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Des petits agriculteurs profitent des achats du PAM au Lesotho

MASERU - Pour la toute première fois, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a procédé à un achat direct de maïs auprès d’un groupe de petits exploitants agricoles au Lesotho.

Malgré la pire sécheresse que le pays ait connue depuis 30 ans, les exploitants enregistrent un excédent de production grâce à l’utilisation des techniques de conservation agricole.

C’est une situation qui profite à toutes les parties concernées,Josette Sheeran, directrice exécutive du PAM

“C’est une situation qui profite à toutes les parties concernées,” a déclaré la directrice exécutive du PAM, Josette Sheeran, depuis le siège de l’agence à Rome. “Cet achat est à la fois une source de revenus pour les petits exploitants et permet au PAM de faire d’importantes économies.”

Le maïs contribuera à nourrir des milliers d’enfants démunis et sous alimentés dans les écoles primaires de la région reculée de Qacha’s Nek. Les enfants continueront de recevoir un repas scolaire tous les jours et, le PAM économisera 45 dollars par tonne en achetant aux exploitants du Qacha’s Nek plutôt qu’en Afrique du Sud.

“Le PAM s’engage à s'approvisionner sur les marchés locaux autant que possible, comme l’illustre cette transaction. Même s’il s’agit de petites quantités, ces achats peuvent avoir un impact décisif sur la vie des petits exploitants agricoles,” a déclaré Josette Sheeran.

Le PAM a payé 2800 dollars aux 20 exploitants de Qacha's Nek pour huit tonnes de maïs - une somme considérable dans un pays où plus d'un tiers de la population vit avec moins d'un dollar par jour.

Josette Sheeran a déclaré que le PAM stimule également l'économie agricole locale en ouvrant le marché aux exploitants d'une zone isolée et en les incitant à cultiver le plus de maïs possible.

Contrairement à leurs voisins de la région de Qacha's Nek et à la majorité des agriculteurs du pays, ces 20 familles ont utilisé des méthodes de conservation agricole et ont réussi à produire un excédent malgré la chaleur et la sécheresse du mois de janvier à mars, qui ont détruit les cultures de maïs dans tout le Lesotho. Les exploitants agricoles, dont deux orphelins, ont appris les techniques de conservation agricole grâce au programme "Nourriture-Contre-Formation" du PAM.

Avec l’aide de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nation Unies (FAO), du ministère de l’Agriculture et de l’association des Nations de l’Église évangélique du Lesotho, environ 1800 agriculteurs du Lesotho ont suivi une formation de conservation agricole. Cette méthode apporte un meilleur rendement et dégrade moins l’environnement.

Alors que le reste du pays s’est battu pour cultiver quoi que ce soit pendant la période de sécheresse, ces exploitants ont produit un excédent grâce à la conservation agricoleLesole Mokoma, Ministre de l’agriculture et de la sécurité alimentaire du Lesotho

“Alors que le reste du pays s’est battu pour cultiver quoi que ce soit pendant la période de sécheresse, ces exploitants ont produit un excédent grâce à la conservation agricole,” a déclaré Lesole Mokoma, Ministre de l’agriculture et de la sécurité alimentaire du Lesotho. “Il est clair que nous devons étendre l’utilisation des techniques de conservation agricole pour aider le Lesotho à enrayer le déclin continu de sa production céréalière, le taux croissant d’érosion des sols et l’augmentation inquiétante de l’insécurité alimentaire.”

Le 9 juillet, le gouvernement du Lesotho a déclaré l’état d’urgence après que la pire sécheresse depuis trente ans ait détruit les récoltes annuelles de maïs et de sorgho du pays. Les rapports de la mission conjointe PAM/FAO d’évaluation des récoltes et des stocks alimentaires, et une étude du Comité d’évaluation de la vulnérabilité du Lesotho estiment qu’environ 400 000 personnes nécessitent une assistance humanitaire immédiate – un chiffre qui pourrait atteindre les 550 000 au plus fort de la crise, au premier trimestre 2008. La situation actuelle est accentuée par les mauvaises récoltes successives, l’extrême pauvreté, la faim chronique et les répercussions des taux d’infection du VIH/Sida : le Lesotho a le troisième taux d’infection le plus élevé du monde (environ 22% de la population adulte).

Le PAM prévoit de distribuer des vivres à près de 260 000 personnes vulnérables au Lesotho d’ici les prochaines récoltes de maïs en avril 2008. Le gouvernement et d’autres organisations humanitaires essayent de porter une assistance alimentaire au reste des populations dans le besoin.

“Le premier rôle du PAM est de s’assurer que les populations qui font face à de graves pénuries alimentaires reçoivent suffisamment de nourriture pour rester en vie et en bonne santé jusqu'aux prochaines récoltes, a déclaré Josette Sheeran. Cependant le PAM a aussi un rôle essentiel à jouer pour stimuler la production agricole locale, en encourageant l’utilisation des méthodes de conservation agricole et en développant nos programmes d'approvisionnement local." En 2007, le PAM a acheté 7000 tonnes de vivres au Lesotho pour la somme de 2,3 millions de dollars.

Jusqu’à la fin du mois d’août, le PAM a acheté 224 000 tonnes de vivres supplémentaires (55,7 millions de dollars) aux pays d’Afrique australe suivants : le Malawi (78 000 tonnes; 16 millions de dollars), la Zambie (57 000 tonnes; 12,7 millions de dollars), l’Afrique du Sud (42 000 tonnes; 10 millions de dollars), le Mozambique (38 000 tonnes; 9,3 million de dollars), et la Namibie (9 000 tonnes; 3,4 million de dollars).