de la malnutrition ont un impact durable sur les enfants » a déclaré M. Morris. La sous-alimentation affecte chaque étape et aspect de la vie, en ralentissant non seulement la croissance physique mais aussi le développement mental – le Q.I. chute de 10 à 15 points, voire plus. Dans certains pays, les taux de retard de croissance dépassent 60 pour cent. « Imaginez l'impact sur les pays pauvres qui cherchent à développer leur économie » a ajouté M. Morris. « Comment leur population active peut-elle être compétitive ? L’éducation et le développement sont tout simplement impossibles dans un pays où l’on a faim. »

Eradiquer en une génération la faim et la malnutrition des enfants

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M. Morris a indiqué que l'initiative visait à éradiquer la faim et la malnutrition des enfants en une génération – en commençant par atteindre l’Objectif du Millénaire des Nations Unies qui consiste à diviser par deux le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici 2015. L’effort initial se concentrera sur les pays en voie de développement pour doubler le taux de réduction du nombre d'enfants sous-alimentés de moins de cinq ans. Ceci accompagnerait un effort pour améliorer les niveaux de nutrition parmi les femmes enceintes et allaitantes - essentiel à la survie et à la santé du nourrisson.

Pas de nutrition rétroactive

« Nous devons aider ces enfants aux premières étapes de leur vie » a déclaré M. Morris. « Une fois que la malnutrition sévère est installée, on ne peut plus y remédier. Il n’existe pas de nutrition rétroactive. »

M. Morris a indiqué que le premier objectif de cette initiative contre la faim des enfants était de promouvoir le projet « un Bagage pour la Vie » composé d’interventions dans les domaines de la santé et de la nutrition qui s’attaqueront aux causes immédiates de la faim. Un tel bagage inclurait les règles quotidiennes de bases en matière d’hygiène, de santé et de nutrition ainsi qu'un ensemble de produits de première nécessité - micronutriments, eau potable, savon et produits anti-parasites, comme le vermifuge. Tout compris, il coûterait environ 79 dollars par famille.

Nous devons aider ces enfants aux premières étapes de leur vie. Une fois que la malnutrition sévère est installée, on ne peut plus y remédier. Il n’existe pas de nutrition rétroactive.James Morris, Directeur Exécutif du PAM

Initiative ambitieuse

M. Morris a reconnu que l'initiative était très ambitieuse mais il assure que c’est faisable - non seulement d'un point de vue économique mais aussi pratique, puisque la population d’enfants sous-alimentés tend à être fortement concentrée. En Afrique, par exemple, plus de la moitié des enfants sous-alimentés vivent dans seulement 10 pour cent des circonscriptions administratives. Cela facilite le ciblage de l'aide et le soutien des efforts nationaux et communautaires.

Selon les prévisions, le coût additionnel pour que les enfants de 100 millions de familles ne souffrent pas de la faim ni de la malnutrition est estimé à approximativement 8 milliards de dollars par an. Selon M. Morris, sur cette somme, on peut déjà compter sur environ un milliard de dollars de nouvelles ressources internationales.

Changer des vies, voire des générations

« Cet investissement peut changer des vies – voire des générations » a déclaré M. Morris. « Le coût d'action n’est qu’une fraction minuscule des coûts astronomiques auxquels nous devrons faire face si nous continuons à agir comme d'habitude. »