Le PAM appelle la communauté internationale à soutenir d’urgence le Zimbabwe afin d’empêcher que des millions de personnes ne sombrent davantage dans la faim
Les projections du PAM indiquent que d'ici à la fin de l'année, le nombre de Zimbabwéens souffrant d'insécurité alimentaire aura augmenté de près de 50 % pour atteindre 8,6 millions – soit près de 60 % de la population - en raison des effets combinés de la sécheresse, de la récession économique et de la pandémie.
"De nombreuses familles zimbabwéennes souffrent d’insécurité alimentaire aiguë, et leur situation va s’aggraver", a déclaré Lola Castro, Directrice Régionale du PAM pour l'Afrique australe. "Nous avons besoin que la communauté internationale se mobilise dès maintenant pour nous aider à prévenir une éventuelle catastrophe humanitaire".
La semaine dernière, le renforcement du confinement au Zimbabwe a engendré un chômage massif dans les zones urbaines et une aggravation de la faim dans les campagnes. En effet, les migrants ayant perdu leurs emplois citadins, sont contraints de retourner dans leurs villages où ils n’ont plus les revenus nécessaires pour se nourrir.
Les familles d'agriculteurs vivriers, représentant les trois quarts de la population du Zimbabwe et produisant la plupart de ses denrées alimentaires, souffrent pour la troisième fois consécutive cette année de faibles récoltes dues à la sécheresse. Celles-ci n'ont donné qu’1,1 million de tonnes de maïs - la céréale de base - soit bien moins que les 2,4 millions de tonnes de l'année dernière, déjà insuffisantes, et moins de la moitié des besoins nationaux. Cette situation laisse présager une famine encore plus grave au début de l’année 2021 lors de la saison de soudure.
L'hyperinflation, caractérisant la crise économique du pays, a gonflé les prix des produits de base bien au-dessus du pouvoir d’achat moyen au Zimbabwe. Le mois dernier, le prix du maïs a plus que doublé à Harare, la capitale. Des familles de plus en plus désespérées ont de moins en moins à manger, sont contraintes de vendre leurs biens précieux et s’endettent.
À mesure que les températures augmentent, cultiver le maïs sera de plus en plus difficile, dans de nombreuses régions arides du pays. Le PAM favorise donc la culture de plantes locales, nutritives et résistantes à la sécheresse, comme le sorgho et le millet. Cette action s'inscrit dans le cadre d'une campagne plus large visant à aider les communautés vulnérables à renforcer leur résistance aux chocs climatiques de plus en plus fréquents et graves.
Si les dons le permettent, le PAM a l'intention d'aider cette année 4 millions de personnes parmi les plus vulnérables - celles touchées par l'insécurité alimentaire dite de Crise et d’Urgence. Puis, d'en augmenter le nombre à 5 millions entre janvier et avril de l'année prochaine, au plus fort de la période de soudure.
Alors que la situation déjà désespérée s'aggrave, il est urgent d'augmenter les contributions. Ce mois-ci, faute de financement, le PAM n'atteindra que 700 000 des 1,8 million de bénéficiaires prévus.
Photos et vidéos disponibles ici et d'autres sur demande.
L'histoire d'une mère de Harare est disponible ici (en anglais, bientôt disponible en français).
Le PAM est reconnaissant aux donateurs qui soutiennent sa réponse d'urgence à la COVID-19 au Zimbabwe, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, le CERF, la Commission européenne, la France, la Suisse, la Suède et l'Allemagne.
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Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, qui est le plus grand organisme humanitaire au monde, œuvre à sauver des vies dans les situations d'urgence, à favoriser la prospérité et à bâtir un avenir durable pour les personnes ayant pâti des répercussions d'un conflit, d'une catastrophe ou du changement climatique.
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