Le PAM commence des largages aériens pour les personnes déplacées par les pluies en Ouganda
Samedi dernier, un avion cargo Antonov-12 a entamé une mission d’un mois visant à larguer des vivres aux milliers de personnes déplacées. Arrivé mardi, 117 tonnes de céréales, de légumes secs, de sucre et d’un mélange maïs-soja enrichi ont été distribuées depuis la ville de Goulou, au nord du pays. Ces quantités sont suffisantes pour nourrir pendant un mois les 10 000 occupants des deux camps.
« Le recours au ravitaillement par voie aérienne atteste de la gravité des pluies torrentielles et des inondations ; dans certaines régions d’Ouganda, ce sont les plus graves depuis 35 ans », a expliqué Alix Loriston, responsable du bureau pays du PAM en Ouganda. « Il n’existe aucun autre moyen de faire parvenir les rations de survie aux populations isolées ».
Dans le nord et l’est du pays, 300 000 personnes ont été directement touchées par les inondations, alors que les dizaines de milliers de personnes déplacées dans le nord de l’Ouganda sont coupées du reste du pays, car la montée des eaux a bloqué les routes. Le PAM a recours aux largages aériens et aux hélicoptères pour livrer des vivres et de l’équipement d’assistance pour l’ensemble de la communauté humanitaire.
Le PAM utilise aussi des bateaux pour acheminer de la nourriture et des produits de première nécessité. Jusqu’à présent, le PAM a pu livrer des vivres – par voies terrestre, maritime et aérienne – à 150 000 des 300 000 victimes des inondations dans l’ouest du territoire.
La situation en Ouganda est grave. Près de 250 000 personnes déplacées, vivant dans des camps au nord du pays, n’ont pas pu recevoir les rations alimentaires du PAM prévues pour le mois de septembre, car les fortes pluies ont rendu les routes impraticables pour les camions. D’autres déplacés n’ont pas reçu de nourriture depuis juillet, les pluies torrentielles ayant bloqué l’accès routier.
Le PAM a besoin de 17 millions de dollars de toute urgence, afin d’acheter des vivres pour les victimes des inondations, mais aussi de 3,2 millions de dollars pour pouvoir utiliser camions, bateaux et avions, pour l’ensemble de la communauté humanitaire. Le PAM s’occupe également de la réhabilitation d’urgence des routes et ponts. Jusqu’à présent, le PAM n’a perçu qu’un cinquième du montant total de son appel à financement, lancé il y a quatre semaines.
Sans nouvelle contribution, la chaîne d’approvisionnement du PAM pour les 1,7 millions d’Ougandais, y compris les victimes des inondations, sera rompue d’ici décembre. Le financement des projets du PAM était déjà insuffisant avant les inondations. Désormais, les réserves de nourriture spécialement conçue pour les enfants souffrant de malnutrition sont épuisées. Les haricots viendront à manquer dans le courant du mois.