Le PAM et le UNHCR appellent à un soutien urgent afin d’éviter de brutales coupes de vivres pour les refugiés au Tchad
N’DJAMENA – Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies et le UNHCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, ont mis en garde aujourd'hui contre une réduction imminente de l'aide alimentaire aux réfugiés touchés par la crise au Tchad, à moins qu'un financement urgent ne soit reçu pour combler les importants déficits de financement.
Le PAM a besoin de 161 millions de dollars américains au cours des 6 prochains mois afin d'éviter une suspension de son programme d'aide aux réfugiés et fournir une assistance vitale aux communautés touchées par la crise au Tchad, dont 519 000 réfugiés soudanais et centrafricains.
Les communautés de réfugiés au Tchad sont déjà confrontées à des niveaux de malnutrition sévères, certaines régions affichant des taux de malnutrition aiguë de plus de 19 % et des taux de malnutrition chronique de 42 % - une situation qui devrait s'aggraver en l'absence de financement supplémentaire susceptible de contenir les réductions de l'aide alimentaire.
Dès juin 2021, le PAM a été contraint de fournir des demi-rations aux réfugiés et à d'autres groupes en raison d'importantes pénuries de financement. Le PAM et le UNHCR craignent que toute nouvelle suspension de l'aide alimentaire n’ait de graves répercussions sur la sécurité alimentaire, la nutrition et la protection des communautés de réfugiés - en particulier les plus vulnérables - notamment les enfants retirés de l'école et forcés de travailler ou contraints au mariage.
"Les réfugiés comptent sur nous pour ce qui est parfois le seul repas qu'ils prennent dans une journée - la nourriture du PAM est une bouée de sauvetage vitale. Couper cette bouée de sauvetage maintenant aura des conséquences dévastatrices sur les plus vulnérables, en particulier les femmes, les filles et les enfants - nous sommes extrêmement préoccupés", a déclaré Pierre Honnorat, Directeur et représentant pays du PAM au Tchad.
Pendant que le PAM et le HCR continuent de travailler avec le gouvernement tchadien et leurs partenaires pour trouver des solutions durables, les réfugiés sont largement dépendants de l'aide humanitaire en raison de leur accès limité aux terres fertiles et aux moyens de subsistance. Cette année, les réfugiés et les communautés d'accueil ont également été durement touchées par des inondations sans précédent et par la flambée des prix alimentaires.
"Nous avons reçu des rapports faisant état d'une augmentation du nombre d'enfants souffrant de malnutrition admis dans les centres de santé, et nous avons constaté que moins d'enfants que d'habitude fréquentent l'école par rapport à l'année dernière, car ils sont envoyés dans les champs ou les villes pour travailler", a déclaré Laura Lo Castro, Représentante du UNHCR au Tchad, lors d'une visite conjointe avec le PAM pour évaluer la situation des réfugiés centrafricains dans le sud du Tchad, dont 40% sont arrivés au cours des trois dernières années et font face à une situation particulièrement inquiétante. "L'aide alimentaire est essentielle pour sauver des vies à court terme, mais aussi pour préserver les programmes de résilience en cours et à venir."
Le Tchad accueille 577 000 réfugiés, soit plus que tout autre pays d'Afrique occidentale et centrale. La population de réfugiés a augmenté de 10 % au cours de l'année écoulée et se compose principalement de personnes ayant fui l'instabilité politique, les troubles sociaux et l'insécurité dans les pays voisins (Cameroun, République centrafricaine, Nigeria et Soudan).
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Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies est le plus grand organisme humanitaire au monde, il sauve des vies en situations d'urgence et utilise l'assistance alimentaire pour ouvrir une voie vers la paix, la stabilité et la prospérité au profit de ceux qui se relèvent d'un conflit ou d'une catastrophe ou subissent les effets du changement climatique.
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