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L’Afrique de l’Ouest a besoin de 361 millions de dollars pour lutter contre la hausse des prix alimentaires

Dakar - Les Nations Unies ont lancé ce jour un appel de fonds de plus de 361 millions de dollars pour l’année 2009 afin de subvenir aux besoins humanitaires nés de la hausse des prix des denrées alimentaires qui affectent des millions de personnes en Afrique de l’Ouest, une des régions les plus pauvres du monde.

L’appel, lancé à Dakar, est destiné à couvrir les besoins dans cinq secteurs clés - sécurité alimentaire et nutrition, eau et assainissement, santé, protection, et coordination et services de support- qui pourront subir les impacts de la hausse des prix dans 15 pays membres de la CEDEAO et la Mauritanie. «Cet appel à la générosité de la communauté internationale va bien au-delà de l’aspect financier.

La crise alimentaire et ses effets font ressortir la nécessité de travailler ensemble avec les Etats pour qu’au-delà des réponses de court terme soit également mise en œuvre des solutions systémiques pour résoudre les problèmes liés aux développement socio-économique durable, à l’inéquité de l’économie de marché notamment pour l’accès des plus pauvres aux biens de première nécessité, et aux effets pervers du changement climatique sur le développement » a déclaré Hervé Ludovic De Lys, représentant régional d’OCHA pour l’Afrique de l’Ouest.

L’appel est une plateforme de concertation entre les acteurs humanitaires et ceux du développement et un plaidoyer pour que des solutions durables soient trouvées face aux nouveaux fléaux qui fragilisent une partie des 250 millions de personnes qui vivent en Afrique de l’Ouest, a-t-il ajouté.

Le Programme Alimentaire Mondial, une des agences onusiennes en première ligne dans la résolution de cette crise, estime que l’Afrique de l’Ouest a été particulièrement affectée par les conséquences de la hausse des prix, surtout dans les pays fortement dépendants en terme d’importations.

“Le Programme Alimentaire Mondial avec les gouvernements et ses partenaires ont pu commencer à répondre à la crise et continuent à agir pour s’assurer que les personnes les plus vulnérables ne tombent pas dans la malnutrition”, a souligné Thomas Yanga, Directeur Régional du PAM en Afrique de l’Ouest. « Le soutien continu de la communauté internationale pour cette région est donc crucial, en particulier dans les milieux urbains, afin de ne pas perdre les bénéfices des efforts déjà entrepris », a-t-il ajouté.

La crise alimentaire a fragilisé la situation financière et l’état nutritionnel des ménages dans une région où les revenues sont parmi les plus bas au monde et la malnutrition touche de nombreux pays.

En focalisant l’appel humanitaire 2009 sur la hausse des prix des denrées de première nécessité, les acteurs humanitaires veulent préserver les acquis enregistrés ces dernières années dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et plus particulièrement dans certains secteurs prioritaires tels que l’alimentation, la nutrition, l’éducation et l’accès à l’eau potable.

L’appel humanitaire de 2008 a mobilisé plus de 289 millions de dollars, soit 63% de l’enveloppe totale requise et, depuis 2003 que ce processus d’appel a été mis en place par OCHA,on estime qu’environ1 milliard de dollars d’aide humanitaire a été affecté par la communauté internationale.

L’appel 2009 pour l’Afrique de l’Ouest s’insère dans l’appel global des Nations Unies qui s’élève cette année à près de 7 milliards de dollars. Cet appel mondial a été lancé le 19 novembre dernier à Genève pour couvrir les besoins en aide humanitaire de 30 millions de personnes dans 31 pays.

L’appel humanitaire consolidé (CAP – Consolidated Appeal Process) est un document de mobilisation de ressources réalisé par les différentes agences de l’ONU et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) avec le soutien d’ OCHA. Ce document récapitule les priorités stratégiques des acteurs humanitaires pour 2009 et identifie 86 projets prioritaires.

La mise en œuvre de cet appel sera évaluée au mois de juin 2009 afin de refléter l’évolution de la situation en Afrique de l’Ouest en ajustant les priorités et les projets.