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Le PAM a engagé une course contre la montre avant l'arrivée de l'hiver afghan

KABOUL –Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a engagé une course contre la montre pour acheminer des vivres aux populations afghanes touchées par la pauvreté, avant l’hiver.

Ces dernières seront bientôt coupées du monde quand le froid intense et les fortes chutes de neige feront leur apparition. Par ailleurs, le PAM continue à fournir une assistance aux victimes des graves inondations dans d’autres parties du monde.

Avec l’arrivée imminente de l’hiver, ce sont 21 000 tonnes de nourriture (notamment du blé, des haricots, de l’huile et du sel) qu’il faut stocker à proximité des 600 000 personnes vulnérables réparties dans plus de la moitié des provinces afghanes, avant de les distribuer. Cela doit être fait avant les fortes chutes de neige. Cette opération est entravée par les mauvaises conditions climatiques et l’augmentation de l’insécurité résultant du conflit incessant.

Climat difficile

« L’hiver est très rude en Afghanistan. Des centaines de villages éloignés seront inaccessibles dans quelques semaines, déclare Rick Corsino, directeur du PAM en Afghanistan. Pour l’instant nous concentrons nos efforts à entreposer les vivres dans ces régions tout en continuant à fournir une assistance aux zones plus accessibles qui sont touchées par la sécheresse.

Par ailleurs, de nombreuses régions, particulièrement l’ouest, le nord-ouest et l’extrême est, sont touchées par des inondations. A l’heure actuelle, le PAM assiste le gouvernement et d’autres agences humanitaires dans un programme d’aide à plus de 24 000 victimes dans les provinces de Nagarhar, Badghis, Farah, Uruzgan, Faryab et Jawzjan.

En prévision des chutes de neige, le PAM a déjà acheminé 16 000 tonnes de vivres. Cela représente la totalité de l’aide prévue pour préparer l’hiver dans les provinces de Badakshan, Nuristan, Kunar, Ghor, Wardak, et Nangarhar et plus de 80% de l’aide prévue pour les provinces de Bamyan et Badghis.

Difficultés d'accès

Mais le mauvais état des routes a rendu difficile l’acheminement des vivres qui sont destinés à des milliers de personnes vivant en altitude; situation aggravée par les chutes de neige précoces et l’augmentation de l’insécurité. Les livraisons pour l’hiver ont été entravées en particulier sur les hauts plateaux de la province de Daikundi au centre du pays. Certains cols de haute montagne ont déjà dû être fermés à cause des chutes de neige précoces. A cause des pluies et de la neige, des trajets qui ne prenaient que trois heures en été nécessitent maintenant jusqu’à une journée, voire plus.

« Dans les cols élevés, les routes sont à peine assez larges pour permettre à un seul camion de circuler. Donc lorsqu’un véhicule tombe en panne ou ne peut plus avancer à cause de la boue ou de la neige, la circulation est bloquée dans les deux sens pendant plusieurs heures, ou plus encore », explique M. Corsino. Plus de 1000 tonnes de vivres sont déjà en route pour ces zones. « Des milliers de personnes ont besoin de notre aide. Nous devons les atteindre avant l’hiver, il ne nous reste donc que quelques semaines. »

Des programmes novateurs

Le PAM met en place des programmes novateurs qui servent à la fois les objectifs de secours et de développement. Il s’agit notamment de nourriture en échange de la construction de routes pour créer ou améliorer des voies d’accès, de puits pour permettre un accès permanent à l’eau ou d’autres infrastructures au service de la communauté, ainsi que des programmes de nourriture contre formation et éducation.

Risque de pénurie en mars

La rapidité et la générosité des donateurs a permis d’assurer un approvisionnement suffisant en vivres pour relever ces défis et permettre aux destinataires de passer l’hiver. Mais le délai très long, entre la confirmation d’une contribution et la distribution de vivres, fait que d’ici mars 2007 le PAM devra faire face à des pénuries qui affectent tous les produits alimentaires. L’organisation a donc urgemment besoin de nouveaux dons, notamment pour l’achat des 6 000 tonnes de biscuits énergétiques nécessaires aux programmes d’alimentation scolaire, qui doit débuter à la rentrée des classes au mois de mars.