Des milliers de personnes fuient la République Centre Africaine: Besoin urgent d'aide alimentaire
Situation préoccupante
Le PAM est particulièrement inquiet de la situation dans certaines zones très peuplées où environ 150 000 personnes vivraient dans la brousse, se nourrissant de ce qui pousse à l’état sauvage dans ces régions.
Le monde doit prendre conscience de l’ampleur de la souffrance en République Centrafricaine Jean-Charles Dei, Directeur du PAM en RCA
Le Nord-ouest est en temps normal le grenier à grains de la RCA, mais depuis que le pays est plongé dans la violence, les prix des produits de base tels que le manioc et le cassava ont monté brusquement, aggravant encore la situation déjà difficile de la plupart des habitants de ce pays extrêmement pauvre.
Une mission récente du PAM dans la région de Paoua a été témoin de personnes effrayées se sauvant à l’approche des véhicules. Plusieurs villages ont été complètement brûlés, d'autres abandonnés, les habitants ayant fui dans la brousse, vivant à la belle étoile, parfois à plusieurs kilomètres de là. Leur alimentation est extrêmement pauvre, les gens tombent rapidement malades et n’ont pratiquement aucun accès à des soins médicaux ; beaucoup d'écoles ont fermé ou fonctionnent avec difficulté.
Des personnes traumatisées et désespérées
« Le monde doit prendre conscience de l’ampleur de la souffrance en République Centrafricaine » a déclaré Jean-Charles Dei, Directeur de pays du PAM. Il est difficile de comprendre à quel point les personnes affectées par les combats ont été traumatisées et sont désespérées. C'est une véritable crise humanitaire dans une des régions les plus oubliées du monde. »
Onze millions de dollars sont nécessaires au PAM afin d'assurer ses opérations en RCA pour les huit mois à venir, Il est difficile de comprendre à quel point les personnes affectées par les combats ont été traumatisées et sont désespéréesJean-Charles Dei
en supposant que la situation ne se détériore pas.
Le conflit au Nord-ouest de la RCA a poussé près de 50 000 personnes à passer la frontière pour rejoindre les camps de réfugiés au sud du Tchad ces quatre dernières années. Mais le PAM est encore préoccupé par ceux qui sont restés et qui vivent, terrorisés, dans la brousse centrafricaine. Beaucoup n’ont pas pu retourner dans leurs villages depuis plus d’un an. Des attaques récentes ont visé les stocks alimentaires, quelques semaines après la moisson, laissant les villageois pratiquement sans rien, jusqu'à la prochaine récolte prévue à la fin 2007.
Une aide aux plus vulnérables
La situation a sérieusement entravé les opérations du PAM et celles de ses ONG partenaires. Les distributions d’urgence à 25 000 des personnes les plus vulnérables de la région de Paoua ont été suspendues à cause des combats.
« Nous demandons aux autorités de permettre aux organismes humanitaires de travailler sans obstruction. Notre seule préoccupation est d’apporter une aide pour sauver la vie des plus vulnérables. Si nous n’y arrivons pas et si la situation continue à s’aggraver, il faudra s’attendre à en payer un coût très élevé en vies humaines et en termes financiers» a précisé M. Dei.
Besoin de partenaires
L’insuffisance du nombre d'ONG partenaires présentes dans le Nord-ouest gène encore plus la distribution de l'aide alimentaire. Médecins sans Frontières, COOPI et quelques missions catholiques sont les seules ONG à fournir de l'aide dans cette zone. Le PAM est convaincu qu’il est urgent que d’autres partenaires viennent travailler dans cette région.