Le HCR et le PAM lancent un programme d’assistance alimentaire pour les réfugiés congolais à Zémio

« C’est avec un grand soulagement que nous accueillons cette distribution et cette foire », affirme Gisèle, mère de trois enfants, et chef de ménage. « J’ai choisi les différents aliments selon les préférences alimentaires de mes enfants. Leur santé, leur bien-être, c’est ce qui m’est le plus cher au monde ».

La nouvelle modalité d’assistance alimentaire se rapproche de la vie ordinaire de tout un chacun. Elle redonne aux réfugiés un sentiment de normalité. Durant les 4 jours de foire, les réfugiés sont passés d’un stand à un autre et ont acheté avec leurs bons ce qu’ils voulaient parmi les aliments suivants : manioc, riz, haricots, arachides, viande, poisson, tomates en conserves, lait en poudre, huile, sucre et condiments. Chaque individu reçoit un coupon qui vaut 5 000 XAF (soit 7,50€ environ). Par exemple, un chef de famille dont la famille est composée de 4 membres reçoit 4 coupons pour un montant total de 20 000 XAF (soit 30€ environ).

« Acheminer des vivres jusqu’à Zemio pose d’énormes défis logistiques à cause de l’état des routes entre Bambari et Zemio. Ce nouveau système d’assistance alimentaire permet d’éliminer les problèmes liés au transport des vivres, de soutenir l’économie locale et de donner aux réfugiés la possibilité de choisir le type d’aliments et les quantités qu’ils souhaitent », a déclaré Bienvenu Djossa, le Directeur du PAM en Centrafrique.

Suite à une évaluation des capacités d’approvisionnement en vivres des commerçants de Zémio, 13 d’entre eux ont été identifiés pour faire partie de cette initiative qui vient soutenir l’économie locale. Ces commerçants ont été choisis sur la base de leur capacité d’autofinancement, leur lieu de vente ainsi que l’existence d’une source d’approvisionnement des denrées afin d’éviter toute rupture de stocks. Les commerçants ont également reçu une formation sur les modalités de cette nouvelle initiative.

L’insécurité qui sévit dans la zone limite les produits disponibles sur le marché mais on y trouve néanmoins des denrées qui correspondent aux préférences alimentaires exprimées par les réfugiés. Cela s’explique par le fait que les commerçants ont encore la possibilité de s’approvisionner dans les localités environnantes mais aussi dans les pays frontaliers à la préfecture du Haut Mbomou comme le Soudan et l’Ouganda.

 « Suite à plusieurs mois d’interruption dus à l’insécurité et des défis logistiques, l’assistance alimentaire reprend à Zemio sous la forme de bons d’achat et de foire alimentaire. Celle-ci va permettre aux réfugiés de renforcer leur sécurité alimentaire et de créer des occasions d’échange et de rencontre avec les membres de la communauté locale, renforçant ainsi l’intégration socio-économique et le vivre-ensemble », explique Jean-Bosco Ngomoni, chef du bureau du HCR à Zémio.

Ces réfugiés congolais avaient fui les violences de la LRA en 2009 et trouvé refuge à Zemio. En 2010, le gouvernement centrafricain leur a octroyé des parcelles de terre afin de les encourager à développer des activités agricoles. Cependant, l’activisme persistant de la LRA dans la zone freine les activités agricoles et maraichères des réfugiés qui ne peuvent toujours pas subvenir à tous leurs besoins essentiels.

L’activisme de la LRA dans la zone frontalière entre la République démocratique du Congo (RDC) et la RCA est toujours d’actualité. De nouvelles attaques au chantier minier de Mabia dans le Bas-Uele en RDC, à une quinzaine de kilomètres de la frontière centrafricaine, ont récemment entraîné la fuite de près de 80 Congolais qui sont arrivés la semaine dernière à Rafai, à 150 km de Zemio.

Le HCR et ses partenaires assurent la réponse aux besoins essentiels des réfugiés congolais notamment en facilitant l’accès à l’eau potable et en fournissant des services de santé et d’éducation. Une assistance particulière est également fournie aux personnes vulnérables, notamment aux personnes âgées, et les enfants orphelins ou séparés sont accueillis dans des familles.

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