Dj BoBo en Ethiopie
7 mars 2007
Aujourd’hui, la journée de voyage avec le Programme Alimentaire Mondial sera particulièrement intéressant pour moi. Car aujourd’hui, nous allons visiter les programmes d’alimentation scolaires, auxquels je tiens particulièrement.
7 heures et demi
Très tôt le matin, nous prenons la route pour arriver deux heures plus tard dans le district de Wuko. La route traverse une région montagneuse, qui ressemble à un canyon ; une beauté dramatique cache le fait que le sol est sec et le peu de plantes et d’arbres. A gauche et à droite, les montagnes ressemblent à des champignons, tant l’érosion les a transformées. Ce paysage à 2000 mètres d’altitude est marqué par la déforestation et la surexploitation agricole du passé. L’eau manque partout. Plus nous avançons, plus la route devient impraticable. Mais cela ne semble pas de gêner nos véhicules 4x4.
10 heures
Dès que nous arrivons dans le district de Wuko, la verdure réapparaît. Les champs sont cultivés et des gens marchent au bord de la route pour apporter leurs produits au marché hebdomadaire. Quel changement ! Je me demande ce s’est passé par ici.
11 heures et demi
Nous arrivons dans l’école Aid Bere. Les mères des enfants sont en train de distribuer la nourriture aux élèves. Le PAM fournit aux écoles un mélange de maïs et de soja, enrichi avec des vitamines et des minéraux. La pâte est préparée dans une grande casserole sur le feu, avec de l’eau, de l’huile et du sel. Nous trouvons ici des enfants qui, en temps normal, seraient mal nourris. Leurs parents préfèrent souvent de les envoyer au travail qu’à l’école, car ils dépendent de leur aide pour nourrir la famille. Grâce aux repas scolaires, le nombre d’enfants à l’école a doublé en 3 ans, de 655 à 1325 enfants. Les repas nourrissent leurs corps et leurs esprits. Ils leur donnent la force pour étudier. A la pause, les enfants sortent pour arroser le jardin potager de l’école. Les fruits et légumes du jardin permettent de diversifier leurs repas. J’ai l’occasion de m’asseoir avec les enfants dans la salle de classe, et j’ai droit à des chansons qui illustrent des calculs mathématiques. L’apprentissage se fait en chantant ! C’est génial, je suis ému. Je n’ai pas besoin de photos, je garderai le souvenir de cette école pour toujours.
14 heures
Pourquoi alors toute cette verdure dans le district de Wukro? En fait, il s’agit d’une initiative entre le PAM, le gouvernement et la population des villages qui a commencé il y a cinq ans et qui a changé la vie des gens. Pour rendre cette vallée désertique et sèche à nouveau fertile, des terrasses ont étés construites le long des pentes des montagnes et des arbres ont étés plantés. En contrepartie de ce travail, les villageois reçoivent de la nourriture du PAM. Quand la pluie tombe, l’eau ne descend plus comme un torrent de la montagne, mais elle est retenue par la végétation et l’humus sur les terrasses. Je visite des champs agricoles et des puits d’eau qui, malgré la saison sèche qui prévaut à l’heure actuelle, contiennent toujours plein d’eau, car les nappes phréatiques se sont régénérées. L’eau des puits sert à l’irrigation des champs. Il y a cinq ans, les 700 puits de la vallée étaient tous asséchés. Aujourd’hui, on peut voir des fruits et légumes pousser tel que la Guava, l’orange, le chou et les tomates, et les populations des autres régions viennent de loin pour visiter le projet afin de le reproduire chez eux. Je fais connaissance avec une population qui n’a pas envie d’être dépendant de l’aide alimentaire, mais qui est sur le bon chemin pour se créer un avenir sans aide de l’extérieur.
Ca m’encourage, je suis ravi. Dans une région, qui dans le passé a souffert des pires famines au monde, on voit que les gens se mobilisent. C’est pour ce type d’aide alimentaire que je veux me battre. Ca sera ma tâche comme ambassadeur. Mais maintenant, j’aurais surtout envie de voire mes deux enfants et ma femme.