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Le PAM demande la reprise des livraisons de l’aide alimentaire au Népal

KATMANDOU – Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) n’a pas été en mesure de faire parvenir l’aide alimentaire dont certaines communautés à travers le pays – notamment plus d’un demi-million d’écoliers – ont désespérément besoin.

En effet, depuis trois semaines, des restrictions très sévères ont été imposées au trafic routier, les écoles ont été fermées et les principales villes sont sous le coup d’un couvre-feu.

Grâce à l’appel lancé par le PAM pour demander à toutes les parties prenantes de laisser passer les convois de nourriture en toute sécurité dans la région, des vivres ont pu être distribués aux quelques 100 000 réfugiés bhoutanais qui vivent dans l’est du Népal. En revanche, la plupart des opérations du PAM dans les autres régions du pays sont au point mort depuis quelques semaines. Avant le début de la crise politique, le PAM apportait une aide alimentaire à plus d’un million de personnes dans les zones de grande insécurité alimentaire du pays.

Personnes vulnérables en danger

« La crise met en danger les communautés vulnérables » a déclaré Anthony Banbury, responsable du PAM pour l’Asie. « Les écoliers n’ont pas été nourris, les mères et les femmes enceintes n’ont pas reçu les compléments nutritionnels dont elles ont besoin et les communautés n’ont pas non plus reçu la nourriture nécessaire pour venir en aide aux personnes les plus pauvres. Nous espérons que l’évolution de la situation politique, après les évènements d’hier, nous permettra de reprendre rapidement nos livraisons et nos distributions de nourriture ».

Nécessité de la concertation entre les factions en jeu

« Il faut trouver une solution à la crise politique et sécuritaire le plus rapidement possible afin d’éviter que les personnes les plus pauvres du pays ne continuent à en pâtir » a rajouté Banbury. Le PAM exhorte toutes les factions à se concerter pour permettre la reprise des programmes d’aide alimentaire prioritaires et des autres opérations humanitaires et pour empêcher la détérioration de la sécurité alimentaire.Anthony Banbury, responsable du PAM pour l’Asie

« Le PAM exhorte toutes les factions à se concerter pour permettre la reprise des programmes d’aide alimentaire prioritaires et des autres opérations humanitaires et pour empêcher la détérioration de la sécurité alimentaire ».

Depuis le mois de janvier, le PAM entrepose dans le pays des provisions et des équipements de secours, au cas où la crise politique ou une catastrophe naturelle conduirait à l’aggravation des pénuries alimentaires. Cette initiative est rendue possible grâce au soutien du Danemark, de l’Irlande, de la Nouvelle-Zélande et des Etats-Unis. Le PAM dispose ainsi de la capacité et de la flexibilité nécessaires pour réagir face à une possible aggravation de l’urgence.

Les Programmes d'alimentation scolaire menacés

« L’aide alimentaire est particulièrement critique à ce moment de l’année où de nombreuses familles voient leurs réserves s’amenuiser et sont obligées de réduire le nombre de repas par jour car elles entrent dans la période de soudure » a déclaré Jean-Pierre de Margerie, responsable du PAM au Népal. « Dans certaines régions, les repas distribués aux écoliers dans le cadre des programmes d’alimentation scolaire représentent leur principal apport nutritif de la journée, et leur procurent les vitamines et les minéraux essentiels à leur croissance et leur bon développement ».

Outre la nourriture distribuée dans les écoles, le PAM offre également des rations alimentaires à 300 000 personnes dans le cadre de programmes de vivres contre travail. Grâce à cette aide, les communautés qui ne disposent que de faibles ressources alimentaires peuvent construire des routes pour leur permettre d’accéder aux marchés et villages avoisinants. De plus, 17 000 mères et jeunes enfants reçoivent de la nourriture dans le cadre de programmes de nutrition et de santé. Tous ces programmes sont menacés par la fermeture des routes et des autres réseaux de transport.

Collaboration avec le HCR

Dans certaines régions, les repas distribués aux écoliers dans le cadre des programmes d’alimentation scolaire représentent leur principal apport nutritif de la journéeJean-Pierre de Margerie, responsable du PAM au Népal

Le PAM travaille également en collaboration avec le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) pour venir en aide à 105 000 réfugiés bhoutanais qui vivent dans des camps à l’est du pays et qui sont entièrement tributaires d’une aide extérieure pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. Après la grève générale du 6 avril, qui avait perturbé des livraisons de nourriture destinées aux réfugiés, le PAM et le HCR ont fait partir des convois depuis les villes de Biratnagar et Kakarvitta et lancé un appel aux différents intervenants dans le pays pour leur demander de les laisser passer en toute sécurité. Depuis le 18 avril, les convois circulent sans encombre.