Le financement des cantines scolaires est un défi majeur
Antananarivo – A peu près la moitié des 219 000 élèves, enseignants et cuisinières ciblés par le programme de cantines scolaires à Madagascar risque de ne pas recevoir un repas scolaire durant l'année scolaire 2014/2015 si aucun financement n’est reçu par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies. Le programme est mis en œuvre par le PAM, en appui au Ministère de l’Education Nationale (MEN), dans les régions Anosy, Androy et Atsimo Andrefana au sud de Madagascar. Ces zones exposées aux sécheresses sont vulnérables à l’insécurité alimentaire et ont le taux d’inscription en primaire parmi les plus bas du pays.
"Nous sommes très reconnaissants envers les donateurs tels que l’Union Européenne et la Norvège pour leur appui qui a permis de maintenir le programme durant l’année scolaire 2012/2013 et celle en cours. Une contribution conséquente de l’Union Européenne, d’un montant d’environ six millions de dollars, a permis particulièrement de combler le gap qu’a connu le programme à partir de avril 2013. Cependant, jusqu’à présent, il est difficile de trouver un financement pour l'année scolaire à venir", affirme Willlem van Milink, Représentant du PAM à Madagascar.
Grâce aux contributions des donateurs en 2013-2014, les quelque 1250 écoles primaires bénéficiaires ont ainsi pu être approvisionnées non seulement en vivres mais également en ustensiles de cuisine et foyers améliorés. Les activités du Paquet Essentiel, notamment éducation nutritionnelle et fortification de la ration en micronutriments, ont également pu être mises en place.
Pour 2014/2015, le financement octroyé par le Global Partnership for Education (GPE), sous la supervision de la Banque mondiale, permettra d’assister uniquement près de 108 000 enfants dans les circonscriptions scolaires prioritaires d’Ampanihy, Betioky, Beloha, Tsihombe et Amboasary. Il sera mis en œuvre pour une période d’une année, à partir de juin 2014, à travers le Projet d’Appui d’Urgence à l’Education pour Tous (PAUET). C’est la conséquence de la signature d’un accord subsidiaire d’un montant de trois millions de dollars américains entre le Gouvernement de Madagascar et le PAM.
Le PAM, en appui au MEN, poursuit ainsi ses efforts de recherche de financement pour pouvoir continuer l’assistance surtout dans le contexte actuel de vulnérabilité croissante des ménages. Le programme de cantines scolaires couvre actuellement 43 pourcent des écoles dans le sud du pays, soit seulement environ 4 pourcent des élèves scolarisés à Madagascar.
Pour 2014, un atelier d’envergure nationale sera organisé à Antananarivo les 16 et 17 juillet, conjointement avec le MEN et la Banque Mondiale. Cet atelier visera à dresser un diagnostic de la capacité nationale en matière d’alimentation scolaire et à en faire ressortir les lacunes politiques et institutionnelles. A l’issue de cet atelier, un plan d’action concret - qui contribuera à combler ces lacunes mais également à concevoir des approches innovantes en matière d’alimentation scolaire - sera attendu.
Dans cette optique, un des programmes prévus pour l’année scolaire 2014/2015 sera la mise en place d’un modèle du Home Grown School Feeding. Il s’agira d’explorer la possibilité d’approvisionner les cantines scolaires par la production locale tout en favorisant les petits agriculteurs. Elle peut ainsi transformer le programme en un catalyseur du développement local, permettant aux petits exploitants agricoles de diversifier leur rendement.
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Le PAM est la plus grande agence humanitaire qui lutte contre la faim dans le monde en distribuant de la nourriture dans les situations d'urgence et en travaillant avec les communautés pour renforcer leur résilience. En 2013, le PAM a apporté une assistance à plus de 80 millions de personnes dans 75 pays.
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