Josette Sheeran, Directrice exécutive du PAM déclare que plus de 5 millions de personnes souffrent de la faim dans la Corne de l’Afrique
De plus en plus de personnes ont besoin d’aide dans la Corne, et nous suivons de près la portée et les conséquences des longues pluies annuelles qui s’étendent de mars à mai.
La sécheresse a débuté à la suite d'une mauvaise saison des pluies d’octobre à décembre, l’année dernière, dans les zones Est de la Corne de l’Afrique, poussant 1,4 millions personnes dans l'insecurite alimentaire. Un chiffre qui pourrait augmenter si les "pluies longues" - qui s’étendent de mars à mai - sont faibles.
Je me réjouie que les exploitants locaux des zones d’abondance agricole de la région vendent leurs produits au PAM afin d’aider les populations les plus pauvres dans les zones affectées par la sécheresse. En 2010, le PAM a acheté de la nourriture pour un total de 139 millions de dollars au Kenya, en Ouganda et en Éthiopie.
Les prévisions pour les précipitations dans les zones Est de la Corne sont inquiétantes, surtout lorsqu’on les met côte à côte avec la hausse des prix des denrées alimentaires et du pétrole, et le conflit. Si les dernières prévisions météorologiques, selon lesquelles les longues pluies seront en dessous des normales saisonnières, sont correctes, la crise devrait empirer dans ces zones.
C’ est une des raisons pour lesquelles je suis actuellement à Nairobi afin d'evaluer la situation et de consulter les experts.
Les prix alimentaires s’envolent dans les régions qui dépendent des pluies ponctuelles pour leur production agricole. Le prix du maïs a augmenté de 25% à 120% dans certaines régions reculées de la Corne de l’Afrique. Selon les prévisions, les prix des céréales augmenteront de 40 à 50% au cours des six prochains mois.
La hausse des prix des denrées alimentaires et du pétrole intensifie la pression sur les plus démunis, dont la plupart ne s’est pas encore remise de la rude sécheresse régionale qui a touché la Corne entre 2007 et 2009.
A ce jour, le PAM n’a que 44% des ressources nécessaires pour nourrir 5,22 millions de personnes au Kenya, en Somalie, à Djibouti et dans la région de Karamoja à l’est de l’Ouganda, d’avril jusqu’en septembre prochain. Ce déficit budgétaire risque d’entraver nos efforts pour fournir des vivres à ceux qui en ont le plus besoin.